NB : Cet article ne se base en rien sur des annonces officielles, mais s'inspire d'éléments contenus dans les récentes productions Disney, ainsi que dans leur line-up, afin de spéculer sur l'éventuelle direction que pourrait prendre le studio au cours des prochaines années. Il ne s'agit que d'une théorie qui n'engagera, comme chacun le sait, uniquement ceux qui accepteront d'y croire.
Un chien blanc tacheté de noir, au bout d'une laisse, dans les rues de Londres.
Non, cette image n'est pas tirée des 101 Dalmatiens, célèbre classique de Walt Disney sorti en 1961, mais bien de la dernière production en prises de vues réelles du studio aux grandes oreilles. Jean-Christophe & Winnie, sorti cet été aux Etats-Unis et attendu pour le 24 octobre dans nos salles, suit les aventures de l'homme adulte qu'est devenu Jean-Christophe (le petit garçon qui partageait ses jeux d'enfants avec Winnie et ses amis, dans la Forêt des Rêves Bleus). Réuni avec ses anciennes peluches de nombreuses années plus tard, il se voit obligé de traverser la capitale anglaise à leurs côtés. C'est là que, l'espace d'un instant, au détour d'une rue, les spectateurs attentifs auront pu remarquer un dalmatien en laisse, promené par sa maîtresse.
Un clin d'oeil fort sympathique au film d'animation des années 60, lui aussi situé à Londres. Un cameo relativement habile. Fin de l'histoire. Après tout, les échanges de personnages et les références à d'autres productions du studio sont monnaie courante depuis la nuit des temps chez Disney. Il n'y a qu'à feuilleter notre récent diaporama sur le sujet pour s'en apercevoir. Oui, mais...
Et si, cette fois-ci, il y avait plus que ça...
Et si ce tout petit détail était en fait la première étape d'un plan à beaucoup plus grande échelle, la première pierre d'un ambitieux édifice censé surplomber le paysage hollywoodien ? Et si, bien inspirée par les récents exploits de son dernier enfant prodige, la firme aux grandes oreilles se préparait à l'imiter ? Et si, à l'instar de Marvel, Disney oeuvrait en secret à l'élaboration de son propre "cinematic universe" ?
UN MODÈLE QUI A FAIT SES PREUVES... MAIS QUE PERSONNE N'A ENCORE RÉUSSI A IMITER
Depuis maintenant une bonne dizaine d'années, lorsque l'heure est venue pour le box-office mondial de faire les comptes, le constat est sans appel. Une franchise se détache largement du lot, et enchaine les succès plus ou moins milliardaires comme on distribue des petits pains. Créé en 2008 avec Iron Man, le Marvel Cinematic Universe revient de très loin, mais a pourtant réussi, au terme d'un plan savamment concocté et appliqué sur plusieurs années, à s'imposer comme un mastodonte d'Hollywood. Créant peu à peu des ponts entre leurs films, reliant leurs personnages à coups de cameos pour finalement les entraîner dans la même gigantesque aventure, les studios Marvel ont tout simplement créé un modèle que personne n'avait encore observé auparavant.
A l'heure où cinéma et séries, deux médias auparavant bien distincts, se mélangent progressivement l'un à l'autre dans une sorte de fusion progressive, la mutation parfaite se devait de voir le jour. En effet, au même titre qu'on pourrait aisément qualifier Game of Thrones (par exemple) de blockbuster télévisé, le Marvel Cinematic Universe, lui, n'est rien d'autre qu'une série sur grand écran. Exactement ce que le public demandait. LA recette parfaite. Mais que tous les autres cuistots d'Hollywood auront énormément de mal à reproduire.
Issu, lui aussi, d'une fameuse marque de comic-books, le DC Cinematic Universe n'a pas eu - c'est le moins qu'on puisse dire - autant de succès que Marvel dans son entreprise. En effet, tandis qu'Iron Man, Captain America et les autres volaient avec confiance vers un avenir déjà planifié depuis longtemps, Superman et Batman tentaient en vain de rattraper leur retard. Ceci dit, les studios Warner, avec leur Monster-verse porté par Godzilla et King Kong et leur Wizarding World aux couleurs de Harry Potter, sont loin d'avoir dit leur dernier mot. Quant aux studios Universal, eux aussi ont tenté leur chance l'année dernière avec le Dark Universe amorcé par La Momie.
Mais le fait est que pour le moment, seul Marvel a pu transformer l'essai sous les yeux admiratifs de la firme qui l'avait racheté en 2009 : la Walt Disney Company. Après avoir longtemps contemplé le savoir-faire stratégique de son dernier poulain, il n'y aurait en effet rien d'étonnant à ce que Mickey lui subtilise son livre de recettes pour concocter son propre gâteau. Un nouvel univers cinématographique estampillé Disney.
Et pour le coup, ce n'est pas la matière qui manque. Notamment si l'on jette un petit coup d'oeil du côté des dernières productions en prises de vues réelles du studio. Elles aussi, depuis quelques années, sont littéralement florissantes, comme en témoignent les récents résultats du Livre de la Jungle ou de La Belle et la Bête, pour ne citer qu'eux. Pourquoi donc ne pas se la jouer Marvel en unissant tous ces succès isolés au sein d'un même univers connecté ?
UN MODÈLE QUI CORRESPOND TOTALEMENT A L'ADN DE DISNEY
Des livres, des émissions télévisées, des jeux vidéo, des boîtes de puzzles... On ne compte plus les fois où on a pu voir se rassembler en un même petit groupe chacun des personnages de l'univers Disney. Pourtant séparés sur grand écran, Mickey, Donald, Bambi, Pinocchio et les autres se sont croisés à bien d'autres occasions, préfigurant presque, d'une certaine façon, ce que Marvel a pu entreprendre avec ses super-héros.
