Son enquête a tenu ses fans en haleine durant 13 tomes (37 épisodes pour sa version animée), et pourtant le véritable mystère de Death Note n'est pas lié à son intrigue mais à son scénariste. Ce dernier est en effet crédité sous le nom de Tsugumi Ōba, un nom d'emprunt pour un auteur dont l'identité réelle n'a à ce jour pas encore été découverte.
Pourquoi tant de mystère ? La première hypothèse est finalement la plus évidente : peut-être qu'en se cachant derrière un pseudonyme, le créateur de Death Note a voulu se préserver d'une exposition médiatique engendrée par le succès phénoménal du manga, mais également par ses séries suivantes Bakuman et plus récemment encore Platinum End.
Plus qu'une simple légende urbaine, le thème de l'identité apparaît également comme un fil rouge de son oeuvre et notamment dans Death Note : le cahier possédé par le protagoniste Light Yagami lui permet de tuer la personne de son choix, à condition de connaitre son nom et son visage. C'est pourquoi il lui est impossible d'éliminer son rival L, un détective de génie vivant reclus et dont personne ne sait rien.
Autre théorie en vogue : Tsugumi Ōba ne serait autre que Gamō Hiroshi, un scénariste peu connu en France. Dans le manga Bakuman, l'oncle du héros Nobuhiro Mashiro est un mangaka connu pour sa série de super-héros comique Super Hero Legend dont le personnage principal ressemble à s'y méprendre à celui de Tottemo! Luckyman, un gag-manga publié par Hiroshi dans les années 90 (voir visuel ci-dessus).
Autre élément troublant, toujours dans Bakuman. Si l'on s'attarde sur le logo du manga, un nouvel indice semble relier la série au scénariste. En découpant le bas des lettres du titre, apparaît en effet un autre mot : Rakiman, soit le nom en version originale du manga Tottemo! Luckyman.
L'éditeur japonais Shūeisha n'a jamais trahi le mystère qui entoure l'identité réelle de Tsugumi Ōba, mais a néanmoins confirmé que des traits du scénariste se retrouvent parmi plusieurs de ses personnages, notamment le côté casanier et reclus de L et Near dans Death Note, caractéristique également d'Eiji Niizuma dans Bakuman. Autre détail amusant : dans cette même série, les deux personnages principaux signent leurs mangas sous un pseudonyme, né de la combinaison de leurs noms mais également des caractères japonais des mots "rêve" et "se réaliser".
Ces éléments sont-ils d'authentiques indices conçus par le scénariste pour permettre aux lecteurs de découvrir son identité réelle ? Ou au contraire une timide façon de se dévoiler, tout en préservant son intimité ? Pour quelle autre raison, Tsugumi Ōba se cacherait-il derrière un pseudonyme ? Et d'ailleurs, s'agit-il réellement d'un homme (Tsugumi est un prénom féminin, mais il n'est pas rare que des auteurs masculins optent pour des pseudonymes de sexe opposé) ?
Et si la série la plus haletante de Tsugumi Ōba était le mystère autour de son identité ? Quatorze ans après la première parution du manga Death Note, le véritable nom du scénariste reste et demeure un mystère. Ce qui n'empêche pas à ses oeuvres de rencontrer le succès, bien au contraire : Death Note a ainsi été adapté en série animée et live au Japon, a fait l'objet de nombreuses adaptations cinématographiques dont la récente adaptation américaine produite par Netflix; Bakuman a été adapté en animé puis en long métrage live en 2015).
Sa nouvelle série Platinum End est actuellement publiée chez Kazé (7 tomes disponibles).