Un nom à retenir en ce mois d’octobre. Celui de Lucas Bravo, le petit Frenchy qui fait tourner la tête de Lily Collins dans Emily in Paris, la nouvelle série de Darren Star à voir sur Netflix. La carrière de cet acteur touche-à-tout décolle enfin, après des années de recherche de soi.
Des débuts timides
Lucas Bravo a été un enfant globetrotter. Son père, Daniel Bravo, est un célèbre footballeur. Lorsque ce dernier changeait de club et de pays, le jeune Lucas aussi : "L’envie d’être acteur m'est venue parce que mes parents voyageaient beaucoup, je me retrouvais souvent à changer d’école. Je devais à chaque fois me réinventer dans chaque ville. J’ai développé un peu ce côté caméléon pour me faire accepter. Je me suis rendu compte que je ne savais pas trop qui j’étais au fond mais que je savais jouer le rôle que l’on attendait de moi." A 10 ans, c’est donc décidé : il veut être comédien. "C’était une urgence pour moi, plus qu’une passion". Un cap qu’il gardera jusqu’à ses 17 ans, lorsqu’il s’envole pour les Etats-Unis afin de se former au métier.
Malgré tout, l’acteur nous révèle que l’aventure n’a pas été facile pour lui : "Je suis parti à Los Angeles avec rien, mes parents ne m’ont pas trop soutenu. Même pas du tout. J’ai été hébergé par un ami, je demandais un dollar par jour à un autre. J’allais chez Taco Bell, je demandais un burrito à 99 cents. C’était mon seul repas du jour, avec plein de cochonneries. J’avais rien, mais c’était les années les plus belles de ma vie.". Une ouverture d’esprit et une ouverture au monde qu’il garde encore aujourd’hui.
“La chance c'est quand la préparation rencontre une opportunité”
Ces trois ans aux Etats-Unis lui auront permis d’apprendre l’anglais. De retour en France faute de visa, le jeune homme s’approche d’un agent et commence les castings, "pour prendre de la bouteille". On a pu le voir à la télévision dans la série Sous le soleil de Saint-Tropez, puis dans le film de Kim Chapiron, La Crème de la Crème. Il tourne en parallèle dans divers pubs et courts-métrages. Lucas se dit ouvert à toutes les éventualités, pour avancer petit à petit, mais fait toutes ces choses "avec passion". 2019 marque un tournant dans sa carrière, quand il décroche un rôle dans la nouvelle série de Darren Star, qui se joue à Paris. Il prête ses traits à Gabriel, jeune chef cuisinier parisien et "presque" voisin de palier d’Emily (Lily Collins), une Américaine fraîchement débarquée dans la capitale. Un rôle taillé sur mesure. "Il y avait peu de scripts intéressants qui passaient. J’ai été beaucoup catalogué, avec des rôles de beau gosse un peu neuneu. On me disait que les gens n’arriveraient pas à s’identifier avec moi, parce que j’ai un visage trop lisse. Des choses qui sont dures à encaisser, surtout que ce sont des stéréotypes dont on souffre en France".
L’acteur, fan inconditionnel de Darren Star et de Sex & The City, veut à tout prix jouer dedans. Il voit même dans ce personnage plusieurs signes : son prénom, qu’il rêve de donner un jour à son fils ou à sa fille, sa ville d’origine (dans le script de départ Gabriel vient de Nice, comme Lucas Bravo), et son métier (le comédien a été sous-chef dans un restaurant parisien). Pour Darren Star, c’est une évidence, même si le comédien nous avoue à demi-mot avoir complètement raté l’une de ses auditions. Mais son alchimie indéniable avec Lily Collins lui permet de décrocher le rôle : "Après avoir pris un certain nombre de portes, de remises en question, de refus et de rejets, on se solidifie et on apprend. J’étais prêt à un moment qui était important".
Ce n’est pas la dernière fois que l’on entendra parler de Lucas Bravo. L’acteur est actuellement en tournage à Budapest pour le film Mrs Harris Goes To Paris, où il donne la réplique à Isabelle Huppert, Lambert Wilson, Alba Baptista ou encore Jason Isaacs. Côté cinéma, il nous avoue aimer les films un peu sombres à la Joker et les rôles où il y a des histoires à raconter. Son rêve ? Tourner un jour pour Xavier Dolan et "sa sensibilité que personne n’a", Wes Anderson, pour son univers et son humour, Christopher Nolan, pour son "approche du temps et de l’espace", ou encore Cédric Klapisch. Et c’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Propos recueillis le 7 octobre.