A l'occasion de la nouvelle édition (virtuelle) du Comic-Con de New York cet été, George Miller participait à une conférence organisée en l'honneur de la date-anniversaire de la sortie de Mad Max : Fury Road en 2015. Au cours d'un entretien de près d'une heure sur la complexité de l'élaboration du film, il a répondu à une question posée par l'animateur sur ce qui, selon lui, arrivait au personnage de Furiosa (Charlize Theron) après la fin du film, où celle-ci parvient à triompher du tyrannique Immortan Joe.
"Pour moi, il y a deux manières dont les choses peuvent évoluer. L'une est utopique, ce qui n'est pas très intéressant à raconter, en vrai. J'ai en quelque sorte imaginé que la première chose qu'elle ferait conformément à cela serait de monter et de relâcher l'eau pour le peuple... Une sorte de Nouvelle Donne politique."
Citant ensuite le célèbre historien Joseph Campbell, le réalisateur australien a expliqué que l'Histoire nous montrait que la destitution d'un dictateur conduisait souvent à l'ascension d'un autre tyran à sa suite. "Campbell dit que d'ordinaire, les héros d'aujourd'hui deviennent les tyrans de demain. Le héros est l'agent du changement. Il abandonne son intérêt personnel pour le bien commun. Mais ce que dit [Campbell] en somme, c'est que le héros aime trop ce qu'il a bâti ou sauvé, et va se cramponner à ça. Il devient l'orthodoxie. Il développe le dogme, et doit ensuite le protéger. Ce qui tend à être le rythme de ces choses."
Cette deuxième option paraît cependant moins envisageable aux yeux de Miller, pensant que Furiosa serait capable d'éviter de devenir aussi mauvaise qu'Immortan Joe. "Elle est trop intelligente pour tomber dans ce piège", conclut-il. "Je pense qu'il a traversé le même processus. [Immortan Joe] était probablement un personnage héroïque à son époque."
Un prequel centré sur la jeunesse de Furiosa étant en préparation pour pérenniser la franchise, les chances de voir ces pistes d'évolution transposées à l'écran restent hélas minces...
Découvrez l'interview intégrale de George Miller au Comic-Con New York :