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    The 100 saison 7 sur SyFY : "Les scénaristes n'ont pas eu peur de choquer le public" selon Marie Avgeropoulos
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Alors que la saison 7 de "The 100" vient de débuter sur SyFy en France, Marie Avgeropoulos, alias Octavia, revient sur les derniers épisodes de la série post-apocalyptique et le parcours de son personnage.

    The CW

    Cette fois-ci, c'est la fin. Et dans un contexte un peu particulier. Alors que la série parle d'un monde post-apocalyptique depuis 2015, c'est pendant la pandémie de Covid-19 que la septième et dernière saison de The 100 a débuté aux États-Unis, ce qui rend l'expérience un peu plus étrange, comme nous le confirme Marie Avgeropoulos au téléphone. Interprète de la solide Octavia Blake depuis le pilote, elle revient sur la fin de l'aventure et l'atmosphère étrange de ce dernier tour de piste, diffusé sur SyFy depuis le 6 octobre en France.

    AlloCiné : Quel est votre état d'esprit alors que la fin de la série approche ?

    Marie Avgeropoulos : C'est une fin douce-amère pour moi car j'ai tourné pendant des années dans une série autour d'une histoire post-apocayptique, et nous nous retrouvons maintenant confrontés à la crise du Covid-19, donc c'est comme vivre une vraie apocalypse, ce qui est ironique, pour ne pas dire plus. Même en jouant le rôle d'Octavia pendant toutes ces années, je n'étais pas totalement préparée à vivre isolée comme aujourd'hui, comme beaucoup je pense. Et, là où c'est encore ironique, c'est que c'est justement ce que mon personnage vit dans l'épisode 2 de la saison 7, "The Garden" ["Dieux factices" en VF], et il est intéressant de voir comment la folie qui naît de cette isolement l'affecte et ce que cela implique pour elle de parvenir à rejoindre son frère, avec le défi supplémentaire d'être sur une autre planète. 

    Que pouvez-vous nous dire sur la fin de la série ?

    Les fans peuvent s'attendre à de l'émotion, et à voir Octavia faire l'expérience de quelque chose auquel elle n'avait jamais été confrontée auparavant. J'étais personnellement très très satisfaite de cette fin lorsque j'ai lu le scénario du dernier épisode de The 100. J'étais très contente pour elle, car elle mérite cette fin.

    Les 100
    Les 100
    Sortie : 2014-03-19 | 42 min
    Série : Les 100
    Avec Eliza Taylor, Bob Morley, Marie Avgeropoulos
    Presse
    3,2
    Spectateurs
    4,0

    Il est très difficile de plaire à tous lorsqu'il s'agit de terminer une série, mais qu'en sera-t-il pour "The 100" ? Pensez-vous que les fans seront divisés ?

    Oui, on ne peut jamais satisfaire tout le monde, et je suis sûre que tout le monde peut imaginer ce dont je parle en disant cela. Je sais que si j'invite douze personnes pour le dîner, et que je leur cuisine ce qui me paraît être le meilleur, le plus délicieux des plats, il peut y en avoir deux qui partiront en disant que c'était à peine mangeable. Donc c'est difficile de plaire à tout le monde mais, ceci étant dit, je suis satisfaite du parcours d'Octavia, et j'ai le sentiment que nous achevons beaucoup d'intrigues de très belle manière. J'ai hâte que tout le monde voit la façon dont l'histoire se développe car je pense que les gens sont lassés de voir et revoir les mêmes choses sur Netflix en ce moment. Donc je suis très contente que nous ayons pu mettre un point final à ce récit et de savoir que les gens pourront l'apprécier, surtout en cette période d'isolement.

    L'une des forces de la série aura été de ne pas avoir peur de faire des choix controversés, comme avec la mort de Lexa, ou lorsque des gentils sont devenus méchants. Y a-t-il eu un moment que vous avez trouvé particulièrement mémorable, particulièrement choquant, dans tout "The 100" ?

    Il y a eu beaucoup de moments choquants tout au long des sept saisons de The 100 mais c'est ce qui  participé au grand succès de la série pendant tant d'années, car les créateurs et scénaristes n'ont pas eu peur de choquer les téléspectateurs en étant conscients, comme nous le disions plus tôt, que l'on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais c'est aussi ce qui fait la beauté de l'art. Et je pense que l'on peut davantage s'identifier à Octavia pendant cette saison 7 car son parcours tourne autour de la notion d'isolement, ce qui fait parfois écho à la vraie vie. Vous allez voir la manière dont Octavia est confrontée à la folie que peut faire naître cet isolement, et ce qu'elle va faire pour la surmonter ou non.

    Si je devais rester dans une pièce avec Octavia Blake, je pense que nous nous prendrions le bec plus d'une fois

    Y a-t-il un moment, dans le parcours d'Octavia, que vous avez jugé particulièrement important ? Comme un tournant ?

