Un film écrit à 17 ans, réalisé à 18 ans, et actuellement présenté les festivals alors que son réalisateur a seulement 19 ans (avec le bac en poche), le parcours de Nathan Ambrosioni sort des sentiers battus, et étonne par sa précocité. Le jeune cinéaste, originaire de la Côte d'Azur, a réalisé Les Drapeaux de papier, avec un joli casting, Guillaume Gouix et Noémie Merlant, qui l'ont tous les deux suivis dans cette aventure, et en laquelle a cru aussi la productrice Stéphanie Douet (Sensito Films).
Les Drapeaux de papier sortira le 13 février 2019, après avoir fait la saison des festivals d'automne (il est passé par Namur en Belgique et a été doublement primé à La-Roche-sur-Yon la semaine dernière, puis distingué à la Mostra de Valencia en Espagne ce week-end). Coup de projecteur sur un premier film atypique, avec sa bande-annonce et un extrait de notre entretien que vous pourrez en découvrir en intégralité pour la sortie du film. L'équipe des Drapeaux de papier accompagne actuellement le film en tournée, qui passera notamment par le Festival Premiers Plans d'Angers.
Synopsis : Lui a 30 ans et sort tout juste de prison après 12 ans derrière les barreaux. Il a tout à apprendre dans un monde qu'il ne connait plus. Elle, bientôt 24, mène une vie sans excès et peine à joindre les deux bouts. Quand il vient la retrouver, tout se bouscule mais elle est prête à l'aider à reprendre une vie normale. C'est son frère après tout, son frère dont la colère peut devenir incontrôlable et tout détruire malgré lui.
AlloCiné : Nathan, comment as-tu réussi à mener ce projet de long métrage si jeune?
Nathan Ambrosioni, scénariste et réalisateur des Drapeaux de papier : J'ai commencé à avoir envie de faire des films quand j'avais 12 ans. C'est là que j'ai fait mes premières expériences cinématographiques : je faisais des films pour m'amuser avec des potes. Ca m'a vraiment passionné et ça m'a vraiment plu de le faire. Je me suis dit que j'avais envie de continuer de faire ça. Ca a été un apprentissage qui s'est fait pendant toute mon adolescence, qui continue aujourd'hui. Et j'ai écrit Les Drapeaux de papieren me demandant si ça allait se faire. Je ne pensais pas du tout. J’avais envie de passer à l’étape suivante, de faire les choses conformément. Finalement, Stéphanie Douet a aimé et c’est grâce à elle que ça s’est fait. Elle y a cru. C’est vrai que ce n’est pas facile de convaincre une production quand on a 17 ans, en disant ‘j’ai un scénario’. Ca a plu à Stéphanie, et voilà, le film s’est fait. C’était une grande aventure et une super expérience.
Comment as-tu fait pour que cette productrice te suive ? Il y a inévitablement une forme de méfiance quand on est jeune… Reviens nous voir plus tard, etc.
Nathan Ambrosioni : Il y a eu de ça, j’ai eu des retours comme ça. ‘Fais une école et viens nous voir après’. Stéphanie Douet a lu le scénario sans se soucier de ce qu’il y avait autour. Elle l’a lu tel qu’il était. C’est un premier film, qu’elle a lu vierge de tout ressenti. Ca s’est fait naturellement. Elle m’a rencontré, comme un réalisateur plus âgé. C’est parce qu’elle n’a pas eu peur que ça s’est fait comme ça, parce qu’elle n’a pas eu d’a priori. Elle m’a considéré comme un réalisateur qui en avait 30.
Guillaume, savais-tu qu’il s’agissait du projet d’un jeune réalisateur quand on t’a fait parvenir le scénario ?
Guillaume Gouix, acteur : On m’avait expliqué avant que je le rencontre. Je n’ai eu aucun a priori. Quand j’ai lu le scénario, ce qui m’a touché tout de suite, c’est le rapport frère-sœur, et comment ces gens vont pouvoir s’aimer à partir du moment où ils ne seront plus obligés de s’aimer. Comment on prédéfinit des places dans les familles. On peut vivre à partir du moment où l’on déplace ces places. On peut les casser. On est des entités, pas des appendices.
Il y a eu très vite une rencontre avec Nathan ; j’ai lu très vite. C’était tellement évident pour lui. Il est arrivé avec son sac à dos, a commandé un Coca. Il ne connaissait pas Paris. Il avait le culot qu’il y avait dans son scénario. Je ne demande que ça : faire des films qui sont des aventures. Il avait ce culot, où tout paraissait facile.
Les Drapeaux de papier, avec Guillaume Gouix et Noémie Merlant, le teaser :
Les drapeaux de papier - Teaser from Sensito Films on Vimeo.
Lorsque tu as présenté le film au Festival de La-Roche-sur-Yon, tu as justement parlé de ce culot de Nathan…
Guillaume Gouix : C’est un des premiers trucs que je lui ai dit quand on a décidé de faire le film ensemble. Il y avait peu de moyens pour le faire, mais j’étais persuadé qu’il fallait le faire tout de suite ou jamais. Il fallait se saisir de cette énergie. C’est un film qui se faisait au présent, et surtout, je lui ai dit ‘fais un film de ton âge’. C’est mon opinion, mais il fallait se servir de ça. On n’essaye pas d’imiter un mec de 40 ans : ‘Fais un film avec ce que tu es, toi’. Son film a quelque chose de très organique. Ce qu’il ressent, il le met, sans se poser la question des codes. C’était passionnant à faire. (extrait d'un entretien à paraitre en intégralité pour la sortie du film)
>>> Les Drapeaux de papier de Nathan Ambrosioni, avec Guillaume Gouix et Noémie Merlant, sortira au cinéma le 23 janvier 2019 (Rezo Films). Guillaume Gouix sera également à l'affiche des Confins du monde de Guillaume Nicloux le 5 décembre prochain.
Les Drapeaux de papier, La Favorite, One Cut of the Dead, Blaze, Skate Kitchen... 10 films découverts au Festival de La-Roche-sur-Yon 2018
La Favorite, One Cut of the Dead, Blaze, Skate Kitchen... 10 films découverts au Festival de La-Roche-sur-Yon 2018Propos recueillis en octobre 2018, au Festival de La-Roche-sur-Yon