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    Le mystère Castle Rock enfin percé ? On a vu le pilote de la série de J.J. Abrams et Stephen King
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Produite par J.J. Abrams et inspirée de l'oeuvre de Stephen King, "Castle Rock" a fait ses débuts sur Hulu. Nous savons donc enfin ce dont parle cette série mystérieuse, et voici ce qu'il faut retenir du pilote - ATTENTION SPOILERS !!!

    Hulu

    ATTENTION - Cet article contient des spoilers dans la mesure où il revient sur les événements et informations du pilote de "Castle Rock". Veuillez donc passer votre chemin si vous souhaitez ne rien savoir. Pour les autres, rendez-vous après la bande-annonce.

    Bienvenue à Castle Rock ! Enfin. Après de longs mois d'attente, les téléspectateurs ont pu mettre un pied dans la nouvelle série produite par J.J. Abrams et inspirée de l'oeuvre de Stephen King, et ainsi savoir de quoi il en retournait. Car c'est peu dire que le show, lancé ce mercredi 25 juillet sur Hulu, jouait la carte du mystère avec une bande-annonce qui laissait seulement présager que l'intrigue allait tourner autour d'un lieu maudit et marqué par les péchés de ses habitants. Il va cependant falloir attendre pour en connaître la teneur, mais voici ce que l'on retient du premier épisode.

    DEUX EPOQUES, UNE AMBIANCE PESANTE

    Tout commence en 1991, lorsqu'un certain Alan Pangborn retrouve et sauve le jeune Henry, qui se tient debout sur un lac gelé. Ce même Henry que nous retrouvons ensuite en 2018. Devenu avocat de condamnés à mort, il doit revenir à Castle Rock lorsqu'un mystérieux prisonnier découvert dans une aile désaffectée du pénitencier de Shawshank prononce son nom. Vingt-sept ans plus tard, le voilà contraint de faire de nouveau face à certains démons qui ne nous ont pas encore été révélés, alors que le corps de son père a été déplacé et que sa mère (incarnée par Sissy Spacek) n'a plus toute sa tête.

    Tout porte donc à croire que la série va faire des allers-retours entre ces deux époques pour que nous comprenions ce qu'Henry Matthew Deaver (Andre Holland) cherchait à fuir, ainsi que l'implication des habitants. Et notamment Molly Strand (Melanie Lynskey), qui fait en sorte que l'avocat ne la voit pas alors qu'il descend du bus qui l'a ramené dans la ville et possède chez elle l'avis de recherche de l'enfant lorsqu'il avait disparu, ainsi qu'un sweat-shirt à carreaux rouges et noirs que l'on imagine lié à cet événement. Deux objets qu'elle regarde juste le temps que lui laisse le sablier qu'elle retourne une fois le carton ouvert, comme s'il était dangereux de se plonger trop longtemps dans le passé.

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    Autre personnage central : Dale Lacy (Terry O'Quinn), directeur de Shawshank qui entame son dernier jour avant la retraite... en se suicidant. Un acte dont nous ne connaissons évidemment pas les motivations mais qui enclenche l'histoire. Sa remplaçante va en effet découvrir l'aile soi-disant désaffectée du pénitencier ainsi que le jeune homme qui se trouve en cage, et non pas en cellule comme les autres, dans une cuve. Comme s'il s'agissait d'un mal à contenir, ce que l'une des dernières scènes, où il créé des interférences sur les caméas de surveillances et se balade librement en semant la mort sur son passage, semble confirmer.

    On se doute alors très vite que Lacy a quelque chose à voir dans cette histoire, et la dernière scène ne fait pas de mystère là-dessus : c'est bien le directeur de la prison qui a enfermé le jeune homme incarné par Bill Skarsgard, et lui a régulièrement rendu visite comme le prouve l'amas de mégots de cigarettes retrouvés sur les lieux. Pourquoi ? Comment ? Aucune idée pour le moment. Mais les ultimes secondes prouvent que c'est bien lui qui tire les ficelles depuis l'au-delà, puisqu'il a demandé au prisonnier de prononcer trois mots,  "quand ils te trouveront" : Henry Matthew Deaver. Ce sur quoi le générique de fin se lance, et les questions fusent.

    DES FORCES SURNATURELLES À L'OEUVRE ?

