Avez-vous eu un/une professeur(e) comme Sam ?
Natacha Lindinger : Non, j’ai eu de bons enseignants, des moins biens, d’autres plus stressants, certains plus autoritaires, mais pas de Sam.
Fred Testot : J’ai eu une prof comme ça. Nous n’avions même pas de notes, juste des appréciations. Quand l’un était plus fort en maths par exemple, on devait aider celui qui l’était moins. Le matin, tout le monde parlait de ce qu’il avait fait la veille, il y avait des débats, on faisait aussi du théâtre. C’était incroyable. Je pense que ça existe des professeurs comme Sam.
Natacha, comment en êtes-vous arrivée à interpréter Sam ?
N.L : TF1 voulait continuer la série après le départ de Mathilde Seigner et les productrices m’ont contacté, afin de savoir si cela pouvait m’intéresser. La chaîne était d’accord pour que ce soit moi, idem de mon côté. Il y avait une envie commune de travailler ensemble, ainsi qu’une vraie entente sur ce que nous voulions faire. Gabriel Aghion, le réalisateur, avait lui aussi une vraie envie de collaborer avec moi, ce qui est très stimulant. J’ai adoré la série originale danoise, Rita. Je trouve que c’est une bonne idée de l’avoir adaptée en France. Et quand j’ai vu Mathilde la jouer, je l’ai trouvée formidable dans le rôle. Tout cela était très positif et il n’y avait aucune raison de refuser.
Julien Cauvin / TF1
Vous êtes-vous inspirée du travail de Mathilde Seigner pour ce rôle ?
N.L : Sachant que j’avais vraiment trouvé Mathilde faite pour ce rôle, je n’avais pas du tout envie d’essayer de faire comme elle ou de la copier. Cela n’aurait eu aucun sens. Je me suis inspirée de Rita pour proposer une "Sam 2.0", pour composer un personnage en s’inspirant de la version originale, afin de garder une vraie liberté. Le fait que je respecte beaucoup de ce qu'elle a fait m'a aidé en me défaire de son travail. Ce n’est pas une pression de lui succéder.
Fred, vous enchaînez une deuxième saison…
F.T : Je le vois à chaque fois comme une nouvelle aventure, comme à chaque projet, sauf que l'on y retrouve les mêmes personnages. L’idée, c’est d’être toujours à fond et d’essayer de bien faire. Je m'étais beaucoup amusé avec Mathilde, et c'est pareil avec Natacha.
Quelle a été votre réaction lorsque le rôle vous a été à nouveau proposé ?
F.T : J’ai été agréablement surpris. Cette année, j’ai eu la chance de faire plusieurs projets complètement différents. Passer d’un rôle à un autre, c’est très agréable. Le rythme est épuisant, mais c’est de la bonne fatigue. Cela m’a permis de finir l’année avec un rôle plus dans la comédie. J’ai démarré avec La Mante, aux côtés de Carole Bouquet, ce qui était génial mais intensif ; puis un film sur la transidentité avec Marie-Josée Croze.
Julien Cauvin / TF1
Avez-vous des points communs avec vos personnages respectifs ?
F.T : Pas forcément. Ce qui est intéressant, c’est de jouer des rôles qui sont loin de nous dans la vraie vie. Et je n'ai rien à voir avec Xavier.
N.L : Je n’ai pas l’impression d’être Sam. C’est pour ça que je voulais créer ce personnage, l’imaginer. Evidemment, on amène un peu ce que nous sommes, malgré nous. J’ai peut-être en commun la façon de changer d’humeur d’un moment à l’autre, la fragilité émotive qui va dans le rire, les larmes ou l’agressivité. J’aurais été incapable d’être prof ou d’avoir trois enfants.
On sent que vous avez pris du plaisir à tourner cette saison…
N.L : Oui, vraiment. Tout était écrit mais on avait la liberté de proposer des changements, d’en discuter entre nous, de faire des surprises au réalisateur. Du coup, nous avons trouvé une liberté de jeu. Nous nous sommes vus avant pour travailler nos scènes. Cela s’est fait très vite et très bien. Une chance. Avec Fred, on ne se connaissait pas, mais on s’est très vite trouvé dans le travail. Il a été très accueillant, comme le reste de l’équipe. Il y a une vraie complicité, qui se voit à l’image je trouve.
F.T : Oui, il y a toujours des moments avec des dérapages, où on peut se permettre d’improviser. Ce n’est pas le but d’être figé. Tout est très écrit, mais on peut aussi transformer, retravailler les textes et parfois essayer d’improviser. C’est une manière géniale de travailler. Une vraie liberté.
Julien Cauvin / TF1
A l’image de Sam, le ton de la série, des dialogues, est très cash et loin du politiquement correct… Est-ce quelque chose qui manque à la télévision ?
N.L : Il y a peut-être des gens qui trouveront ça un peu vulgaire. Moi, ça ne me dérange pas. Je trouve ça très jouissif, très agréable de regarder une série où tout d’un coup, il se passe des choses qu’on aimerait pouvoir dire ou faire dans la vie et qu’on ne peut réaliser. C’est bien d’être un peu surpris par ce qui se passe. Je trouve ça vivifiant.
Vous apparaissez de plus en plus dans des séries …
F.T : Il va y en avoir de plus en plus car cela marche très bien en termes de contenu. Selon les rôles, c’est plus ou moins fatigant, mais c’est en revanche très enrichissant pour un personnage, de le jouer sur la longueur. Ce qui est intéressant dans cette deuxième saison à propos de Xavier, c’est qu’il y a deux facettes : le côté émouvant et drôle. Il souffre énormément avec Sam. On le voit plus se dévoiler et on en sait plus sur lui.
Etes-vous prêt pour une troisième saison ?
N.L : Si elle est bien écrite et faite dans la joie et la bonne humeur, il n’y a aucune raison de refuser.
La saison 2 de Sam est diffusée chaque lundi dès 21h sur TF1, à raison de deux épisodes par soirée.
