AlloCiné : Depuis un peu plus d'une semaine, votre personnage, Martin Constant, est au coeur d'une nouvelle grande intrigue à suspense de Demain nous appartient, dans laquelle il se retrouve soupçonné de meurtre. Cette arche, qui est la première consacrée à la famille recomposée Constant-Corkas, vous l’attendiez avec impatience avec vos camarades de jeu Audrey Looten et Xavier Widhoff ?
Franck Monsigny : Martin a beaucoup évolué en tant que policier. Et là, cette nouvelle intrigue, fait la part-belle à l’homme, mais aussi à la famille que Martin forme avec Virginie Corkas, sa compagne, et Jules, son beau-fils. Donc c’est une arche qu’on attendait beaucoup pour qu’on ait des "off", des moments de vie en dehors de ma fonction de policier.
Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans cette intrigue en tant que comédien ?
Ce que j’ai trouvé super c’est qu’on m’a offert des nuances de jeu que je n’ai pas souvent l’occasion d’incarner. Martin Constant, dans son rôle de commandant, est celui qui doit montrer l’exemple, qui doit faire preuve d’une forme de constance, justement, il porte bien son nom. Mais aussi de professionnalisme et de rigueur. Et là il perd pied, il est déstabilisé. Dans ce qu’on a vu en diffusion jusqu’à présent, ses empreintes sont sur une arme qui a servi à commettre un meurtre. C’est un fait, c’est imparable. Et en attendant d’avoir des réponses, sa vie bascule.
De jouer un Martin Constant déstabilisé, c’est très riche. Et ça m’a permis de pouvoir tourner en dehors du commissariat et de prendre l’air car il va devoir mener l’enquête pour prouver son innocence. Ça m’a permis des nuances de jeu qui ne sont pas si fréquentes que cela avec mon personnage. Même si, au début de la série, Martin n’était pas le commandant de police qu’il est devenu. Il était un agent de la DGSE infiltré, et il se mêlait de la première intrigue de Demain nous appartient, dans laquelle il était suspect numéro 1. Mais ça faisait longtemps qu’on n’avait pas exploré cela. Dernièrement, on voyait davantage Martin en tant que beau-père et compagnon. Dans un foyer où la peur est justement en train de s’installer suite à la mort de Félix Danielli.
Capture d'écran/TF1
Même si l’on peut penser que Martin est innocent, pour l’instant tout l’accuse du meurtre de Danielli. Et le fait qu’il ne se souvienne pas de ce qui s’est passé cette nuit-là n’arrange rien. Que pouvez-vous dire sur ce qui nous attend dans la suite de l’intrigue ?
Martin sait qu’il a été drogué, c’est sa seule certitude. Il va donc entreprendre de mener l’enquête et de faire justice lui-même. Connaissant bien le système judiciaire, il sait que s’il fait preuve d’une certaine honnêteté, il risque de se faire démettre de ses fonctions et de ne pas pouvoir obtenir les réponses qu’il obtiendrait mieux en étant seul. Donc on va voir un Martin lâché dans la nature, en pleine possession de ses moyens, avec ce qu’il sait faire pour faire remonter les infos.
Et cela coïncide avec l’arrivée à Sète d’un nouveau procureur, Xavier Meffre, qui, on s’en doute, va compliquer les choses pour Martin…
Complètement. On se dit que c’est la super occasion pour un jeune procureur de se faire bien voir et d’accéder à une certaine gloire dès son arrivée au commissariat en accrochant à son tableau de chasse un commandant de police potentiellement corrompu ou meurtrier. C’est un enjeu de taille. Xavier Meffre (Charles Lelaure) n’agit pas forcément en pensant à cela, mais clairement il va constituer un obstacle de taille pour Martin car, en plus d’être son supérieur hiérarchique, il va tout faire pour l’arrêter.
Et au milieu de tout ça, les collègues de Martin vont se retrouver dans une situation très compliquée. Pour ne pas dire une position shakespearienne. Ils connaissant bien Martin, ils n’arrivent pas à concevoir qu’il ait pu basculer et devenir un meurtrier. Mais, comme on le dit depuis quelques épisodes, l’ADN de Martin est sur le couteau qui a servi à tuer Danielli. Et c’est là que le procureur entre en jeu en disant "On l’arrête et ensuite on lui pose des questions". Aurore (Julie Debazac) et Karim (Samy Gharbi) sont bien imbriqués dans cette intrigue. Et ils vont être pris dans un étau, entre la fonction et l’amitié.
Heureusement, Martin va pouvoir compter sur l’aide de Jules et de Virginie, bien sûr. Mais aussi sur l’aide de Chloé. Finalement, c’est également une intrigue sur les liens du cœur, non ?
Si, totalement. Chloé et Martin ont formé un couple par le passé, à l’époque du démarrage de la série. Et maintenant ils ont tissé une vraie belle amitié. Chloé est la seule personne vers qui il peut se tourner en dehors de Virginie et de Jules, qu'il ne veut pas impliquer. Mais qui vont quand même prendre beaucoup de risques pour lui. Martin demande donc de l’aide à Chloé qui va prouver qu’elle est vraiment son amie dans cette intrigue. Il va pouvoir compter sur elle. Même si Chloé est très proche de Xavier Meffre, le nouveau procureur, qui n’est autre qu’un ancien camarade de classe qu’elle vient de retrouver. Toute cette histoire va être compliquée à vivre pour elle aussi.
