De quoi ça parle ?
Quatre amis d'enfance reviennent à la Nouvelle Orléans après le passage de l'ouragan Katrina, pour découvrir leurs maisons dévastées et leurs chances de trouver un travail envolées. Ils se tournent alors vers un gangster local qui les embauche pour braquer un casino.
Disponible le 26 octobre sur Amazon Prime Video
Une plongée dans la Nouvelle-Orléans post-Katrina
On connaissait RZA réalisateur pour une série B bien troussée et sanglante (L'homme aux poings de fer) et un drame musical sans prétention (Coco), il revient avec un troisième film ambitieux. Cut Throat City se déroule en 2005, alors que l'ouragan Katrina a tout ravagé sur son passage et laisse les habitants dans une misère incommensurable. On y suit quatre individus dont le véritable héros du long métrage, Blink (Shameik Moore, révélé par le film indépendant Dope), artiste sans travail, qui finissent par participer à un braquage. Cela leur apparaît comme la seule solution à tous leurs problèmes financiers, évidemment, c'est plutôt le début de nouveaux soucis !
Là où l'on sent une ambition particulière du réalisateur, c'est qu'il a cherché à partager avec le spectateur ce que c'est que de vivre à La Nouvelle-Orléans en 2005 (une économie en berne et des criminels de toutes sortes qui prolifèrent), avec un effort particulier sur le choix des décors et des costumes. Par ailleurs, la galerie des personnages secondaires est assez remarquable : un ancien policier devenu conseiller municipal véreux (Ethan Hawke, qui a la meilleure scène du film dans un monologue impressionnant), un flic corrompu (Bob Morgan), un trafiquant de cocaïne qui cite la Bible (Terrence Howard), un homme vivant en ermite (Wesley Snipes), une policière implacable (Eiza González) et un croque-mort peu regardant (Isaiah Washington).
Tous donnent un relief solide à l'intrigue, mais constituent peut-être aussi sa faiblesse. Avec autant de personnages, on perd un peu de l'aspect "film de braquage" dans lequel RZA semble plus à l'aise. Il n'en reste pas moins que le réalisateur passe un cap avec Cut Throat City, montrant sa volonté de donner plus d'épaisseur à ses héros tout en inscrivant sa petite histoire dans la grande. Et un rappel d'une catastrophe écologique et des conséquences humaines dramatiques qu'elle a eues sur la région qu'elle a touchée.