    À première vue, lorsque nous cherchions à percer le mystère Castle Rock à l'aide des photos et bandes-annonces, tout laissait penser que la série jouerait dans le même type de cour que Once Upon a Time, avec les romans de Stephen King en lieu des place des contes de fées. Ce qui n'est pas tout à fait faux. Car si la ville (fictive) revient souvent dans ses écrits, ce n'est pour l'instant pas le cas des personnages à l'exception d'Alan Pangborn (Scott Glenn), à qui Ed Harris et Michael Rooker ont respectivement prêté leurs traits dans les adaptations ciné du Bazaar de l'épouvante et La Part des ténèbres. Mais les fans de l'auteur se sentiront comme chez eux.

    Pour simplifier, disons que la série est à mi-chemin entre Once Upon a Time, pour la façon dont elle réunit le multivers de Stephen King dans un seul lieu, et des shows de l'acabit de Twin Peaks et Lost. Car il paraît très vite évident que la ville, en apparence anodine, dans laquelle se déroulera la majeure partie de l'action cache bon nombre de secrets, et que certains sont de l'ordre du fantastique : dès l'ouverture, lorsque le jeune Henry semble être apparu au beau milieu du lac gelé sans avoir souffert du froid qui a causé la mort de son vrai père. Du pur J.J. Abrams dans le texte, bien aidé par le scénario écrit par les créateurs et showrunners Sam Shaw et Dustin Thomason, et la mise en scène de Michael Uppendahl, qui révèlent juste ce qu'il faut pour nous intriguer et ne pas nous laisser dans le flou le plus total.

    Mais ce pilote soulève bon nombre de questions :

    • Quel est le plan de Dale Lacy ?
    • Que s'est-il passé avec Henry en 1991 ?
    • Son effroi, alors qu'il est adulte, face à un crocodile laisse-t-il entendre qu'il a été confronté à un monstre ?
    • Le mystérieux prisonnier en est-il un, de monstre, vu la façon dont il répand la mort autour de lui, jusque dans la salle de surveillance où Zalewski découvre une mouche inanimée dans son café ?
    • En quoi ce gardien est-il lié au passé de l'avocat, vu comme il se cache pour le regarder ?
    • Que représente cette figurine blanche qu'Henry tient en main lorsqu'il revient sur les lieux de son sauvetage ?
    • Pourquoi Molly doit-elle chronométrer le temps qu'elle passe dans ses souvenirs ?
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    KING OF TV

    Après des adaptations plus frontales telles qu'Under the Dome, The Mist22.11.63 ou Mr. Mercedes, Castle Rock tente donc une approche plus originale. Et c'est, pour le moment, réussi. Surtout que la série ne s'adresse pas qu'aux fans hardcores de Stephen King, qui sauront reconnaître sans mal les détails disséminés de façon plus ou moins visible. Si le pénitencier de Shawshank, au coeur des Évadés (au même titre que la musique écoutée par Lacy avant son suicide), ou la présence d'Alan Pangborn sont les clins-d'oeil les plus évidents, d'autres paraissent plus subtils car ils reprennent certaines figures de l'oeuvre du romancier : le prisonnier s'apparente à l'archétype de l'étranger doté de pouvoirs maléfiques qui revient régulièrement dans ses écrits, et on note que vingt-sept ans séparent les deux chronologies, comme dans Ça.

    Des détails qui amuseront les connaisseurs et ne gêneront pas la compréhension des autres, tout comme le fait d'avoir des acteurs comme Bill Skarsgard, Sissy Spacek ou Terry O'Quinn, qui se sont illustrés dans des adaptations de Stephen King auparavant, se révèle pour l'instant anecdotique. Comme les bandes-annonces l'ont montré, d'autres références sont à prévoir au cours de la saison 1, qui comptera dix épisodes, et reste maintenant à savoir comment tout ceci va s'imbriquer dans l'histoire, qui ne devrait pas manquer de faire naître bon nombre de théories.

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    Si la suite se révèle être dans la lignée de ce pilote et que les réponses sont à la hauteur des attentes nées suite à ce visionnage, les conditions seront réunies pour que l'on tienne l'un des hits de 2018 avec cette série dont le meilleur résumé se trouve peut-être dans le titre de la chanson que Molly écoute dans sa voiture : "Hybrid Moments". Une façon amusante de nous rappeler comment Castle Rock va mêler des personnages et thèmes de Stephen King dans une même intrigue ? Réponse dans les prochains épisodes... qui ne manqueront sans doute pas de soulever d'autres questions.

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