Fabien Malot/Telsete/TF1
Il y a quelques mois, Martin et Chloé ont partagé plusieurs scènes tous les deux, et les fans ont pensé qu’un rapprochement allait peut-être se produire. Vous êtes-vous aussi demandé avec Ingrid Chauvin si c’était ce que les auteurs vous réservaient ?
Évidemment (rires). Moi, à partir du moment où je tourne avec Ingrid, je suis de toute façon ravi. Mais je crois que, dans les tuyaux de la production, il était de longue date prévu autre chose pour elle. Mais on a joué sur cette ambiguïté, c’est sûr, car c’est ce qui fait vibrer les téléspectateurs. Le cœur est vacant, qui va venir l’occuper ? Un rapprochement reste évidemment possible un jour, car dans Demain nous appartient tout est possible (rires). Mais pour le moment on est surtout sur la famille que forment désormais Martin, Virginie, et Jules. C’est une famille où les oppositions sont très fortes et intéressantes car, ne l’oublions pas, Martin est la raison policière qui a fait que le père de Jules est mort. Et qu’il se retrouve en couple avec sa veuve, c’était improbable mais c’est absolument génial. La raison du cœur dépasse tout. Et maintenant que cette situation est apaisée, on forme un joli trio tous les trois. Et on s’adore, c’est assez facile de jouer avec mes camarades de jeu.
On avait presque fini par oublier ce passé d’ex-femme de truand de Virginie, donc c’est assez habile de le faire ressurgir grâce à cette nouvelle intrigue…
Oui, c’était l’occasion parfaite. Virginie maîtrise les deux univers : la loi et l’illicite. Tout en restant hors de tout soupçon, elle arrive à mener sa barque pour protéger son homme car elle le croit innocent elle aussi. C’est un très beau témoignage d’amour qu'elle fait à Martin en ce moment.
On suit cette famille recomposée depuis maintenant plus d'un an. Ça a tout de suite collé entre Audrey, Xavier, et vous sur le tournage ?
Tout de suite, oui. D'abord entre Audrey et Xavier, car ils ont eu leur moment de famille Corkas au début avec le comédien qui incarnait Mickaël Corkas. Et ensuite, quand je les ai rejoint, ça a tout de suite collé entre nous. C'était assez évident. Xavier c’est un jeune que je vois plusieurs fois par semaine, malgré notre différence d’âge. Il vient manger à la maison, on se raconte tout, je le vois évoluer. Je l’ai adopté dans la vie aussi (rires).
Avez-vous des envies d'évolution pour Martin au-delà de l'intrigue en cours ? Peut-être un mariage avec Virginie ?
Un mariage ça me ferait beaucoup rire ! Mais j'y pense de temps en temps, et j’ai quelques idées d'intrigues à proposer. Je trouve que ce serait intéressant de creuser le passé de gangster de Virginie. Surtout en tant qu’avocate, c’est absolument génial. Pourquoi pas qu’elle ait de la nostalgie envers ce milieu, ou que de vieilles fréquentations refassent surface et que cela vienne gêner le commandant de police que je joue. Ça pourrait donner lieu à des soirées plutôt sympa (rires).
Fabien Malot/Telsete/TF1
L'an dernier, on en a appris un peu plus sur le père de Martin à travers une intrigue qui revenait sur la jeunesse d'Antoine Myriel. Mais il reste encore certainement beaucoup de choses à explorer dans le passé familial de votre personnage. Aimeriez-vous que les auteurs s'y intéressent prochainement ?
Bien sûr. Il reste tout à dire sur Martin. On pourrait totalement voir arriver dans sa vie un frère, une sœur, une famille. Ou des anciens soldats qui seraient des frères d’armes qui auraient vrillé. J’avais une idée de ce style : un ancien soldat, frère de terrain, qui aurait vrillé et se serait mis à la solde d’un groupe extrémiste, et que Martin aurait dû affronter. Je lance ça là, et si ça tombe dans les bonnes oreilles, je trouverais ça super que ce soit développé.
Après plus d'un an et demi d'absence, Lorie Pester va revenir dans la série fin février. Vous deviez être heureux de la retrouver après tout ce temps…
Oui, c’est ça aussi le charme de Demain nous appartient. C’est des retrouvailles permanentes. Et même si on ne se quitte jamais vraiment quand on se dit au revoir sur le plateau, la vie continue quand même à côté pour chacun. Laure n’était pas loin de nos têtes et loin de nos cœurs, mais c’était hyper joyeux de la voir revenir avec la fraîcheur qui la caractérise.
Avez-vous des projets en dehors du feuilleton dont vous pouvez parler ?
Quand je suis sur Demain nous appartient, j’aime bien être à fond sur la série. Mais il est nécessaire, malgré tout, de pouvoir s’aérer et de pouvoir sortir de sa zone de confort. Pour aller apprendre ailleurs, auprès d’autres personnes. Donc le besoin commence à se faire sentir pour moi d’aller remettre mon titre en jeu sur un autre tournage, comme je dirais en tant que sportif. Mais ce n’est aucunement une annonce de départ de la série. Je suis très bien dans Demain nous appartient.
Propos recueillis par téléphone le 4 février 2021.
