De quoi ça parle ?
Les vies de trois femmes vivant à trois époques différentes alors qu'elles font face à l'infidélité dans leur mariage respectif. Si le rôle des femmes a évolué dans la société, leur réaction est toujours la même : un profond désir de vengeance. Dans les années 60, Beth Ann, femme au foyer, attend sagement son mari le soir alors qu'il la trompe avec une serveuse. Dans les années 80, Simone, une working girl, découvre que son mari la trompe... avec un homme. De nos jours, Taylor, bisexuelle, s'essaye au couple libre non sans difficultés...
Créée par Marc Cherry (Desperate Housewives, Devious Maids, American Beauty). Réalisée par Marc Webb (500 jours ensemble, The Amazing Spider-Man).
Tous les jeudis soirs sur M6. 10 épisodes vus sur 10.
A quoi ça ressemble ?
C'est avec qui ?
Après Marcia Cross, Teri Hatcher, Felicity Huffman et Eva Longoria, Marc Cherry se devait de frapper fort. Et c'est sur deux bonnes actrices, qui sortent de près d'une décennie sur la même série, qu'il a mis son grappin : d'abord Lucy Liu, la Watson d'Elementary et Ling d'Ally McBeal, vue au cinéma dans Charlie's Angels; ainsi que Ginnifer Goodwin, la Blanche Neige de Once Upon A Time, révélée en épouse mormone dans Big Love sur HBO. La 3e femme de la bande est une jeune révélation. Très demandée, Kirby Howell-Baptiste s'est faite remarquer dans The Good Place et Killing Eve, et vient d'apparaître dans la saison 4 de Veronica Mars. A ses côtés, Alexandra Daddario, star des films Percy Jackson, San Andreas et Baywatch, passée par la case True Detective en télé.
Chez les hommes adultères, on retrouve Sam Jaeger, le papa parfait de Parenthood, croisé dans la saison 3 de The Handmaid's Tale; l'anglais Jack Davenport, vu dans Smash et Flash Forward; et Reid Scott, qui sort tout juste de sept ans dans Veep.
ça vaut le coup d'oeil ?
Desperate Housewives vous manque ? Les rediffusions en boucle sur M6 -en ce moment même- vous lassent ? Why Women Kill a clairement été conçue pour vous combler. Elle saura assurément répondre à vos désirs de plaisirs coupables, comme l'avait déjà fait en son temps l'autre succulente série de Marc Cherry trop sous-estimée, Devious Maids. Il va sans dire que ceux qui n'accrochent pas à cet univers entre la fable et la farce n'y trouveront à nouveau pas leur compte. Dès le générique façon bande dessinée, il ne fait aucun doute que Wisteria Lane et ses femmes au foyer désespérées ne sont pas loin.
Si l'action se situe à Pasadena en Californie, le petit quartier américain caractéristique qui sert de lieu à l'action en est une copie conforme, voisins (trop) curieux compris. La différence majeure, c'est que les trois héroïnes ne se croiseront (presque) jamais puisqu'elles vivent à trois époques différentes dans la même demeure luxueuse. Les transitions entre les périodes sont d'ailleurs mises en scène avec fluidité. Les petites musiques typiques de Desperate Housewives sont de retour, pour nous indiquer en toute subtilité quand on doit se marrer et quand on doit être attendri. 15 ans ont passé mais il faut reconnaître à cette recette de n'avoir pas perdu en efficacité, elle ne nous émerveille juste plus autant. A noter que grâce à une diffusion sur la plateforme de streaming CBS All Access aux Etats-Unis, la série peut se permettre d'aller un peu plus loin que sur une chaîne traditionnelle. Les "fuck" sont donc au rendez-vous, mais la nudité reste très légère en revanche.
Là où Desperate avait du mal à tenir sur la longueur, Why Women Kill bénéficie d'une narration resserrée sur 10 épisodes. On sent que les scénaristes savent très exactement où ils vont, sans trop de gras et de sous-intrigues inutiles, quoique les passages d'interviews façon Modern Family ne semblent pas primordiaux. En filigrane, derrière les dialogues ciselés et les rebondissements bien ficelés, la série tente de dépeindre l'évolution de la condition féminine des années 60 à nos jours, en dépassant les clichés. Mais c'est bien le mystère qui nous tient en haleine tout du long : comment ces femmes qui n'ont pas l'air d'être des psychopathes en puissance vont se retrouver à tuer leurs maris, tôt ou tard ? La réponse s'avère plus complexe et plus inattendue que prévu.
On ne peut que saluer les prestations des actrices, à commencer par celle de Lucy Liu, qui semble tout droit sortie de Dynastie -la version originale- et qui nous régale de piques bien senties dont Marc Cherry a le secret. L'actrice semble s'éclater, loin du format corseté d'Elementary. Son intrigue lorgne en revanche un peu trop du côté de Gaby et du jardinier. Le sentiment de déjà vu est inévitable. Ginnifer Goodwin, en pré-Bree Van De Kamp, offre la performance la plus émouvante avec une intrigue plus classique mais qui devrait nous réserver de belles surprises. Le personnage nous montre dès la fin du pilote qu'il est prêt à en découdre avec le patriarcat ! En ce qui concerne la 3e héroine, moderne et bisexuelle, on est un peu plus perplexe mais elle a le mérite de ne pas aller exactement là où on l'attend malgré une mise en place un peu ronflante.
Why Women Kill a donc beaucoup de fun à revendre, un charme indéniable, un équilibre entre drame et comédie trouvé, et un léger parfum de scandale qui ne peut que donner envie de la dévorer. Restez bien jusqu'au bout, le dernier épisode est un petit bijou de mise en scène !
Retrouvez ce jeudi notre interview de Marc Cherry.