Les 400 coups
Pourquoi commencer par celui-ci ? Parce que c'est le premier film de son réalisateur et que c'est l'un des plus accessibles. A l'instar d'un Bon petit diable ou de Chien perdu sans collier, l'histoire est celle d'un adolescent turbulent et mal aimé, qui ment à ses parents et enchaîne les bêtises, jusqu'à attirer l'attention de la police. Avec Les Quatre cents coups, François Truffaut réalise un film certes cruel sur l'abandon mais empreint de poésie et de tendresse. Son Antoine Doinel est immédiatement attachant et la mise en scène de Truffaut est proche de son personnage, qui est de tous les plans. Le cinéaste s'est grandement inspiré de sa propre enfance pour le film, et si l'ambiance du film semble "datée" aujourd'hui (la fin des années 50), son sujet lui, est bien là, bouleversant et hélas intemporel.
Jules et Jim
Un triangle amoureux culte du cinéma ! Jules, allemand et Jim, français, deux amis artistes, sont épris de la même femme, Catherine (Jeanne Moreau). C'est Jules qui épouse Catherine. La guerre les sépare. Ils se retrouvent en 1918. Catherine n'aime plus Jules et tombe amoureuse de Jim. Cette relation, faite de hauts de bas permet à François Truffaut de raconter une histoire romanesque, un style qu'il adoptera tout au long de sa carrière. Alors peut-être la voix-off a-t-elle un peu vieilli, mais si le film est un classique c'est grâce à une mise en scène inventive (et nouvelle pour l'époque), avec Truffaut qui se surpasse dans la forme sans oublier le fond, d'abord léger puis tragique, émouvant et inoubliable.
La Femme d'à côté
Après avoir joué un second rôle dans Les Chiens, Fanny Ardant retrouve Gérard Depardieu deux ans plus tard, cette fois en haut de l'affiche. Elle incarne cette "femme d'à côté", qui s'installe avec son mari face à la maison occupée par le personnage de Gérard Depardieu et sa famille. Tous deux ont été amants, mais le hasard les réunit. Leur passion ancienne, dévorante, violente, va refaire son apparition avec des conséquences difficiles voire dramatiques. François Truffaut confie à Ardant un personnage qu'on pourrait au premier abord qualifier de femme fatale, mais finalement plus complexe et plus nuancé qu'il n'y paraît. Chez Truffaut, on ne guérit pas d'un amour-passion, on lui survit en attendant qu'il nous revienne un jour en pleine face. Les acteurs sont formidables, la forme se fait discrète et travaillée pour se placer au plus près de l'émotion. Un chef d'oeuvre.