    J'ai l'impression qu'elle a emprunté bon nombre de directions. Elle est comme une toupie, on ne sait jamais où elle va s'arrêter. Mais dans cette saison 7, vous allez voir une version d'Octavia que le public n'a jamais vu auparavant, car elle aura davantage pris la mesure de son potentiel. Il faut dire qu'elle a dû faire naître Hope (Shelby Flannery), la fille de Diyoza (Ivana Milicevic), sans savoir comment le faire sans équipement médical. Mais il était important pour elle de traverser cela, afin de comprendre pourquoi Bellamy (Bob Morley) a fait, à l'époque, tous ces choix pour l'élever qu'elle ne comprenait, n'appréciait ou n'approuvait pas. Son expérience d'isolement, lorsqu'elle est enfermée dans sa propre tête et doit faire face à elle-même ainsi qu'à ses démons intérieurs, va lui permettre d'arriver à comprendre ce pourquoi il a fait ces choix. Malheureusement, le fait d'être isolée sur une autre planète rend plus compliquée la possibilité de transmettre le message à son frère, mais ce qui est sûr avec Octavia, c'est qu'elle est très têtue et que rien ne peut se dresser sur le chemin de ce qu'elle veut, y compris le fait d'être ainsi à l'écart, mais il va falloir patienter avant d'en avoir le cœur net.

    Ce côté têtu que vous mentionnez vous a-t-il amenée à être en désaccord avec ce qu'Octavia a pu faire ou voulu faire à un moment de ces sept saisons ?

    Bien sûr ! Si je devais rester dans une pièce avec Octavia Blake, je pense que nous nous prendrions le bec plus d'une fois (rires) C'est une forte tête, qui faire d'elle sa pire ennemie.

    A quel point était-ce important pour vous de faire vos propres cascades ?

    Je suis vraiment très reconnaissante d'avoir pu jouer des scènes dramatiques, dynamiques et émotionnelles tout au long des sept années du parcours d'Octavia. Mais en tant que garçon manqué et athlète, j'ai vraiment apprécié pouvoir mettre mes aptitudes à profit à l'écran. J'ai le sentiment que cela a aidé à renforcer le personnage d'Octavia en plus de la rendre plus amusante à suivre. Et d'autant plus amusante à jouer ! Je ne me suis jamais ennuyée en travaillant, je me suis sentie challengée.

    The CW

    Qu'avez-vous appris tout au long de cette expérience sur "The 100" ?

    Beaucoup de choses, dont certaines sur lesquelles il m'est difficile de mettre le doigt. Mais ce dont je suis sûre, à propos d'Octavia, c'est qu'elle fait preuve de courage pour faire face à sa peur, même quand elle ne sait pas vraiment ce qu'elle est en train de faire. C'est la reine du "Fais semblant, ça sera payant", et je pense qu'il est important de s'en souvenir face aux défis de la vie. On peut être intimidés, mais il faut toujours regarder sa peur dans les yeux, et cela fonctionnera, d'une façon ou d'une autre. Il y a une leçon pour tout, et elle m'en a appris quelques-unes au fil des années.

    Quelle est pour vous la clé du succès et de la longévité de la série ?

    Honnêtement, le jour où j'ai auditionné pour le rôle d'Octavia Blake et sauté sur une chaise dans la pièce où se déroulait le casting à Los Angeles en criant "On est de retour, mes salauds !" [première réplique de son personnage une fois les héros sur Terre dans le pilote, ndlr] - ce qui me paraît être il y a une éternité - je n'imaginais pas que la série deviendrait un tel succès. J'ai juste appris à prendre les choses les unes après les autres et me plonger dans ce monde autant que je le pouvais. Et vivre au jour le jour c'est, ironiquement, ce que nous devons tous faire en ce moment avec cette crise sans précédent, donc je pense que j'avais eu un peu d'entraînement (rires)

    The CW

    Quel souvenir gardez-vous de votre dernier jour de tournage ?

    Il y avait beaucoup, beaucoup d'émotion, car nous avons fini de tourner un samedi, et notre fête de fin de tournage a été annulée à cause de la pandémie de Covid-19 qui frappait le monde. Nous étions en train de boucler nos intrigues respectives pour parvenir à un produit fini que les gens pourraient voir dans le monde, mais nous n'avons finalement pas pu nous dire au revoir et exprimer notre gratitude les uns envers les autres. Nous sommes, littéralement, partis dans nos voitures respectives pour protéger les autres du virus, mais nous avons eu le sentiment de ne pas pouvoir nous dire au revoir correctement. Et c'est ce dont je me rappelle le plus de mon dernier jour sur le plateau.

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 11 juin 2020

    La saison 7 de "The 100" est diffusée tous les mardis sur SyFy depuis le 6 octobre.

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