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    Deauville 2018 : pour Tye Sheridan, le cinéma doit se "re-concentrer sur des récits importants"

    Tête d'affiche de "Friday's Child", présenté en Compétition, Tye Sheridan a fait son retour au Festival de Deauville cinq ans après "Joe". L'occasion pour lui de faire un état des lieux du cinéma indépendant américain et de son évolution.

    Denis Guignebourg / Bestimage

    Vu récemment dans Ready Player One, où il naviguait au coeur de la pop culture devant la caméra de Steven SpielbergTye Sheridan est revenu vers le cinéma indépendant. Celui qui lui a permis de se faire connaître, grâce à The Tree of LifeMud ou encore Joe, qu'il était venu présenter au Festival de Deauville en 2013. Cinq ans plus tard, l'acteur est de retour sur les planches, et il nous donne son point de vue sur l'évolution du cinéma indépendant américain, que la manifestation met chaque année en lumière. "Il est devenu plus difficile de faire des films comme Friday's Child, Joe ou Mud", reconnaît-il à notre micro. "Mais ça n'est pas à cause du marché indépendant, qui n'a pas changé. Ou en tout cas pas autant que celui des films plus commerciaux, dont le public est mondial."

    "Ce qui compte aujourd'hui, c'est notre désir ou notre satisfaction pour des films qui, thématiquement ou sur le plan narratif, incitent moins à la discussion et cherchent à attirer de façon visuelle. Je ne pointe pas tout ce qui est populaire du doigt et je ne veux pas passer pour le vieux con qui tape sur les gros films, surtout que certains faits à grande échelle sont plus puissants que certains issus du circuit indépendant. Mais il nous faut nous re-concentrer sur des récits importants, et c'est bon de voir la technologie consacrée au développement de caméras et d'effets spéciaux, des éléments qui permettent de rendre les films plus faciles à faire, avec un aspect visuel fort."

    "Tant que l'image est utilisée pour diriger le récit et se justifie au sein de l'histoire… Nous avons ainsi vu moins de films indépendants dotés d'une valeur marchande, à cause du marché actuel et du type de films recherchés par les cinémas." Tye Sheridan était présent pour ouvir la compétition avec Friday's Child, drame sur un jeune homme qui plonge dans le crime suite à sa sortie d'un foyer d'accueil, et dont la mise en scène aérienne rappelle celle de Terrence Malick, modèle avoué du réalisateur A.J. Edwards.

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Deauville le 1er septembre 2018

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