Un remake inventif
En passant après un film formidable de Delmer Daves de 1957, les attentes étaient hautes autour de ce remake réalisé par James Mangold. Le fil conducteur reste le même : le hors-la-loi Ben Wade (Russell Crowe) doit être escorté jusqu'au train de 3h10 pour être conduit à la prison de Yuma. Il est surveillé par Dan Evans (Christian Bale), fermier endetté qui a accepté cette mission pour l'argent. Là où le remake se démarque, c'est qu'il limite l'aspect huis clos de la seconde partie du premier film pour s'attarder sur l'escorte en rajoutant deux moments d'action (les indiens et la construction du chemin de fer) et rythmer l'ensemble. Enfin, il ajoute à l'histoire le fils de Dan (Logan Lerman, vu dans Percy Jackson et dans Hunters) qui apporte une nouvelle dynamique bienvenue.
Deux personnalités opposées et complexes
Le film raconte la rencontre entre deux hommes. Le premier est un tueur capable de descendre ses propres hommes et le second un fermier blessé à la guerre et tout les oppose en apparence. Sauf que le hors-la-loi est finalement un méchant nuancé, qui va évoluer au cours du film et que le "gentil" est plus complexe qu'il n'y paraît. Ben Wade va passer le trajet à essayer de corrompre ou à faire renoncer Dan Evans. De son côté, Evans, comme dans le film original, va voir dans cette mission une façon de changer de vie. Christian Bale et Russell Crowe s'en donnent à coeur joie dans ce concours de répliques bien senties et leur complicité est évidente. Cela consolera les fans du casting initial, composé de Tom Cruise et d'Eric Bana, n'ait pas été retenu.
La touche James Mangold
James Mangold adore le long métrage originel et cela se sent, car la trame est respectée, de même que l'itinéraire personnel suivi par les personnages. A l'époque, il trouvait que le western se faisait trop rare sur les écrans et prend du plaisir à jouer sur les cadrages. Loin de chercher à copier les célèbres cinéastes du genre, Mangold adopte une mise en scène redoutablement efficace dans sa représentation de l'action, et qui sait se faire plus douce lors de moments plus intimes entre personnages. Pour pinailler, on déplorera la multiplication des plans sur le visage ébahi de Logan Lerman mais on se satisfera du reste du film, qui ne pouvait trouver réalisateur plus dévoué.