Tout simplement parce que du Mickey Mouse Club au jeu vidéo Kingdom Hearts, cette prédisposition à se réunir est quasiment inscrite dans les gènes des personnages Disney. En cela, l'Oncle Walt est peut-être lui-même l'inventeur du concept. Après tout, qu'est-ce que Disneyland, sinon le multivers ultime ? Un seul et même endroit où cohabitent princesses, pirates, cow-boys et personnages Disney.
Once Upon A Time, la série ABC (chaîne détenue par Disney) imaginait une même petite ville dans laquelle vivraient sans le savoir les plus célèbres héros de contes de fées. Disney Universe, jeu de plate-forme sorti en 2011, faisait voyager ses joueurs entre les mondes du Roi Lion, de Pirates des Caraïbes, de Tron et de WALL-E. Ralph 2.0, second opus du film d'animation sorti en 2012, nous promet déjà une soirée pyjama entre toutes les princesses Disney. Bref, ce ne sont pas les exemples qui manquent.
Sans parler des théories plus ou moins convaincantes élaborées par les fans eux-mêmes, qui tentent par tous les moyens de relier un Disney à un autre : Tarzan est le petit frère d'Elsa, Jane est la descendante de Belle, tous les Pixar se déroulent dans le même univers connecté, etc etc.
Et si les dirigeants du colosse hollywoodien étaient justement sur le point de réaliser le vieux rêve de Walt Disney et le fantasme de ses admirateurs ? Imaginons un instant que c'est le cas...
LONDRES : POINT DE DEPART DU DISNEY-VERSE ?
Une fois qu'on a établi un objectif clair et précis, il convient de trouver un point de départ au futur multivers qu'on essaie de mettre en place. Mais quand on observe la longue liste des classiques Disney, difficile de trouver un fil conducteur ou même un semblant de cohérence qui pourrait amener leurs personnages à se réunir dans le temps et l'espace.
Pour développer notre théorie, nous sommes donc simplement partis de ce dalmatien croisant la route de Jean-Christophe dans les rues de Londres.
Après tout, nombreux sont les contes et légendes qui prennent comme point de départ la capitale britannique et, par voie de conséquence, les personnages Disney qui évoluent sous l'ombre de Big Ben ne manquent pas eux non plus. Un point commun que semblent partager - à y regarder d'un peu plus près - de très nombreux projets en prises de vues réelles annoncés par le studio dans les années à venir.
A vrai dire, au moins 5 films plus ou moins datés paraissent converger autour d'un seul et même point, autour d'une seule et même période : Londres, dans les années 30.
- Jean-Christophe & Winnie, nous l'avons dit, se déroule en grande partie dans la capitale anglaise, mais après la Seconde Guerre Mondiale. C'est donc aux alentours des années 30 que Jean-Christophe a passé son enfance, entouré de ses amis en peluche, près de Londres.
- Annoncé dans les salles à l'approche de Noël, Le Retour de Mary Poppins est d'ores et déjà situé en 1935. Comme chaque fan le sait certainement, la charmante maison des Banks que la gouvernante a pour habitude de fréquenter se trouve au 17, allée des Cerisiers, en plein coeur de Londres.
- Réalisé par Tim Burton et prévu pour le mois de mars 2019, Dumbo se passe au Kentucky, bien loin de l'Europe occidentale. Mais précisons tout de même que Colin Farrell y interprètera un vétéran de guerre. Au vu des costumes que portent les personnages dans la bande-annonce, on serait tentés de le situer, lui aussi, durant la Grande Dépression.
- Jungle Cruise, adapté d'une célèbre attraction des parcs Disney, et dont le tournage vient de s'achever, relate une expédition d'aventuriers dans un pays exotique. Si rien n'indique pour le moment qu'ils sont partis de Londres, on sait en tout cas de source sûre qu'ils vivent... en 1930.
- Parmi les projets non datés qui attendent encore leur feu vert, on compte également Cruella, un prequel sur les origines de la célèbre méchante, adulte dans Les 101 Dalmatiens, et qui a donc probablement passé une partie de son enfance dans les années 30. A Londres, toujours.
- Enfin, plusieurs rumeurs ont déjà évoqué une adaptation en prises de vues réelles de Peter Pan. Héros dont les aventures originales se déroulaient à Londres, au tout début du XXème siècle, mais qui n'aura logiquement pas pris une ride trois décennies plus tard.
Vous l'avez compris, selon notre théorie, à condition qu'un multivers Disney en prises de vues réelles soit bel et bien en préparation, tous les personnages mentionnés ci-dessus pourraient être amenés à se croiser les uns les autres. Ces éventuelles connexions resteront-elles à l'état de cameos ou de clins d'oeil ? Déclencheront-elles de vrais cross-over, comme ce fut le cas chez Marvel ? Rien ne peut encore nous permettre de l'affirmer. Et nous le répétons, cette réflexion n'est que purement théorique.
Dans le meilleur des cas, les années qui viennent nous donneront raison. Et dans l'éventualité contraire, notre imaginaire nous aura fait voyager, le temps de quelques lignes, dans un univers où cohabitent Mary Poppins, Winnie l'ourson, Dumbo et Peter Pan.
Après tout, comme le disait Walt Disney lui-même : "C'est assez amusant d'accomplir l'impossible."
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