Paris est à Nous s’articule autour d’Anna et Greg, un couple étonnant. Si lui est très ambitieux et imperturbable, Anna est plus sensible au monde qui l’entoure. La jeune femme campée par Noémie Schmidt se questionne sans cesse sur son avenir, son couple, ses sentiments. Oppressée par les nombreux évènements qu’elle vit à Paris, Anna essaye tant bien que mal de s’accrocher à son existence et de faire face aux épreuves.
Un tournage complètement libre
Le projet voit le jour en 2014, lorsqu’une bande d’amis passionnés de cinéma ont l’idée folle de se lancer dans le tournage d’un long-métrage sans argent. « On voulait faire un film différent de ce que l’on voit d’habitude dans le cinéma en France », raconte Laurent Rochette. Le concept est simple : ils veulent tourner dans la foule et dans des lieux inédits, sans attendre d’avoir les autorisations de qui que ce soit. Ils se munissent donc d’une petite caméra, et filment lors de manifestations, de concerts ou même d’évènements sportifs.
Déterminés, ils n’ont qu’un objectif : être le plus libre possible. « À la base, ce film était un hobby où l’on a mis tout ce que l’on ne pouvait pas faire dans nos métiers », explique Olivier Capelli. Ils s’autorisent à tourner sans contrainte de scénario et la réalisatrice laisse une grande liberté aux acteurs. Ils travaillent à partir d’intentions de jeu et créent en fonction du lieu ou de l’évènement durant lequel ils tournent. « L’idée, c’était vraiment de filmer dans la réalité, dans des endroits où le cinéma ne va pas » poursuit Olivier Capelli. Les producteurs contribuent à toutes les missions autour du long-métrage : « Mon rôle sur certaines scènes était de tenir les affaires et d’écarter la foule pour que l’on puisse jouer les séquences », poursuit-il.
Le coup de pouce du financement participatif
Après avoir tourné Paris est à Nous sans argent, l’équipe a souhaité obtenir les moyens nécessaires au travail de postproduction grâce au financement participatif. Ils ont choisi cette solution car ils ne voulaient pas attendre l’aval de producteurs extérieurs pour terminer le film. Ils préfèrent se tourner vers le public pour finaliser le long-métrage plutôt que vers des professionnels qui exigeront de changer des choses. Une vidéo de présentation du concept de tournage voit le jour. Rapidement, le projet séduit la toile et beaucoup de personnes contribuent au crowdfunding. Grâce à la somme obtenue, l’équipe peut faire un travail conséquent en post-production.
« Concrètement, ça nous a permis de payer un orchestre de jeunes musiciens pour enregistrer la musique du film à Paris aux studios Saint-Germain et de mixer la partie sonore. Ça nous a aussi permis de refaire une partie des dialogues en postsynchronisation en studio parce que la prise de son en direct, comme c’était dans des évènements de foule, était un peu en dessous. » Laurent Rochette
Aujourd’hui, Paris est à Nous voit le jour sur Netflix. L’équipe a préféré choisir la plateforme de streaming comme canal de diffusion pour permettre à un plus grand nombre d’avoir accès au film. Netflix est aussi le seul distributeur à ne pas avoir souhaité changer le style du long-métrage. « Quand on commençait à montrer le film, les distributeurs avaient des réserves. Ils voulaient discuter le montage avec nous. Or, c’est un projet dont le maître-mot est la liberté. Quand on l’a montré à Netflix, ce côté expérimental leur plaisait énormément. Pour eux, le film allait de soi et ça faisait sens de le montrer tel quel », conclue Olivier Capelli.
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