DE QUOI ÇA PARLE ?
La relation compliquée entre Marianne et Connell depuis leurs années lycée dans une petite ville de l'ouest de l'Irlande jusqu'à leurs études universitaires au Trinity College, à Dublin. Intelligent, athlétique et populaire, Connell est troublé par Marianne, une camarade intimidante, solitaire et non moins intelligente. Les premiers émois nés à l'abri du regard des autres survivront-ils à la lumière ?
Normal People, une série réalisée par Lenny Abrahamson et Hettie Macdonald, avec Paul Mescal, Daisy Edgar-Jones, Desmond Eastwood, Frank Blake, Sarah Greene, Aislín McGuckin...
Disponible en intégralité sur Starzplay. Épisodes vus : 12/12
À QUOI ÇA RESSEMBLE ?
C'EST AVEC QUI ?
Dans la peau de Marianne et Connell, le couple de cette série, on retrouve deux jeunes talents encore méconnus du grand public : Daisy Edgar-Jones, apparue dans La Guerre des mondes aux côtés de Léa Drucker et Gabriel Byrne, et Paul Mescal dont Normal People signe sa première apparition à l'écran. Du côté des personnages secondaires, Frank Blake (Game of Thrones) campe Alan, le frère violent de Marianne, tandis que l'actrice Aislín McGuckin (Outlander) incarne la mère glaciale et impassible de l'héroïne. Desmond Eastwood, vu récemment dans The Great, interprète également un petit rôle, tandis que Sarah Greene (Penny Dreadful) prête ses traits à Lorraine, la mère de Connell.
ÇA VAUT LE COUP D'ŒIL ?
Sortie fin avril au Royaume-Uni, en pleine période de confinement, la série a pris tout le monde de court, à commencer par son duo d'acteurs, Daisy Edgar-Jones et Paul Mescal. En quelques jours seulement, les critiques dythyrambiques ont envahi la Toile et les réseaux sociaux se sont emparés de la romance entre Marianne et Connell, devenus tous deux les nouvelles coqueluches des internautes. Avant d'être une fiction de douze épisodes, Normal People est un roman, publié en 2018, par l'écrivaine irlandaise Sally Rooney. Encore inédit en France, le livre s'est depuis hissé numéro un des ventes, avec des milliers d'exemplaires écoulés dans les pays anglo-saxons. Impossible de savoir si l'Hexagone va, à son tour, succomber au phénomène, mais il suffit de regarder la série pour s'en convaincre : Normal People est un sans faute.
Scénarisée par Alice Birch (The Yougn Lady) et Mark O'Rowe (Boy A), l'histoire suit l'évolution de deux élèves de terminal que tout oppose. C'est d'ailleurs le nerf et l'intérêt même de la série : le développement de ces personnages qui se livrent, tous les deux, à une lutte acharnée contre leurs peurs et leurs démons intérieurs. Puisqu'il est ici question d'un véritable parcours de vie, la fiction commence simplement, reprenant les codes bien connus des romances destinées aux adolescents : le sportif populaire qui s'éprend de la jeune intellectuelle solitaire et moquée par ses autres camarades. Puis, alors que les portraits des héros prennent forme, le public se voit emporter dans une toute autre direction. Un souffle épique s'empare de l'histoire, qui s'étend sur plusieurs années et dans plusieurs villes.
Moderne dans sa façon de dépeindre les troubles psychiques, la masculinité et le déterminisme social, Normal People surprend surtout par son aspect universal et intemporel. La passion des deux protagonistes ne connaît aucune frontière. Elle parle aux téléspectateurs, peu importe leur langue et leurs préférences sexuelles. Cette identification repose sur le soin apporté à l'écriture, à la fois complexe et subtile, des personnages. D'une honnêteté rare, la série accompagne les héros à travers les différentes étapes de leur vie - leurs séparations, leurs remises en question, leurs nouvelles rencontres -, tout en préservant le lien indéstructible qui les unit.
Une romance portée par deux révélations
Au-delà de ses nombreuses qualités, la série ne serait pas ce qu'elle est sans Paul Mescal et Daisy Edgar-Jones, deux immenses révélations, qui portent le programme sur leurs épaules. Ensemble, ils habitent l'écran et fascinent de par leur charisme, leur présence magnétique et leur alchimie plus vraie que nature. Si leur histoire fonctionne autant, c'est grâce à leurs interprétations réalistes et sans fioriture, jusque dans les scènes de sexe, très présentes et importantes dans le récit. Pour atteindre ce niveau de précision, les deux acteurs ont été accompagné par Ita O'Brien, une coordinatrice d'intimité, présente sur le tournage pour rendre ces séquences les plus authentiques possibles.
Devant cette histoire d'amour si particulière, on pense à des classiques, comme Before Sunrise de Richard Linklater ou plus récemment à Call Me By Your Name de Luca Guadagnino, notamment durant le huitième chapitre où l'action se déroule dans une petite ville touristique d'Italie. Aidé par son format court - chaque épisode dure en moyenne trente minutes -, Normal People séduit par sa trame addictive, une vraie sincérité et se présente comme l'un des plus beaux succès télévisuels de l'année.
Découvrez la bande originale de "Normal People" :