De quoi ça parle ?
Jacqueline Sauvage est une mère de famille, victime de violences conjugales, qui abat son mari après une violence dispute en 2012. Condamnée à une peine de 10 ans de prison, un mouvement voit le jour pour défendre l'idée qu'il s'agissait de légitime défense. Après une longue mobilisation et médiatisation, le Président de la République François Hollande lui accorde la grâce présidentielle en janvier 2016.
Diffusé sur TF1 ce lundi 1er Octobre
Découvrez notre interview de Muriel Robin ci-dessus.
NOTRE AVIS
Le fait divers qui a ému les Français en 2012 et qui a soulevé de grands débats jusqu'aux hautes sphéres de l'état devient un téléfilm pour TF1, adapté du livre de Jacqueline Sauvage Je voulais juste que ça s'arrête. Après une bande-annonce prometteuse dévoilée il y a quelques jours (voir ci-dessus), au son du culte "A woman's work" de Kate Bush, Jacqueline Sauvage : c'était lui ou moi était présenté ce jeudi 13 septembre au Festival de la Fiction TV de La Rochelle, en présence de toute l'équipe. Et c'est sur une standing ovation que s'est achevée la projection, avec une partie du public les yeux embués de larmes.
Ce téléfilm qui tente de raconter en 1h30 cette affaire au plus près de la réalité, en adoptant avant tout le point de vue de Jacqueline Sauvage -ce qui peut être sujet à débat- est une succession d'émotions fortes, qui démarre sur le meurtre du mari, incarné par un Olivier Marchal impressionnant et franchement terrifiant, puis qui se déroule essentiellement lors du procès en revenant à travers des flashbacks sur les atrocités vécues par l'héroïne et sa famille sur une quarantaine d'années. Le dispositif narratif se fait rapidement oublier tant chaque scène est intense et éprouvante, des plaidoieries aux repas de famille qui tournent mal. On suit aussi Jacqueline Sauvage lorsqu'elle est en prison, comme souvent tout au long de sa vie seule, profondément seule.
La prestation de Muriel Robin, sobre et d'une grande justesse, est d'autant plus réussie qu'elle incarne un personnage taiseux, très en dedans, qui ne parvient pas à mettre des mots sur ce qu'elle a vécu. Tout se joue ainsi sur son visage, dans son regard. Tous les comédiens qui l'entourent sont au diapason, de ceux qui incarnent ses enfants, avec des témoignages à la barre bouleversants, aux plaidoiries de ses deux avocates incarnées par les excellentes Armelle Deutsch et Alix Poisson, qui vous serrent la gorge. La réalisation d'Yves Rénier est remarquable. Il a su trouver le parfait équilibre pour être percutant sans verser dans le voyeurisme et le spectaculaire. Un téléfilm qui permet aussi de rappeler, au-delà du fait divers, qu'encore une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon...