De quoi ça parle ?
Ebenezer Scrooge, un vieil homme grincheux et avare, reçoit successivement les visites des fantômes de son ancien partenaire en affaires, Jacob Marley, puis celui du Noël passé et celui du Noël à venir. A tour de rôle, ils lui montrent comment son comportement cruel a affecté son entourage.
D'après l'ouvrage A Christmas Carol (Un chant de Noël) de Charles Dickens - trois épisodes de 52 minutes
Lundi 6 janvier à 21h sur Canal+ Séries
À quoi ça ressemble ?
C'est avec qui ?
Steven Knight, le créateur de Peaky Blinders, Taboo et See (disponible sur Apple TV depuis décembre), s'associe à la production avec Tom Hardy, son acteur fétiche, pour proposer une adaptation sous forme de mini-série du célèbre conte de Dickens. Guy Pearce (Brimestone) prête ses traits à l'acariâtre M. Scrooge, aux côtés d'un autre membre du casting de Taboo, Stephen Graham (Snatch), Joe Alwyn (Un Jour dans la vie de Billy Lynn), et Andy Serkis (La Planète des Singes) à nouveau méconnaissable sous les traits d'un esprit de Noël inquisiteur.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Oubliez les facéties de Jim Carrey dans la version animée du Drôle de Noël de Scrooge de Robert Zemeckis : l'adaptation de Steven Knight est aussi sombre et rugueuse que le coeur d'Ebenezer Scrooge, homme d'affaires misanthrope contraint de faire un examen de conscience le soir du réveillon de Noël pour échapper à la damnation éternelle. Une fiction qui tombe à point en cette période de célébrations qui s'achève et où chacun prépare ses bonnes résolutions pour l'année à venir. Austère à souhait, la série modernise le roman en y mettant en avant le personnage de Mme Crachit, interprété par Vinette Robinson (Sherlock). A l'origine secondaire, l'épouse de Bob Crachit, l'assistant de M. Scrooge traité comme un souffre-douleur, se retrouve étroitement mêlée aux intérêts de son patron et prend une place cruciale dans le dénouement de l'histoire et la repentance de Scrooge.
La place des femmes n'étant pas prépondérante dans le roman de Dickens écrit en 1843, les trois esprits de Noël qui lui rendent visite sont également remis au goût du jour : à Andy Serkis succède Charlotte Riley (autre actrice bien familière des fans de Peaky Blinders) dans le rôle de Lottie, la défunte soeur de Scrooge, chargée de lui faire ouvrir les yeux sur l'importance d'aimer son prochain. Une touche de féminisation bienvenue dans cette adaptation très académique de Dickens, pour ne pas dire austère tant sa tonalité est grise et froide, dans sa mise en scène comme dans l'interprétation de son acteur principal. Guy Pearce, anthipatique et aigri à souhait (trop peut-être), peine à nous faire adhérer au récit, qui souffre par ailleurs d'un ventre mou dans sa deuxième. Le troisième épisode gagne toutefois en émotion et parvient à nous toucher dans sa résolution.
L'intérêt de cette mini-série historique réside malgré tout dans sa mise en perspective des conséquences du capitalisme à outrance, mis en parallèle avec la misère affective du héros. Une parabole sur la charité et le don de soi toujours bonne à prendre en 2020, et à laquelle le nom de Steven Knight aura sans doute le mérite de faire (re)découvrir un classique intemporel de la littérature britannique aux plus curieux des sériephiles.
Séries et films sur Canal+ en janvier : The New Pope, Captain Marvel, Pokémon Détective Pikachu...