De quoi ça parle ?
En 2026, un changement radical impose à tout le monde de vivre nu dans une France pacifiée et apaisée. Mais le meurtre d'un homme retrouvé habillé ravive les tensions. L’enquête est confiée à une jeune inspectrice qui collabore avec son ex-partenaire, tout juste sorti du coma dans lequel il était tombé à l’époque... où tout le monde portait encore des vêtements.
Nu, saison 1 de 10x22 minutes, créée par Olivier Fox.
Avec Satya Dusaugey, Malya Roman, Brigitte Faure, Vincent Solignac, Joséphine Draï, Alexandre Philip, Alain Bouzigues, Valérie Decobert, Anne-Elisabeth Blateau, ...
À partir du jeudi 7 juin à 21h35 sur OCS Max et disponible en intégralité sur OCS GO
Ça ressemble à quoi ?
Ça vaut le coup d'oeil ?
Présentée en avant-première début mai à Séries Mania à Lille, dans le cadre de la compétition française, Nu, nouvelle série du label OCS Signature créée et réalisée par Olivier Fox (Q.I., Avocats & associés), fait réellement figure d'OVNI dans le paysage audiovisuel actuel, tant son pitch loufoque diffère de ce qu'on a l'habitude de voir à la télévision française. Mais série originale ne veut pas forcément dire série réussie, et malheureusement Nu, dont on attendait beaucoup sur le papier, déçoit et nous rappelle qu'OCS et son laboratoire d'idées sont capables du meilleur (Irresponsable, Les Grands, Missions), comme du pire, à l'image des ratées Hollyweed et Alphonse président, diffusées l'an dernier.
Passées les quelques premières scènes sympathiques - dont la séquence d'ouverture très Walking Deadienne durant laquelle Frank Fish se réveille après huit ans de coma dans un monde qui a beaucoup changé - et la découverte de cette France de 2026 régie par la loi Transparence, où tout le monde doit désormais vivre nu en parmanence pour ne plus rien avoir à cacher, Nu s'enlise en effet rapidement dans l'ennui. La faute à un gros problème de rythme et de dynamisme, à des dialogues jamais très drôles (hormis quelques trouvailles du style du "Comment je m'habille ?" de Frank avant un rancard, auquel son ami répond "Bah tu t'habilles pas"), et à des acteurs assez peu convaincants dans l'ensemble. Un vrai comble pour une série dont la distribution comprend des comédiens pourtant rompus à l'exercice de la comédie comme Alain Bouzigues (Caméra café) et Anne-Elisabeth Blateau (Scènes de ménages).
Thomas Balaÿ pour OCS / Capa TV
Pourtant Nu, dont l'univers oscille entre utopie pour certains des personnages et dystopie pour les autres, les "rebelles", qui refusent de vivre sous le joug de la loi Transparence et de son slogan ("Liberté, Égalité, Nudité"), qu'ils voient comme une dictature, offre tout un ensemble de réflexions vraiment intéressantes. Qui ne sont souvent qu'effleurées et auraient mérité davantage d'approfondissement. À l'image de notre propre rapport au corps, évidemment questionné par la série (qui met forcément un peu mal à l'aise au début avec son déferlement de corps nus), ou de la mise à mal, ou non, de la démocratie par une telle loi, pourtant censée apaiser la société et faire reculer, voire annuler, toute forme de violence. Heureusement, après une longue hésitation entre comédie et drame plus sérieux durant les premiers épisodes, Nu trouve petit à petit son ton et les derniers épisodes de sa première saison sont plus réussis. Avec un cliffhanger final qui donnerait presque envie de revenir en saison 2, si saison 2 il y a.
Mais en l'état, et sans pouvoir présager de ce qu'elle pourrait devenir lors de potentielles futures saisons, Nu fait globalement office de déception. Parce qu'on sent à de nombreux moments qu'une série intelligente se cache là, quelque part sous cette intrigue policière pas forcément nécessaire et sous ces personnages trop finement dessinés, et que malheureusement tout ce potentiel est étouffé par la nudité et par la comédie censée en ressortir. Mais OCS a au moins le mérite d'oser une fois de plus et de proposer quelque chose de vraiment original à la télévision française. Ce qui n'est pas rien et est suffisamment rare en France pour être souligné.
