De quoi ça parle ?
Jeremy est un romantique idéaliste, rongé par l'anxiété et incapable de prendre une décision. Devenu vieux avant l'heure, à 25 ans il en paraît 89, et sa rupture avec Julie, son amour de jeunesse, lui fait vivre sa peur absolue : celle d'être seul. Entouré de son groupe d'amis d'enfance, il tente alors de recommencer à zéro. Entre humiliations, erreurs, et premières fois ratées, à l'approche des 30 ans, Jeremy, Alex, Adrien, et Jonas réalisent qu'ils n'ont pour l'instant rien accompli.
Vingt-cinq (12x22 minutes), créée et réalisée par Bryan Marciano.
Avec Bryan Marciano, Pablo Pauly, Alexandre Boublil, Pierre Lottin, Esther Garrel, Marie Petiot, Vincent Dedienne
À partir du jeudi 25 octobre à 20h35 sur OCS Max
À quoi ça ressemble ?
NOS AVIS CRITIQUES
Après les réussites Irresponsable et Les Grands, c'est une nouvelle fois du côté d'OCS qu'il faut se tourner pour trouver une vraie bonne dramédie à la française. Créée, réalisée et interprétée par Bryan Marciano, qui a est reparti avec le prix du Meilleur acteur lors de la dernière édition du festival Séries Mania pour sa prestation, Vingt-cinq fait en effet souffler un vent de fraîcheur sur le PAF via le portrait à la fois extrêmement drôle, touchant, et décalé qu'elle dresse d'une génération un peu paumée, qui tente de donner un sens à sa vie à l'approche de la trentaine. La série, produite entre autres par Géraldine Nakache, multiplie les trouvailles et les séquences hilarantes, et doit beaucoup à son casting de jeunes comédiens au top, parmi lesquels on retient notamment Pablo Pauly (Patients) et Alexandre Boublil. C'est frais, les dialogues sonnent toujours juste (ce qui reste encore trop rare à la télévision française), et après 12 épisodes on en redemande. Quant à Bryan Marciano, il s'impose déjà comme un talent à suivre de très, très près.
Jérémie Dunand
En se positionnant comme un laboratoire de jeunes talents, OCS permet de donner le champ libre à des sujets et des formats qui ont encore peu leur place sur les grandes chaînes. Vingt-Cinq, sorte de lointain alter-ego masculin de Girls, aborde sans fard les tourments de la génération Y, souvent boudée ou au mieux caricaturée par la télévision française. Celle à laquelle on a dit en grandissant qu'elle était capable de tout et que chacun était un être unique; bien évidemment, une fois arrivé à l'âge adulte, les rêves d'accomplissement personnel se heurtent à la dure réalité... Bryan Marciano effectue une véritable démarche d'auteur dans ce projet qu'il a entièrement écrit et dont il tient le rôle principal. En grande partie inspiré de sa vie (il a d'ailleurs convaincu son ami d'enfance Alexandre Boublil d'interpréter un personnage alors qu'il n'avait jamais joué de sa vie auparavant) la série est une chronique générationnelle douce-amère centrée sur une bande d'amis parisiens en pleine crise existentielle. Poursuivre ses illusions quitte à galérer, ou renoncer et rentrer dans le moule comme ses parents ? La question des relations amoureuses, centrale, aborde l'autre angoisse absolue de son héros : la peur de la solitude, qu'il cherche à éviter à tout prix afin de ne pas devoir se confronter à lui-même. Si l'on peut reprocher à la série une trop grande mise à distance dans son traitement des personnages féminins, ainsi que certains propos problématiques dans les thématiques abordées (autour de l'homosexualité notamment), on espère que la série de Bryan Marciano mûrira avec lui, et qu'il continuera à dépeindre avec drôlerie et singularité les affres du passage à l'âge adulte.
Julia Fernandez
Des dramédies françaises générationnelles au format 26 minutes ? Je n'en vois qu'une : la très réussie Irresponsable, déjà sur OCS. Vingt-Cinq, bien que différente dans le ton, plus sombre et mélancolique, vient combler un manque inexplicable et le fait avec un certain panache et quelques maladresses aussi. Les premiers épisodes, très convaincants, nous présentent une bande de potes attachante, et des personnages qui ne s'excusent pas d'être parfois agaçants de par leur indécision chronique. Ils sont remplis de défauts , ils sont même parfois franchement problématiques, mais ils sont le reflet plutôt juste d’une génération de mecs paumée, et cette sincérité dans le propos fait plaisir à voir. Au fur et à mesure, on tourne un peu en rond mais la présence trop brève de Vincent Dedienne vient illuminer quelques scènes. On regrette des rôles féminins trop secondaires, mal exploités alors qu’ils ont pourtant du potentiel. Si Vingt-Cinq est perfectible, elle est une belle surprise, personnelle et singulière, que l’on aimerait voir durer quelques années.
Jean-Maxime Renault