Fin juin, un article du Hollywood Reporter revenait en détail sur les coulisses de la production houleuse du film Men in Black International. Entre la rivalité qui n'a cessé d'opposer le réalisateur F. Gary Gray au producteur Walter Parkes qui a fini par imposer son montage au détriment de celui du cinéaste, les nombreuses modifications au scénario initial écrit par Art Marcum et Matt Holloway, avant mais aussi pendant le tournage, au point que les comédiens Chris Hemsworth et Tessa Thompson recevaient chaque jour de nouvelles pages et engagèrent leurs propres dialoguistes sur le plateau, le film s'est largement fait recaler au Box Office. Avec 245 millions $ de recettes, et à peine un peu plus de 78 millions sur le territoire américain. Pour un budget de production estimé à 110 millions $, hors frais marketing bien entendu, on ne peut pas dire que MIB international a surperformé...
Quoi qu'il en soit, c'est au tour d'un éxécutif de Sony de s'exprimer sur le sujet, ce qui n'avait pas été le cas jusque-là. Et qui plus est un haut dirigeant, puisqu'il s'agit du grand patron en personne, Tom Rothman. Dans un entretien accordé à Business Insider, celui-ci fait part de sa déception, là où la Major espérait relancer une franchise jadis lucrative, et refaire le hold up du Box Office que fut le reboot de Jumanji, qui a rapporté plus de 960 millions de $, pour un budget inférieur à 100 millions.
"Est-ce que nous avons raté notre coup ? Men in Black International n'a pas particulièrement été une déception financière, parce qu'au bout du compte, il va rapporter entre 245 et 300 millions $ au Box Office mondial. Mais ce n'est évidemment pas du tout ce que l'on ambitionnait pour un redémarrage concernant cette licence" plaide l'intéressé. "Je pense que le public a bien aimé le film, et le casting était formidable; Tessa et Chris ont fait un super boulot. Mais si nous avons fait des erreurs, je pense que c'est principalement dans le manque d'idées fortes dans l'histoire. Surtout si vous comparez avec Jumanji, qui avait une idée vraiment, vraiment forte".
Et de poursuivre : "la leçon de tout ça, c'est qu'il faut continuer à prendre des risques. Mais il faut aussi les gérer. Dans le cas de MIB International, on avait deux coproducteurs, donc les risques étaient calculés et gérés. Je pense sincèrement que vous ne pouvez pas éliminer les risques dans l'industrie du film. Si vous essayez de faire ça, vous tuez la créativité, et si vous tuez la créativité, vous éliminerez le succès".