Gemma Arterton était au Festival du cinéma européen des Arcs en début de semaine pour présenter son nouveau film, The Escape, un film indépendant britannique de Dominic Savage, également sélectionné dernièrement au Festival de Toronto. Quasiment de tous les plans, Gemma Arterton y incarne une femme se sentant prise au piège de son couple et de sa famille, en quête d'une vie nouvelle, d'une échappée belle. The Escape sortira en France en avril prochain.
En avant première, nous vous proposons de découvrir un extrait de notre entretien avec la comédienne, entretien dans lequel elle nous révèle en exclusivité avoir joué tout récemment Marylin Monroe !
AlloCiné : The Escape semble être un film assez spécial, à part, pour vous, aussi bien dans sa fabrication qu'en terme de jeu...
Gemma Arterton, comédienne et productrice : Oui, c'était assez extraordinaire pour moi. La plupart de mes films jusqu'ici étaient très scénarisés, très stricts en terme de scénario. The Escape est le genre de film que j'aime voir. Il y avait un sujet, un feeling, une vérité. La façon dont le film a été fabriqué était assez bizarre. J'ai rencontré Dominic Savage [le réalisateur], il y a longtemps, il y a 10 ans, je crois. Il m'avait gardé dans un coin de sa tête. Un jour il m' adit qu'il voulait faire un film au sujet d'une femme qui se sent prise au piège, qui a envie de s'échapper, de se libérer. Ce sujet m'intéressait beaucoup. (...) C'était la première fois de ma vie que je travaillais comme ça. J'ai vraiment montré quelque chose de moi. C'est vraiment un film différent pour moi.
C'est un rôle fort dans lequel vous devez pleurer, être dans un état de tristesse quasi permanent. Ca ne doit pas être évident...
Oui, en fait, tout dépend du rôle. Par exemple, la semaine dernière, j'ai joué Marilyn Monroe dans un téléfilm, une comédie. Il y avait une scène dans laquelle je devais pleurer et je n'y arrivais pas, parce que c'était une comédie. J'étais dans la folie tout le temps.
Mais pour The Escape, c'est la façon dont nous avons tourné. La caméra était toujours sur nous et on ne sait jamais quand ça commence ou ça s'arrête. Il y a d'ailleurs beaucoup de scènes qui ne sont pas dans le film, dans lesquelles on a exploré des choses. Tu plonges vraiment dans le rôle.
C'était la première fois de ma vie que je devais expérimenter la dépression. Je n'en souffre pas moi-même, mais pendant le tournage, je n'avais pas le moral. Mais en même temps, je ne suis pas quelqu'un qui reste dans cet état. C'est aussi un travail. Il y avait des moments très durs pour moi, mais c'était aussi amusant à faire. (...)
Gemma Arterton pitche The Escape, son premier film en tant que productrice et scénariste :
Vous êtes productrice de The Escape. Envisagez-vous également de réaliser un jour ?
Oh oui ! Oui, absolument. A chaque fois que je suis sur un plateau, j'observe le réalisateur. J’y pense. Et avec un scénario car je ne pourrai pas faire ce qu’a fait Dominic Savage. Il faut avoir le film dans sa tête. Je n’ai pas cette capacité de voir quelque chose en entier dans ma tête. Mais je peux travailler avec des comédiens, et particulièrement avec le rythme. Comédie peut être.
Mais je dois trouver l’histoire que je veux raconter. J’ai lu un livre l’autre jour et j’en suis tombée amoureuse, mais les droits ne sont pas disponibles. C’est ça que j’aimerais faire. Ca parle de sœurs. C’est une comédie mais aussi très tragique et émouvante.
Lorsque nous vous avions rencontré pour Gemma Bovery il y a 3 ans, vous nous aviez dit que vous aviez un agent en France (voir interview ci-dessous) et que vous aviez envie de continuer à tourner en France. Il y a eu Orpheline, mais je me demandais s’il y avait eu d’autres propositions?
