En 2011, lorsqu'ils racontaient l'histoire de Blu, un ara de Spix apprivoisé contraint de revenir dans son Brésil natal pour préserver la survie de son espèce avec la toute dernière femelle, les réalisateurs de Rio ne pensaient probablement pas s'approcher aussi près de la réalité.
En effet, ainsi que l'a récemment révélé une enquête de l'ONG BirdLife International relayée par Le Parisien, les perroquets de cette même espèce sont désormais officiellement classés parmi les "espèces éteintes à l'état sauvage". Le dernier ara de Spix qui a pu être observé dans la nature a disparu aux alentours de l'année 2000. L'étude précise que 7 autres espèces d'oiseaux sont considérées comme soit "totalement éteintes" soit "probablement éteintes".
Mais si cette triste nouvelle prend des proportions particulièrement alarmantes, c'est avant tout parce que les animaux en question vivaient sur le continent, et non sur des îles. Ainsi que l'explique le Dr Stuart Butchart, auteur de l'enquête : "90% des extinctions d'oiseaux qui ont eu lieu au cours des derniers siècles concernaient des espèces insulaires. Cependant, les résultats de nos études confirment qu'une vague grandissante d'extinctions balaye désormais les continents, en grande partie suscitée par la dégradation des milieux naturels entrainée par l'agriculture intensive et l'exploitation forestière."
Exactement comme dans Rio, le dernier espoir des aras de Spix repose désormais sur les rares spécimens détenus en captivité. Toujours selon BirdLife International, il en existerait encore entre 60 et 80 dans le monde.