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    Feud : Olivia de Havilland perd son procès pour diffamation
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    Ex-gloire d'Hollywood interprétée par Catherine Zeta-Jones dans la série de Ryan Murphy sur FX, l'actrice affirmait qu'elle y était représentée de façon dévalorisante et erronée, et avait intenté un procès à la chaîne.

    Le procès intenté à Ryan Murphy et à la série FX Feud par Olivia de Havilland, ex-gloire d'Hollywood connue pour ses rôles dans Autant en Emporte le vent et Les Aventures de Robin des Bois, vient de se conclure par un rejet de la Cour Suprême. 

    Selon The Hollywood Reporter, la série, qui dépeint la rivalité entre Bette Davis et Joan Crawford, avait été attaquée en justice par l'actrice au motif que la façon dont Catherine Zeta-Jones l'interprétait la faisait paraître aux yeux du public comme une "commère" et une "vulgaire hypocrite", et lui attribuait des propos qu'elle n'aurait jamais tenus. De façon concrète, son recours en justice reposait sur une plainte pour violation de son droit de publicité et une représentation faussée de sa personne.

    Olivia de Havilland est familière du milieu juridique en lien avec l'industrie du cinéma : dans les années 1940, elle avait fait bouger les lignes du système archaïque des studios hollywoodiens en contestant son contrat d'exclusivité avec Warner Bros. Cette fois-ci, elle a utilisé comme argument principal dans sa plainte à la Cour Suprême de Californie "l'intention effective de nuire" dans la représentation de sa personne en affirmant que la série de Ryan Murphy contenait des propos diffamatoires à son encontre. Ce à quoi le jury d'appel a répondu que Mme de Havilland devait à cet effet prouver que FX avait eu l'intention délibérée de déformer ses propos pour la représenter de façon négative aux yeux du public, ou que la chaîne avait agi en négligeant totalement le fait que ses propos pouvaient être interprétés comme des déclarations ou des faits diffamatoires.

    Malheureusement pour elle, la Cour d'appel de Californie a conclu que l'actrice ne pouvait pas démontrer ces faits au motif que, si inexactitude il y avait dans leur représentation, les créateurs de Feud auraient tout simplement pu la consulter directement. En effet, l'actrice étant toujours vivante pour témoigner de son vécu (elle a célébré ses 102 ans l'été dernier), elle aurait pu dissiper tout malentendu si eux, avaient éprouvé le besoin qu'elle le fasse. Ce qui n'a pas été le cas, au nom de la liberté de créer dont ils disposent.

    Pour sa défense, les avocats de l'actrice ont rétorqué que les docu-dramas mettaient des faits inexacts ou non-avérés au même rang que des faits réels dans la fiction, mais la chaîne FX a purement et simplement rejeté cette analyse, et la Cour Suprême a classé l'affaire sans suite. La comédienne n'a donc pas obtenu gain de cause cette fois-ci, mais elle aura eu le mérite de prolonger la "querelle" (feud en anglais) d'ex-stars d'Hollywood dans le milieu juridique contemporain.

    Feud : Olivia de Havilland porte l'affaire jusqu'à la Cour Suprême
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