Je suis dans une période de ma vie où si je travaille sur quelque chose, c’est que c’est vraiment top. Je ne veux pas travailler pour travailler. Maintenant, je produis aussi. Je me suis beaucoup investie dans ces projets.
On m’a proposé beaucoup de films en France, mais pas qui me faisaient vraiment envie. Mais il y a beaucoup de réalisateurs avec qui j’aimerais travailler. Mais on verra ! Je suis assez sélective en ce moment. J’aime beaucoup travailler en France et je trouve que le cinéma français tente plus de choses et davantage à mon goût. Mais j’ai toujours mon agent français. Vous produisez désormais.
Gemma Arterton : son coup de foudre pour la France !
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet dont vous parliez dans lequel vous incarnez Marilyn Monroe ?
Ça s'appelle It's me, Sugar. C'est au sujet du film Certains l'aiment chaud. Marilyn Monroe était dans une période de sa vie vraiment trouble. Elle prenait beaucoup de drogues, buvait beaucoup. Elle était la plus grande star du monde, elle avait beaucoup d'attention sur elle, beaucoup de pression. Elle est formidable dans le film. Mais il y a une scène, quand elle arrive à la porte, elle dit : « It's me, Sugar ». Il a fallu 47 prises pour faire cette scène. Le film parle de ce moment là, cette crise qu'elle avait. C'est drôle parce que c'est stupide de ne pas réussir à pouvoir dire « C'est moi, Sugar ». Elle a fait toutes les variations. C'est tragique aussi.
C'est une période du cinéma que j'adore. Billy Wilder est un de mes réalisateurs préférés. J'ai toujours eu une fascination pour Marylin Monroe. Le réalisateur s'appelle Sean Foley. Il fait plutôt du théâtre, de la comédie d'habitude. Mais il a fait un film l'année dernière qui s'appelle Mindhorn, qui était une comédie anglaise bizarre. Il était comédien avant. Je trouve que les réalisateurs qui ont fait de la comédie avant réalisent mieux. C'est dur de faire une bonne comédie, car il faut du rythme. C'est vraiment dur.
Vous aimeriez faire un peu plus de comédie ? Quand on vous voit, vous riez beaucoup, vous dégagez une joie de vivre, cela vous va bien de faire de la comédie, non ?
Absolument ! Je me suis dit cette année que je voulais faire un boulot qui donne de la joie ! Même ce n'est pas le cas de The Escape. En fait, c'est assez triste d'être en Angleterre en ce moment. J'ai envie de faire des choses plus rigolotes. Hier j'ai parlé avec Dominic Savage [le réalisateur de The Escape] de faire un nouveau film ensemble, avec la même méthode de travail, avec de l'improvisation. Mais pour un projet plus joyeux, réjouissant. Il était d'accord. Il m'a dit : « je pense que la prochaine fois, nous devrions faire un film drôle ». Parce que quand vous improvisez, comme dans le film The Escape, il y a toujours des prises qui sont drôles, mais on ne pouvait pas les garder pour ce film là. Il y a toujours des prises inattendues. Mais je garde un œil sur une très grosse comédie britannique l'année prochaine. On verra.
Avez-vous d'autres projets qui arrivent ?
Je viens de faire un film qui s'appelle Vita & Virginia, qui s'intéresse à Virginia Wolf et Vita Sackville-West. C'est un film que je produis aussi. Je joue le rôle de Vita Sackville-West. L'actrice australienne Elizabeth Debicki joue Virginia. Le film sera prêt pour les festivals. Il y a beaucoup d'intérêt, d'excitation pour Virginia Wolf dans le monde. Avant même de faire le film, des festivals nous sollicitaient pour ouvrir un festival. C'est cool mais il y a un peu de pression ! (rires)
Un extrait de The Escape, qui sortira en France le 25 avril 2018 :