Vous avez tourné Big Five dans une réserve au Sénégal, construite pour accueillir les animaux du film. Comment s'est déroulé le tournage ?
Elodie Fontan : C'était dingue ! Je n'avais jamais eu l'occasion de tourner en Afrique, et encore moins avec autant d'animaux. J'étais une vraie gamine sur le tournage. Quand j'ai vu que mon personnage devait donner le biberon à bébé singe, j'étais conquise ! (rires) La maison a été créée exprès pour le film, tout autour d'un baobab, et donnait une vue incroyable sur la rivière. C'était très intense, il faisait très chaud, et on a tourné dans un délai très court en terminant fin novembre, pour que ça puisse être diffusé à Noël, car c'était cohérent avec la féérie du film.
Etiez-vous encadrés par des vétérinaires, des dresseurs sur le plateau pour s'occuper des animaux de la réserve ?
Oui, nous avions des animaliers avec nous qui savaient s'en occuper et qui pouvaient nous conseiller. C'était vraiment magique de pouvoir tourner avec tous ces animaux.
Vous avez également joué aux côtés de cinq jeunes, ces cinq orphelins envoyés en mission auprès de Catherine et Philippe.
C'était un tournage très riche, en effet ! C'est hyper compliqué de tourner avec les deux. (rires) Les animaux, on doit s'adapter à eux évidemment, par contre ça s'est super bien passé avec les enfants et les adolescents. J'ai été agréablement surprise de leur accommodation des lieux et des nombreuses contraintes du tournage. Le plus jeune, qui joue Luis (Esteban Hernandez-Sanchez, ndlr) était adorable. Il connaissait son texte par coeur, il était hyper investi, studieux... Tourner avec eux a été hyper facile, d'autant plus dans ce cadre enchanteur.
En créant cette réserve, on sent que Catherine et son mari ont du sacrifier une partie de leur vie, et notamment leur désir d'enfant. Ce groupe de jeunes qui leur tombe dessus apparaît aussi en réponse à ces choix. Comment avez-vous abordé ce personnage ?
Catherine, c'est une femme très courageuse. Beaucoup de personnes veulent changer de vie, mais avoir le courage de le faire, c'est autre chose ! Elle est partie en Afrique pour le travail, elle a été secourue par ce Philippe qu'elle a rencontré là-bas lorsqu'elle est tombée en panne avec sa Jeep, et elle n'est plus jamais retourné à sa vie d'avant. Elle a tout abandonné pour vivre dans cette magnifique réserve et pour vivre son rêve avec lui. Tout, enfin presque, puisqu'elle a quand même emmené sa mère ! (rires) Avec Philippe, ils forment un couple très investi. Leur seul regret, c'est effectivement le fait de ne pas avoir d'enfant. Et le fait d'avoir cinq orphelins qui tombent du ciel, même si lui a du mal à comprendre le pourquoi du comment et à accepter la situation, elle les accueille les bras ouverts et saisit la chance qui leur est donnée. On ne comprend pas toujours comment tout fonctionne, il faut parfois simplement accepter les choses telles qu'elles sont !
Comment avez-vous travaillé avec Chantal Ladesou, qui joue la mère de Catherine, et March Ruchmann, qui incarne Philippe ?
C'était la première fois que je tournais avec Marc, on s'est jamais rencontrés auparavant. Ca s'est super bien passé, on était tellement heureux de faire ce tournage que ça a été facile à tous les niveaux. Chantal c'est différent, on avait déjà tourné ensemble plusieurs fois, mais on s'était plutôt croisées sur des petites scènes. Je la connaissais sans la connaître, donc ça a été une vraie découverte sur le tournage. C'est mon gros coup de coeur; je savais qu'elle était excessivement drôle, mais elle l'est naturellement ! (rires) Elle a un côté Pierre Richard à mourir de rire, elle est généreuse, exubérante, ne se plaint jamais... C'est un vrai soleil, elle est fabuleuse. Ca a été une vraie chance de l'avoir comme mère sur ce tournage !
Big Five a été tourné dans le cadre de l'opération "Coeur Africa 2020" sur France Télévisions, qui met en avant l'urgence climatique et la préservation des grands animaux sauvages. Etait-ce important pour vous de participer à la sensibilisation du public sur ce sujet ?
Je trouve qu'il y a une vraie prise de conscience depuis un certain temps, qui est essentielle. Par ailleurs je suis très fan du travail de Gilles de Maistre (le réalisateur, ndlr), j'avais beaucoup aimé Mia et le Lion blanc. C'est un amoureux de la nature et on le sent bien à travers ces images, il sait transmettre de belles valeurs dans ses films, qui me touchent beaucoup. Ca m'a tout de suite conquise de pouvoir contribuer à transmettre ce message ! Si on peut faire rire les gens et aussi leur transmettre du sens et une prise de conscience, c'est super.
Que voulez-vous retenir de cette expérience ?
Ca a été un vrai coin de paradis. Avec la période actuelle, on a eu la chance d'être très préservés sur le tournage. Il faisait très beau, il n'y avait presque pas de COVID, j'ai tourné avec des gens que j'ai adoré, avec des animaux... J'ai même décidé de prolonger un peu mon séjour car je n'avais pas du tout envie de rentrer ! (rires) Ca a été une parenthèse pleine de magie qui transpirera à l'écran, je l'espère.
Après Big Five, quels sont vos futurs projets ?
Juste avant, j'ai tourné un film avec la bande à Fifi qui s'appelle Super-héros malgré lui et sortira en octobre 2021. Ca s'est presque chevauché avec Big Five puisque j'ai du faire un aller-retour du Sénégal pour mon dernier jour sur le tournage. Et j'ai normalement le tournage de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu 3, qui aura lieu fin mars, même si aucune date n'est sûre à l'heure actuelle avec les conditions sanitaires. J'ai toujours travaillé avec cette notion d'incertitude, mais là effectivement ça rend les choses encore plus instables. Je me sens déjà très chanceuse d'avoir pu faire ces deux films cette année et de continuer à tourner l'an prochain !
Propos recueillis le 18 décembre 2020
