De Federico Fellini avec Marcello Mastroianni, Anita Ekberg, Anouk Aimée
Marcello Rubini a quitté sa province italienne pour Rome dans le but de devenir écrivain. Mais celui-ci est devenu chroniqueur dans un journal à sensations. Il fait donc la tournée des lieux dans lesquels il est susceptible de décrocher quelques scoops afin d’alimenter sa chronique. Un soir, las de la jalousie maladive de sa maîtresse Emma, il sort avec Maddalena. Le lendemain, Sylvia, une grande star hollywoodienne, fait son arrivée à Rome…
1. Le virage ambitieux de Fellini
La Dolce Vita marque une rupture dans la carrière de Federico Fellini. Avant ce film-choc, le réalisateur italien était spécialisé dans les drames sociaux, dont La Strada est le plus parfait exemple. Avec La Dolce Vita, le cinéaste s'engage dans une voie de création pure, guidé par une démesure de tous les instants. Huit et demi, Juliette des esprits, puis des réalisations grandioses comme Satyricon ou Casanova de Fellini orientent ainsi sa carrière vers des contrées bien plus grandiloquentes et surréalistes que lors de ses débuts, plus ancrés dans le néoréalisme italien, toujours avec une nuance onirique toutefois.
2. Les débuts de la collaboration Mastroianni/Fellini
La Dolce vita marque la première collaboration du réalisateur Federico Fellini et du comédien Marcello Mastroianni. Suivront cinq autres films : Huit et demi (1963),Fellini Roma (1972), La Cité des femmes (1980), Ginger et Fred (1986) et Intervista (1987). Le cinéaste et l'acteur étaient très proches ; leur complicité était telle que Fellini n'a pas hésité à pas à faire de Mastroianni son double sur grand écran. Huit et demi en est à ce titre le plus parfait exemple ; on y voit Mastroianni incarner un personnage de cinéaste dépressif qui s'évade dans un univers fantasmagorique.
3. Un scandale retentissant
La Dolce vita, qui se présente comme une dénonciation violente et très crue des moeurs contemporaines, soulève une vive polémique lors de sa sortie en 1960. Avant même que le film ne soit projeté durant le Festival de Cannes, de nombreux bruits courent concernant le caractère outrancier de l'oeuvre. Les milieux aristocratiques et ecclésiastiques s'indignent de son exhubérance et de sa sensualité. Le Vatican considère même le long métrage comme pornographique et blasphématoire et se trouve à deux doigts d'excommunier Federico Fellini. Le réalisateur a souhaité désamorcer la polémique en déclarant : "J'ai toujours déçu les amis et les journalistes en disant que la Rome de La Dolce Vita était une cité intérieure et que le titre ne comportait nulle intention moraliste ou dénigreuse : il entendait surtout dire que, malgré tout, la vie avait une douceur bien à elle, profonde et indéniable."
4. Un mot passé dans le langage courant
La Dolce Vita a contribué à populariser le terme "paparazzi", qui fait aujourd'hui partie du langage courant. Le terme est un dérivé de Paparazzo, du nom de l'ami photographe de Marcello Mastroianni dans le long métrage de Federico Fellini. Lorsqu'on un nom propre est utilisé comme un nom commun, on parle d'antonomase (Don Juan, Tartuffe, Casanova...).
5. Une rock star au générique
Une star du rock italien gratifie La Dolce Vita d'une apparition clin d'oeil. Le chanteur Adriano Celentano, qui jouit également d'une carrière d'acteur fournie, y incarne en effet son propre rôle.