Après avoir jugé Severus Rogue l'année dernière, les étudiants de l'université Jean Moulin Lyon 3 se sont à nouveau réunis pour la seconde Nuit du Droit le soir du 4 octobre. Pendant deux heures, les étudiants en droit, dirigés par leur professeur Jean-Christophe Roda et accompagnés par deux avocats, un substitut du procureur et un juge au TGI, ont instruit le procès fictif de Jon Snow, héritier du Trône de Fer, qui a tué Daenerys Targaryen dans le final de l'ultime saison de Game of Thrones.
Les étudiants ont mis les petits plats dans les grands en se déguisant comme les personnages de la série et les spectateurs, désignés comme jurés, ont notamment pu voir défiler Sansa Stark, Tyrion Lannister ou encore Ver Gris à la barre. Nul besoin d'être un expert en droit, les étudiants et les intervenants ont pris soin de vulgariser la séance afin qu'elle soit accessible à tous en mêlant le lexique juridique et le vocabulaire de Game of Thrones.
ENTRE DROIT ET DEVOIR
Dans ce procès fictif, Jon Snow, bâtard de Ned Stark mais de son vrai nom Aegon Targaryen, fils de Rhaegar Targaryen et Lyanna Stark, est visé par de nombreux chefs d'accusation : trahison de la Garde de Nuit, acte de régicide, acte de sorcellerie (résurrection par Melisandre), crimes de guerre et relation incestueuse. Avant d'entendre les témoins appelés par le Procureur, Tormund a fait irruption pour enlacer son frère d'armes, non sans une pointe d'humour. Le nain Tyrion Lannister s'est défendu d'avoir poussé Jon à éliminer Daenerys et a mis l'accent sur son changement de comportement. Pour lui, "Jon a agi par devoir" et il n'a pas manqué de rappeler le parcours exceptionnel de ce bâtard de Winterfell.
Les jurés ont ensuite pu entendre Sansa Stark qui a pris la défense de Jon en remettant en lumière le combat contre l'armée des morts qu'il a mené, mais aussi son aide contre Ramsay Bolton. De son côté, Ver Gris a évidemment défendu corps et âme Daenerys en invoquant sa politique de libération des esclaves et en expliquant l'amour du peuple pour cette souveraine "qui s'était débarrassée de tous les tyrans". Son discours a été ponctué de références, à coups de "La République, c'est elle !" et de tacles contre Cersei.
Jon Snow a aussi pu compter sur son meilleur ami Samwell Tarly, devenu Mestre, pour laver son honneur. Enfin, l'accusation et la défense se sont lancés dans des plaidoyers enflammés pour convaincre les jurés. D'un côté, on questionne son "droit à juger alors qu'il est lui-même loin d'être irréprochable". De l'autre, on prône qu'il est "trop bon, trop naïf" et que "le condamner c'est condamner l’innocence". Cette soirée a permis au héros, campé par Kit Harington, d'avoir droit au procès qu'il n'a pas eu dans la série, étant donné que son sort a été décidé par un conseil réuni en urgence qui a proclamé Bran Stark roi et condamné Jon à reprendre le noir.
Pour moi, tuer Daenerys n'est pas le crime que j'ai commis, mon vrai crime est d'avoir laissé Daenerys sombrer dans les ténèbres de sa folie. Daenerys est et restera ma reine jusqu'à ma mort et si ma garde doit toucher à sa fin, je partirais avec le sentiment du devoir accompli.
L'étudiant dans la peau de Jon Snow a pu s'exprimer une dernière fois à l'issue du procès : "Daenerys a détruit le peuple de Westeros, son peuple. J'ai essayé de lui faire entendre raison mais sa soif de conquête était trop grande. Sa volonté était de soumettre les peuples et non pas de les délivrer. Elle avait sombré dans la folie comme son père avant elle. J'étais face à un choix, sans doute le plus dur de ma vie. Trahir le peuple pour lequel nous nous sommes battus ou trahir la femme que j'aime. Si c'était à refaire, même connaissant l'issue, j'espère que je referais les mêmes choix, les bons choix. Car la paix est un idéal pour lequel je suis prêt à sacrifier ma vie et l'ai toujours été. Pour moi, tuer Daenerys n'est pas le crime que j'ai commis, mon vrai crime est d'avoir laissé Daenerys sombrer dans les ténèbres de sa folie. Daenerys est et restera ma reine jusqu'à ma mort et si ma garde doit toucher à sa fin, je partirais avec le sentiment du devoir accompli."
Au bout de deux heures, après avoir passé au peigne fin l'historique de Jon Snow, de Winterfell à Chateaunoir, en passant par la Bataille des Bâtards à la lutte contre les Marcheurs Blancs, ainsi qu'une dernière longue tirade de l'accusé, la sentence est enfin tombée. Les jurés ont décidé d'acquitter Jon Snow. Le héros innocenté n'a malheureusement pas pu jouir de sa liberté, Ver Gris le tue en criant "Dracarys". Les deux éditions de la Nuit du Droit ont vu les accusés Severus Rogue et Jon Snow être acquittés. Reste à savoir si le nouveau personnage de la pop culture choisi pour la prochaine édition aura cette chance. Réponse en 2020.
Le procès fictif de Jon Snow est disponible en replay sur Youtube :