A l'occasion du 43ème festival du cinéma américain de Deauville, AlloCiné a rencontré les membres du jury pour leur faire évoquer leurs souvenirs de spectateurs de cinéma outre-Atlantique. Aujourd'hui, c'est au tour de Abd al Malik.
AlloCiné : Quel est votre premier souvenir de film américain ?
Abd al Malik : C'était un dessin animé, Blanche-Neige, et avant il passait Le Noël de Picsou. Ou de Donald. Bref. C'était mon premier souvenir de cinéma américain, j'ai vu ça au cinéma Vox à Strasbourg à 6-7 ans.
Quel est votre film de chevet ?
Le Parrain, le premier, de Coppola. Il m'accompagne depuis longtemps. Et j'ajouterais le documentaire Italianamerican. Je les regarde très régulièrement. Quand j'ai vu ces films, j'ai su que je voulais être cinéaste. J'ai trois passions dans la vie : la musique, la littérature et le cinéma. Et dans chaque j'ai mes oeuvres de chevet auxquelles je reviens.
Comme Camus par exemple...
Oui, Camus pour la littérature, Brel pour la musique ou Big Daddy Kane pour le rap. Et dans le cinéma, ce sont ces deux films-là. Parce que ce sont des films communautaires à dimension universelle. Ce sont des Italo-américains qui racontent leur vie, mais ils disent "voilà notre communauté qui fait partie de la grande communauté". Donc quand j'ai vu ces films ça a été bouleversant pour moi car je me disais "en fait, c'est nous". Voilà notre communauté ici en France : on est Français à part mais Français à part entière. (...)
Le film qui vous fait toujours rire, même après 1000 visions ?
Richard Pryor ou Eddie Murphy quand ils étaient plus jeunes, dans leurs premiers films. Ou le cinéma de Judd Apatow.
Et le film qui a traversé les époques ?
Pour moi, tous les grands films veillissent bien. On peut parler du Parrain, de Citizen Kane, de Mean Streets, d'Apocalypse Now... Les critères discriminatoires d'un grand auteur, c'est que ses films ne vieillisent pas. C'est pour ça qu'aujourd'hui on va écouter Mozart ou Bach et qu'on est ému pareil. Donc je ne vais pas répondre par des films mais par des auteurs.
Ça marche aussi. Le film qui vous a fait le plus peur ?
Tout le cinéma de Kubrick. Mais c'est de la peur subtile, pas la peur forcée (...). D'une manière générale c'est un cinéma que j'aime beaucoup, mais c'est un cinéma très noir. Pour moi, il y a Kubrick d'un côté et Terrence Malick de l'autre. Terrence Malick va magnifier la lumière même dans les moments difficiles. Alors que Kubrick, même dans les moments détendus, va magnifier l'obscurité.
Un film américain sur la musique que vous trouvez réussi ?
Récemment je dirais Les Misérables, mais aussi 8 Mile, Beat Street, le biopic sur les N.W.A. Les Américains sont assez bon avec ça. C'est éclectique.
A quel réalisateur diriez-vous oui sans même savoir quel est le personnage ou le scénario ?
Acteur, ça ne me fait pas du tout rêvé. J'admire les acteurs et les actrices, c'est fabuleux. Mais on m'a sollicité -je ne dis pas ça pour me vanter- et quelqu'un d'autre aurait accepté sans hésiter. C'est déjà arrivé. Mais ça ne m'intéresse pas.
C'est un film ou un projet dont vous pouvez parler ?
Non, pas besoin. C'est juste que je veux écrire et réaliser et pas faire l'acteur.
On a déjà évoqué des acteurs que vous aimez... Une actrice culte pour terminer ?
Meryl Streep, que j'adore. Mais il y en a beaucoup d'autres.
Découvrez la première réalisation Abd al Malik a déjà réalisé "Qu'Allah bénisse la France" :