Les Cassandre d'Hollywood en seront pour leurs frais, eux qui prédisaient un essoufflement du Business modèle de Netflix, qui ne cesse d'engloutir des millions de dollars en lançant à tours de bras des séries et autres productions originales Netflix. En fait, c'est tout l'inverse qui se produit, au point que la société créée par le duo Reed Hastings et Marc Randolph pourrait à terme peser encore plus lourd que l'empire de Mickey.
Netflix est valorisé 138,3 milliards de $, et n'est plus très loin de Disney, qui pèse actuellement 150,6 milliards $. Netflix annonçait un chiffre d'affaire de 11,7 milliards $ en 2017, avec une marge nette de 4,8%. La marge nette détermine, en pourcentage, la rentabilité globale de l'entreprise. Et cette année, la société prévoit de dépenser 8 milliards pour les achats / productions de contenus, alors même que la dette de l'entreprise s'élève à 20 milliards $ en 2017.
Au cours d'une annonce sur ses résultats du premier quart de l'année 2018 auprès de ses investisseurs, Netflix a précisé que le Cash Burn (également appelé "érosion des capitaux", qui correspond au temps que mettra une entreprise déficitaire à dépenser sa trésorerie, si ses pertes restent stables) de l'entreprise continuera pendant plusieurs années, avec le développement de son catalogue. La firme vient en outre d'annoncer avoir contracté un emprunt supplémentaire de 1,9 milliards de $, pour alimenter son développement dans les contenus originaux, alors même que l'entreprise a déjà emprunté 1,6 milliard $ en octobre 2017. De quoi inquiéter les financiers de Wall Street ? "On a le désagréable sentiment que la valeur [NDR : de l'entreprise] est surrévaluée; mais il n'y a aucune raison légitime et fondamentale que les investisseurs se mettent à vendre leurs actions" rapporte Variety, citant les propos de l'analyste financier Michael Nathanson.
Avec 125 millions d'utilisateurs dans le monde et une présence dans plus de 190 pays, la force de frappe du géant Netflix est impressionnante. C'est notamment pour couper l'herbe sous les pieds de cette société, et d'autres géants de la Silicon Valley, que l'empire Disney s'est lancé en décembre dernier dans une opération de rachat de la Twentieth Century Fox et cherche à étendre à tout prix son catalogue d'offres en streaming et de VOD.