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    Action ou Vérité : "Il y a cette idée qu'on ne connaît jamais vraiment quelqu'un"
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Après "Paranormal Activity", "Insidious", "Sinister", "American Nightmare", "Ouija", "Happy Birthdead" et "Get Out", le producteur Jason Blum dévoile son nouveau bébé horrifique, "Action ou Vérité". Rencontre avec le réalisateur Jeff Wadlow.

    AlloCiné : Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?

    Jeff Wadlow (réalisateur) : L'idée, du moins le concept, est venue du producteur Jason Blum. Il m'a appelé pour me proposer le projet : "J'aimerais travailler avec toi sur Action ou Vérité, Universal est partant, le studio adore le titre, qu'en penses-tu ?" Je lui réponds : "C'est super, tu as un scénario, un synopsis ?" Lui : "Non. Alors qu'en dis-tu ?" Et là de but en blanc, je lui expose comme le film pourrait débuter et je lui pitche la scène de la station-service en improvisant. Il adore et me demande la suite... que je n'avais pas ! (Rires) Et nous avons élaboré le film ensemble à partir de là. C'était le démarrage de ce projet un peu dingue.

    Universal Pictures International France

    Justement, quels étaient les défis sur ce film ?

    Il y avait deux défis principaux. Le scénario, déjà. J'étais terrifié à l'idée que le scénario soit une blague, un prétexte, un truc un peu bidon autour duquel le spectateur sait déjà tout, et qu'au final ça tombe dans la parodie. Je voulais un scénario solide, une histoire où les personnages sont importants et où ce qui se déroule à l'écran est crédible... même si un Action ou Vérité surnaturel peut sembler ridicule de prime abord. Je voulais qu'on y croie et que le spectateur s'attache à ces protagonistes qui doivent comprendre comment sauver leur vie. L'autre défi était plus logistique : le budget était très réduit, et il a fallu se creuser la tête et pousser encore et toujours pour parvenir à tourner les scènes que nous avions en tête. J'étais entouré par une super équipe, et tout le monde a su être à la hauteur du challenge.

    Au-delà des frissons, quel est le coeur du film selon vous ?

    Je crois qu'il y a cette idée qu'on ne connaît jamais vraiment quelqu'un. Vous pensez qu'une personne est votre meilleur ami, mais il y a toujours une part d'inconnue. Et vous ne le découvrez que quand la personne est face à un choix de vie ou de mort. 

    Universal Pictures International France

    Jason Blum compte parmi les producteurs les plus en vue ces dernières années, et encore plus en 2018 avec le succès de "Get Out" : que pouvez-vous nous dire de sa méthode et de son approche ?

    Jason est en train de faire évoluer l'industrie en profondeur. Dans plusieurs dizaines voire centaines d'années, dans les écoles de cinéma, je pense qu'on étudiera la carrière de Jason Blum comme j'ai pu étudier celle de David O. Selznick quand j'étais étudiant. C'est vous dire à quel point il a un impact sur le monde du cinéma. C'était un vrai plaisir de travailler avec lui, car il a une approche extrêmement pertinente, à la fois très impliquée tout en laissant énormément de liberté : il est très impliqué aux moments-clés quand il faut définir l'idée et quand il faut caler la sortie, mais il laisse énormément de latitude par ailleurs sur la fabrication du film. Il laisse les cinéastes faire leur métier. Ce sont des budgets réduits, mais en aucun cas un management réduit. Il s'entoure de gens très talentueux et il les laisse tranquilles ! C'est pour cette raison que ses films marchent : parce qu'ils proposent un point de vue, parce qu'ils disent quelque chose. Quand vous laissez les gens dire les choses comme ils ont le sentiment qu'ils doivent le faire, vous obtenez quelque chose d'authentique.

    Quelles ont été les Action et Vérité les plus folles auxquelles vous avez été confronté ?

    Dans ma vie ? (rires) Et bien pour l'Action, clairement Jason Blum qui me défie de réaliser ce film ! Pour la Vérité, c'est souvent quand un ami réalisateur vous montre un premier montage de son film et vous demande un avis sincère... C'est toujours compliqué ! (Rires) Mais vous savez, raconter une histoire, c'est vraiment quelque chose de difficile. Vous voulez toucher les gens. C'est tout sauf simple... Le producteur Peter Guber a cette phrase géniale : "Faire un film, c'est comme tirer avec un fusil à lunettes. Si vous vous ratez d'un cheveu, vous manquez la cible d'un kilomètre."

    Si vous deviez jouer avec une personnalité connue, ce serait qui et que lui demanderiez-vous ?

    Je pense que je jouerais avec Donald Trump. J'ai beaucoup de questions pour lui... Et j'ai quelques "Action" en réserve aussi. Mais il faudrait déjà lui demander pour Stormy Daniels, non ? (Rires)

    L'interview Action / Vérité avec Lucy Hale et Tyler Posey

     

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