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    Like-moi : portrait d'une génération accro aux réseaux sociaux sur France 4

    Adaptation d'une série canadienne au succès phénoménal, "Like-Moi !" fait ses débuts sur France 4 ce dimanche 18 mars. À cette occasion, nous avons rencontré Aude Gogny-Goubert, au casting de ce nouveau format quotidien déjanté.

    Fort de son succès chez nos cousins canadiens, la série Like-Moi ! s'en va conquérir un nouveau continent : l'Europe. D'abord adaptée en Allemagne (et renommée #OMG), c'est à notre tour de montrer ce qu'est, pour nous et en 2018, la génération Y. Cette adaptation franco-belge est aussi le fruit de la collaboration de deux auteurs, François Uzan et Nadja Anane. Afin que cette nouvelle série voie le jour, il leur a fallu effectuer un travail d'immersion, puis d'amnésie par rapport à la série canadienne, avec l'idée de créer un contenu qui corresponde à notre culture et à notre époque.

    Dotés d'une équipe formée de huit comédiens, dont sept français (Aude Gogny-Goubert, Sarah Suco, Noémie Chicheportiche, Benoît Moret, Omar MebroukBenjamin Tranié et Charles Nouveau) et la belge Bérangère McNeese, ils ont pu mettre le cap sur la Belgique, la France et la Suisse. Si la plupart de ces noms vous sont sans doute encore inconnus, il est probable que le visage d'Aude Gogny-Goubert vous soit plus familier. D'abord personnage récurrent de La Folle Histoire du Palmashow et de Very Bad Blagues, elle a continué dans le registre de l'humour avec l'équipe de Golden Moustache sur Youtube, ou encore La Grosse Émission sur Comédie. Nous l'avons donc choisie pour vous présenter ce qui deviendra, peut-être, votre nouveau rendez-vous quotidien sur France 4, à partir de ce dimanche 18 mars à 20h30.

    Nicolas Velter

    Aviez-vous regardé la série canadienne avant de commencer le tournage ?

    J'avais vu certains sketchs qui avaient été très viraux sur les réseaux sociaux, comme "La photo du bébé", mais pour le reste, on avait un peu interdiction de les regarder. En fait, les auteurs ne voulaient surtout pas que l'on fasse de mimétisme. Leur objectif était de créer quelque chose de différent. [Ndlr : c'était aussi le souhait du créateur original, Marc Brunet, qui ne voulait pas d'une adaptation "plan par plan", comme avait pu le faire la version allemande].

    Y a-t-il un fil rouge entre vos personnages d'épisodes en épisodes ?

    Pas vraiment. J'ai des petis duos, comme Cynthia et Coralie, qui travaillent dans un fast-food et qui "cherchent un keum", ou Jolène et Marina, avec Bérangère McNeeze, où l'on joue deux adolescentes qui se filment dans leur chambre. Mais sinon, ça change tout le temps. On interprétait plein de rôles différents, parfois dans la même journée de tournage. C'était amusant !

    Vous reconnaissez-vous dans certaines situations présentées dans la série ?

    Complètement. Je crois que de toute façon, c'est un peu une satyre de la génération Y dont je fais partie. Et nous qui sommes de cette génération-là, on rit à gorge déployée de situations auxquelles on s'identifie terriblement, même s'il est vrai qu'on a grossi le trait. Par exemple, nous avons tous connu ce moment où l'on prend un peu de recul, et on remarque que ça fait cinq minutes que tout le monde est sur son téléphone et que plus personne ne se parle, que ce soit au resto, au lit ou avec des potes. Il y a un sketch que j'aime énormément, qui s'appelle "J'étais genre". C'est sur un couple qui va consulter un psy pour résoudre leurs problèmes de communication, et qui ne finit jamais ses phrases : ils disent toujours "Moi j'étais genre..." "Toi t'étais genre..". Et pour moi, c'est un peu inhérent à notre génération qui sur-communique d'un côté et qui est incapable de s'exprimer clairement de l'autre. Je trouve que c'est bien de pouvoir en rire, et de faire preuve d'un peu d'auto-dérision.

    Nicolas Velter

    Cette série s'adresse-t-elle spécifiquement à la génération Y ?

    Je crois que tout le monde peut s'y retrouver. Je pense par exemple à mes parents, qui utilisent beaucoup les réseaux sociaux, mais très mal. Je suis sûre que ça va les faire rire de se reconnaître dans des moments où on montre des gens qui abusent des réseaux sociaux, tout en étant totalement dépassés. Dans un sens, ça peut aussi les aider à déculpabiliser, parce qu'ils verront que nous aussi, on ne comprend pas forcément les codes liés aux nouvelles technologies, et on a du mal à communiquer simplement. Et même pour les plus jeunes, je pense que ça va les faire rire de nous voir, parce qu'on a beau vouloir être "hyper hype" et "hyper connectés", en réalité on est déjà de gros ringards par rapport à eux.

    On vous a vu davantage sur Youtube qu'à la télévision ou au cinéma : vous sentez-vous plus libre sur internet ?

    Il est vrai que sur Youtube, il y a une liberté de ton, et aucun producteur pour valider notre travail derrière, mais ça ouvre aussi la porte au hasard. D'un autre côté, quand je vois le résultat de Like-Moi, je n'ai pas l'impression qu'on ait pu être censuré dans quoi que ce soit, donc je ne me sens pas "moins libre". Je n'ai pas le sentiment que c'est une fin en soit d'être à la télé ou sur Youtube, ou encore au cinéma. Ce sont des moyens différents, mais quelles que soient les plateformes, le but reste le même.

    Diriez-vous que le comique est votre domaine de prédilection ?

    Pas forcément. Moi à la base, je viens du théâtre classique. C'est par la force des choses que je me suis retrouvée à faire beaucoup de programmes comiques comme le Palmashow, Golden Moustache ou la Grosse Emission sur Comédie. Mais en vérité, je me sens totalement à l'aise dans tous les registres. Il est vrai que j'espère tendre vers des choses un peu plus dramatiques, un peu plus longues. J'ai d'ailleurs un petit rôle dans le prochain Rachid Bouchareb [Ndlr : Le Flic de Belleville, avec Omar Sy en tête d'affiche]. En fait tout me plait, à partir du moment où je peux faire mon métier, qu'importe le média, je suis contente (Rires).

     

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