Les Misérables est le premier choc du Festival de Cannes si l’on en croit la presse. Le premier long-métrage de Ladj Ly – membre du collectif Kourtrajmé – nous emmène à Montfermeil, dans le quartier sensible des Bosquets. C’est là que Stéphane (Damien Bonnard), tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris (Alexis Manenti) et Gwada (Djebril Didier Zonga), deux "Bacqueux" d’expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu’ils se trouvent débordés lors d’une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes... Et si la bande-annonce des Misérables débute par un semblant de joie et d’allégresse (l’action se déroule juste après la victoire de la France au Mondial), le reste des images installe rapidement un climat de tension.
Entre brutalité policière et vie quotidienne dans une cité, Les Misérables se veut réaliste et au plus près de l’actualité. Pas étonnant quand on connaît le réalisateur : c’est lui-même qui, en 2008, a permis l’arrestation de deux policiers qui passaient à tabac un jeune habitant de Montfermeil en mettant en ligne les images du délit. En adaptant en long-métrage son court sorti en 2017, Ladj Ly souhaite tirer un signal d’alarme, comme il l’a expliqué hier en conférence de presse : "La Brigade Anti-Criminalité est dangereuse depuis 20 ans ! C’est un cri d'alerte qui parle de la place de l'enfance dans ces quartiers difficiles".
Les Misérables – qui assume son clin d’œil à Victor Hugo pour montrer que des siècles après, rien n'a changé, n’a pas encore de date de sortie.