Maxime Saada, président du directoire de Canal+, s’est adressé par courrier aux vingt-trois associations régulant le cinéma français, leur annonçant son refus de signer un nouvel accord. Comme l'explique LeMonde.fr, Il se pourrait que Canal+ s’éloigne du cinéma français dont il était une des principales sources de financement et que la chaîne renonce à ses liens privilégiés avec l’industrie cinématographique.
Jusqu’en 2019, selon l’accord signé par Canal+, la chaîne doit investir 12,5% de son chiffre d’affaire dans des acquisitions cinématographiques européennes, ou consacrer 3,61 euros par abonné et par mois dans la production de films en langue française. Seulement voilà : les offres d’abonnement se sont récemment diversifiées pour faire face à la fuite des abonnées, consécutive à la perte des droits de diffusion de la Ligue 1 du championnat de football.
Canal + sans le foot, le financement du cinéma français en péril ?Aujourd’hui, les abonnements proposés vont de 10€ à 40€ par mois. Les négociations pour ajuster la valeur réinjectée dans le cinéma selon le type d’abonnés n’ont pas abouti. Autre point d’accrochage : l’établissement d’un plafond d’investissement de 180 millions d’euros dans la production cinématographique. Alors que Canal+ cherche à s’impliquer dans la production de quatre films par an à travers StudioCanal, les associations souhaitent limiter cette ambition à trois films, freinant la compétitivité de la firme face à de plus grands acteurs de l’industrie, comme UGC et Pathé.
Quoi qu’il en soit, les négociations sont au point mort et la menace plane sur le cinéma français. Impossible, dans ce cadre, d’aboutir à une réforme de la chronologie des médias, actuellement à l’étude. Certains y voient même une tentative de la part de l’actionnaire Vivendi de justifier la revente de Canal+.