DE QUOI ÇA PARLE ?
Dans cette série d'anthologie, un groupe de gens ordinaires tombe sur un puzzle dissimulé sous le voile de la vie quotidienne. Tous vont être amenés à découvrir que le mystère remonte bien plus loin et plus en profondeur que tout ce qu'ils auraient pu imaginer...
Dispatches From Elsewhere est disponible sur Amazon Prime Video. 10 épisodes vus sur 10.
ÇA RESSEMBLE À QUOI ?
C’EST AVEC QUI ?
Créateur de Dispatches From Elsewhere, Jason Segel (How I Met Your Mother, Sans Sarah rien ne va !) tient également l’un des rôles principaux de la série. À ses côtés, on retrouve Richard E. Grant (Logan, Hitman & Bodyguard), Sally Field (Forrest Gump, Lincoln), Eve Lindley (Mr. Robot) et le musicien d’Outkast Andre Benjamin (High Life).
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
Basée sur le documentaire The Institute de 2013 retraçant l’histoire de Jejune Institute un jeu en réalité alternée qui a eu lieu à San Francisco, Dispatches From Elsewhere est présentée comme une série d’anthologie un peu fantasque et atypique. Mais la vraie présentation de cet univers hypnotique et fascinant, à mi-chemin entre Twin Peaks et Alice au pays des merveilles, est faite par Richard E. Grant et sa verve britannique dans la peau d’Octavio Coleman, un être omniscient qui va briser le quatrième mur et nous raconter l’intrigue de la série. Mais attention, si Dispatches From Elsewhere se veut immersive et quasi interactive, Octavio Coleman nous annonce qu’il n’est pas forcément un narrateur fiable. Nous voilà prévenus.
Tout commence avec Peter, incarné par un Jason Segel très juste et touchant, un informaticien à la vie morne et déprimante. Un jour, il se retrouve confronté à des évènements étranges qui l’amène au Jejune Institute, une société secrète. Alors qu’il entrevoit un avenir plus radieux, des messages étranges l’alertent sur cette organisation et il finit par être associé, grâce aux rebelles créatifs des "Dispatches From Elsewhere", à trois autres âmes en peine, Simone (Eve Lindley), Janice (Sally Field) et Fredwynn (André Benjamin). Les quatre compagnons d’infortune se retrouvent embarqués dans une aventure folle, un jeu de piste grandeur nature et haut en couleur dont la quête principale est de retrouver une certaine Clara.
Si les débuts de la série sont assez classiques et lents, accrochez-vous car la suite de ce labyrinthe enchanteur vaut vraiment le détour. Les quatre protagonistes et les spectateurs ne cesseront de se poser des questions au fur et à mesure des épisodes. Escape game ? Expérience sociale ? Complot du gouvernement ? Opération de street marketing ? Au fond, la réponse n’a pas vraiment d’importance car ce qu’ils vont trouver chez les Dispatches From Elsewhere est une essence qui leur est propre, une lueur qui manquait à leur vie, un espoir d’un lendemain meilleur. La brillante construction narrative de la série permet d’être autant happé par le jeu de piste que par les vies de nos quatre héros, terriblement attachants et sincères autant dans leur drôlerie que dans leur mélancolie.
Le mystère qui unit notre Scooby Gang des temps modernes les amène à traverser Philadelphie et ses moindres recoins somptueux et magiques, sublimés par un photographie délicate. La mise en scène efficace et hypnotique et les nombreux dialogues qui entourloupent le spectateur ne sont pas sans rappeler le bijou sériel Mr. Robot. Moins sordide que la série de Sam Esmail, Dispatches From Elsewhere use de son approche fantaisiste, parfois trop édulcorée (une intention qui pourrait en ennuyer certains), pour offrir une expérience d’émerveillement et un voyage passionnant porté par un casting impliqué, bienveillant et éblouissant (mention spéciale à Eve Lindley qui illumine la série). Dispatches From Elsewhere est une série atypique, une bizarrerie réjouissante et exigeante qui sort des sentiers battus et qui laisse à la fin un sentiment doux-amer avec un petit goût de reviens-y qui appelle à d'autres saisons, si elles sont commandées.