Mon compte
    "Capitaine Superslip est l'antidote à Marvel" : rencontre avec les réalisateurs du nouveau Dreamworks

    Après le succès de "Baby Boss", les studios Dreamworks sortent cette semaine leur nouveau long métrage d'animation. Lors du dernier festival d'Annecy, nous avons pu rencontrer les réalisateurs de l'irrévérencieux et hilarant "Capitaine Superslip"...

    Twentieth Century Fox France

    Allociné : Vous souvenez-vous du jour où vous avez découvert la bande dessinée originale de Dav Pilkey ? Comment le projet du film est-il né ?

    David Soren : Je suis tombé sur la bande dessinée originale il y a une vingtaine d’années. Je suis entré dans une librairie à Los Angeles, je venais d’arriver du Canada, j’ai aperçu le premier tome sur une étagère et j’ai commencé à le feuilleter parce que je trouvais ça ridicule et vraiment très drôle. Avant que je ne m’en rende compte, j’étais arrivé à la moitié du livre. J’aurais aimé avoir cette idée moi-même. Depuis, Dav Pilkey a écrit 12 bandes dessinées au cours des 20 dernières années, de nombreux studios lui faisaient la cour pour obtenir le droit d’en faire un film. Et pendant longtemps, il n’était pas prêt, il voulait raconter davantage d’histoires, il ne se sentait pas encore prêt à en faire un film. Je venais de terminer mon dernier film, Turbo, quand Dreamworks a fini par obtenir les droits des livres. Nate (Wragg) a été le premier artiste engagé sur le projet, il a réalisé de magnifiques dessins préparatoires. Dav est venu visiter les studios, et ce jour-là, de nombreuses personnes ont eu l’idée géniale de porter leur slip par-dessus leur pantalon en se comportant comme si de rien n’était. Je n’ai pas participé à ça, mais je pense qu’on lui a fait très bonne impression. (rires) En discutant avec nous, je pense qu’il a été convaincu d’avoir trouvé le bon endroit pour faire le film.

    En quelques mots, comment décririez-vous le Capitaine Superslip ?

    David Soren : Capitaine Superslip est un abruti. Un abruti total. Le super-héros le moins cool de tous les temps. Il est l’antidote à Marvel, le monde en a besoin. (rires) Ce que j’aime beaucoup dans ce film, c’est cette combinaison d’éléments loufoques, subversifs mais aussi adorables. Ce n’est pas une association que l’on trouve souvent.

    CGI, animation traditionnelle, marionnettes… Le film mêle plusieurs techniques d’animation différentes. Ce choix esthétique a-t-il été fait en références aux livres originaux ?

    David Soren : Nous avons effectivement commencé par analyser les livres. Ce qui les rend vraiment uniques, et ce qui a contribué à leur grand succès, spécialement auprès des enfants qui apprennent juste à lire, c’est qu’ils recèlent une surprise à chaque page. Il y a tant de livres pour enfants qui restent des successions de pages et de mots, qui deviennent monotones. Dav a eu l’idée de faire raconter à Georges et à Harold leurs propres comics à l’intérieur du sien. Il commençait une scène d’action et il la coupait d’un coup pour faire un flip-book ridicule et enfantin. Donc je voulais trouver un moyen d’incorporer ces traits de caractère peu conventionnels au film. Nous savions qu’il nous faudrait raconter les comics des deux garçons, et nous avons choisi de le faire en 2D, en animation traditionnelle. La scène dans laquelle ils découvrent qu’ils vont êtres mis dans des classes différentes et où ils imaginent à quoi leurs vies vont bien pouvoir ressembler a été écrite comme une séquence en CGI. En parlant avec le story-boarder, j’ai proposé qu’on essaye de raconter la scène avec Harold qui tient ses chaussettes mouillées, parce qu’il pleut à l’extérieur, et c’est devenu cette séquence avec les chaussettes en marionnettes.

    Ces scènes donnent l’impression que le film est raconté par des enfants qui utilisent les moyens du bord, tout ce qui leur passe sous la main...

    David Soren : Les deux héros du film sont des garçons qui ont une imagination débordante. Ce sont quasiment eux les réalisateurs du film. Et tout ce qu’ils peuvent imaginer est valable à condition que cela soutienne l’histoire. (…) Plus nous raisonnions comme ça, plus cela nous semblait légitime, jusqu’au point où nous avons voulu faire en sorte que le film dans son ensemble ait l’air de sortir d’une feuille de papier, pas seulement deux ou trois scènes.

    Nate Wragg : D’un point de vue graphique, nous devions faire en sorte de ne pas dessiner parfaitement. Pour la scène des marionnettes, nous avons utilisé du matériel vraiment basique, et ça a été pareil pour les comic-books. Si nous les avions faits très beaux, le public n’aurait pas cru qu’ils avaient été faits par des enfants. Nous nous sommes amusés à faire en sorte que tout le film ait un charme enfantin et accessible.

    Vous-même, comme Georges et Harold, avez-vous eu un professeur avec lequel vous ne vous êtes pas particulièrement bien entendu ?

    David Soren : J’ai eu un proviseur au lycée pour lequel je n’avais pas un immense respect (rires). Et pendant mes derniers mois de lycée, j’avais fait une grande peinture murale qui le représentait. Ce n’était pas un dessin très flatteur, et il a été très apprécié des élèves. On m’a dit qu’il avait été effacé quelques mois après mon départ (rires).

    Quand David Soren nous dessinait Capitaine Superslip en direct au Festival d'Annecy...

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top