Eté 2017. La chaleur humide s’est abattue sur Atlanta. Il n’est que 9h00 du matin et on frôle pourtant déjà les 40 degrés à l’ombre. Atlanta, immortalisée à l'écran par Autant en emporte le vent, accueille Dwayne Johnson et le bestiaire monstrueux de Rampage - Hors de contrôle, très librement inspiré du jeu video des années 80. L'équipe emmenée par "The Rock", nous dévoile ce blockbuster mutant attendu le 2 mai prochain sur les écrans français. Action !
L’histoire devient celle de la relation, de l’amitié entre un homme et son gorille qui va souffrir d’une mutation et le transformer en une créature incontrôlable.
Dwayne Johnson
AlloCiné : Vous êtes la star la plus influente au box-office US. De fait, vous pouvez choisir n’importe quel projet. Pourquoi dès lors adapter Rampage au cinéma ?
Dwayne Johnson : J’étais familier avec le jeu vidéo et j’ai trouvé le défi d’en faire une adaptation cinématographique intéressant et unique. Pour moi c’est un rêve d’enfant qui se réalise puisque je jouais à Rampage quand j’avais 10 ans et quand j’habitais encore à Hawaii. C’était l’époque où il y avait des salles de jeux avec des consoles géantes dans lequel vous deviez insérer des pièces de 25 cents pour activer la machine ! C’était une autre époque où on ne jouait pas sur téléphone ou sur tablette... Je me suis dit aussi que de mettre dans un même film trois créatures mutantes -un genre de King-Kong mutant, une sorte de Godzilla et un loup aux forces décuplées- pouvait donner un film totalement fou. Visuellement, j’étais persuadé que l’on obtiendrait un grand-huit émotionnel totalement déjanté. Nous y avons injecté un peu d’humour noir qui permet de faire décoller le tout pour vous faire passer un moment inoubliable. J’ai également réuni l'équipe de San Andreas et j’ai demandé à mon partenaire le réalisateur Brad Peyton d’en signer la mise en scène. A chaque fois, il faut arriver à assembler le meilleur film possible avec les ingrédients les plus performants.
Quelle est la recette d'un bon blockbuster ?
Dwayne Johnson : Tout est dans le dosage : un humoir noir mais pas à l’eau de rose, des effets spéciaux et un look pour des monstres purs et durs qui ne tombent pas dans le ridicule et la caricature... L’idée est d’avoir un film visuellement explosif mais avec un grand coeur. Car c’est le côté émotionnel qui au final va toucher le coeur et l’âme du public. Avec tous les outils visuels que nous avons désormais, c’est facile d'en mettre plein les yeux. Mais toucher le coeur, leurs sentiments, ce n’est jamais gagné d’avance. Ce n’est pas une chose simple et chaque décision que nous prenons a un effet domino sur la structure du film, son exécution et le résultat final qui en découlera. La pression est donc au maximum, d’autant que les enjeux financiers sont de taille : le budget est à la hauteur des monstres mutants ! Au final il faut aussi trouver la meilleure histoire possible. Si vous vous souvenez du jeu, c’était juste une excuse pour se mettre dans la peau d’un monstre et tout détruire sur son passage. Alors qu’ici, pour moi, l’histoire devient celle de la relation, de l’amitié entre un homme et son gorille qui va souffrir d’une mutation et le transformer en une créature incontrôlable. La difficulté a donc été de tirer cette histoire du jeu car elle n’y était pas au départ.
Justement, parlons de ces créatures et de l’approche des effets visuels...
Dwayne Johnson : C’est un mélange d’effets réels comme lorsqu’une structure s’effondre et que nous devons construire un plateau animé par des systèmes complexes hydrauliques. Nous avons pour cela fait revenir tous les techniciens qui avaient fait un travail incroyable sur San Andreas. Et pour les créatures, c’est surtout l’équipe de motion-capture et de CGI de la société WETA, qui, en combinant leurs efforts, donne vie à ces mutants. Franchement le résultat va être époustouflant et vous donner des frissons ! Comme vous le comprenez, même si ce film est en partie ma vision, en réalité c’est un travail d’équipe où chacun joue un role crucial et complémentaire. Sans cette équipe de choc, ce film ne serait tout simplement pas possible à exécuter. Je suis impressionné par la préparation du réalisateur Brad Peyton. Il a vraiment passé des mois à mettre en place un tournage très complexe avec tellement d’éléments différents à emboiter parfaitement l’un dans l’autre. Il ne me reste plus qu’à suivre ses pas et à apporter quelques nuances dans mon jeu d’acteur, dans la manière de communiquer avec George le gorille ou de proposer telle ou telle alternance pour certaines scènes de cascades intenses. Nous avons une complicité parfaite après trois films ensemble : Voyage au centre de la terre, San Andreas et maintenant Rampage.
Pour parler de George le gorille, on imagine que vous avez dû étudier ces animaux ?
Dwayne Johnson : Les gorilles sont des forces à l’état brut ! Mais il n’y a pas beaucoup de possibilités de communication avec eux. Cela m’a d’ailleurs surpris qu’on ne puisse pas mieux rentrer en contact avec eux. J’avais pensé naivement que je pouvais passer du temps avec des gorilles pour me préparer pour le film mais il n’en fut rien. En fait, je me suis plus inspiré de ma relation avec mon chien à la maison, qui est un peu mon meilleur ami, pour pouvoir établir un semblant de relation avec George qui est joué entièrement par l’acteur Jason Liles et la fabuleuse équipe de motion capture.
Est-ce qu'au delà du divertissement, il y a également l’envie de parler de thèmes contemporains comme la manipulation génétique ?
Dwayne Johnson : Absolument, ces thèmes sont au coeur du film. Le film parle en partie de ce qu'il se passe quand des découvertes scientifiques fabuleuses tombent dans des mains aux aspirations diaboliques et destructives. Quelque part, c’est ce que l’on avait déjà vu un peu dans Jurassic Park. Ici on pousse le côté scientifique en se basant sur des recherches génétiques réelles, à travers une société baptisée CRISPR. Elle révolutionne la génétique en offrant un outil pour éditer le génome de n’importe quelle cellule. Et parfois cela entraîne des effets indésirables, d’où la mutation dont va souffrir le gorille George.