Si Tim Burton et les Universal Monsters reprenaient Disneyland en main, nul doute que le résultat serait proche de Zombillénium. Un parc d'attraction tenu et animé par toutes sortes de monstres (vampires, loups garous ou, bien sûr, zombies) dans ce film d'animation adapté de la bande-dessinée homonyme, qu'il complète plus qu'il ne transpose : "Il n'est pas nécessaire d'avoir lu la BD pour le voir", nous précise son auteur Arthur de Pins lorsqu'il nous présente le long métrage avec son co-réalisateur sur la Croisette, à l'occasion d'une séance spéciale.
AlloCiné : Quand l'envie de transposer la bande-dessinée au cinéma est-elle née ?
Arthur de Pins : C'est né en 2011, alors que deux tomes étaient déjà parus. L'idée de faire un film m'a toujours trotté dans la tête, même en faisant la BD puisque je voyais les personnages bouger. Quand j'ai commencé à sérieusement en discuter avec Henri [Magalon, l'un des producteurs, ndlr], j'étais super emballé et Alexis est arrivé peu de temps après, en sachant que nous nous étions déjà rencontrés par le biais de l'animation, au Festival d'Annecy. L'idée a donc fait son chemin assez rapidement. Pour le film ça a été plus long.
Alexis Ducord : Je suis intervenu au moment de l'écriture. Arthur avait déjà écrit plusieurs scénarios et c'est là qu'il m'a demandé mon avis. Et comme j'ai trouvé le projet intéressant, je lui ai proposé de le faire ensemble. Pour résumer rapidement (rires)
On sent effectivement un aspect cinématographique dès la bande-dessinée et son univers.
Arthur de Pins : Dans les cadrages aussi, oui. Je ne suis pas le seul à le faire, mais j'essaye parfois de retrouver des grandes cases, avec un désir d'avoir des cadrages cinématographiques, des grands angles… Et de toute façon, la BD et le cinéma sont assez complémentaires en général, et c'est pour cela qu'il y a beaucoup d'adaptations de BD en film, voire l'inverse, donc c'était un peu un prolongement naturel.
Etait-il prévu dès le début d'avoir des chansons, ou est-ce venu suite à ce clip réalisé avec Skip the Use pour promouvoir le projet ?
Arthur de Pins : Nous avions déjà demandé à Skip the Use, avant qu'ils ne se séparent, s'ils étaient intéressés par faire la musique de Zombillénium. C'était en 2012 et ils ont dit oui. Il nous fallait faire un pilote et eux un clip, car ils venaient de terminer un album, donc on a fait d'un pierre deux coups et le côté musical et rock, et ce personnage de Sirius qui chante comme une rock star, c'est vraiment venu avec Mat. Et ça s'est tellement bien passé qu'il fait même la voix de Sirius. On a quand même le luxe d'avoir un personnage qui chante doublé par le compositeur des chansons, donc Mat fait partie de l'aventure depuis longtemps et on le voit même devenir Sirius dans le clip.
Mat, c'est Mat Bastard, ex-leader du groupe Skip the Use qui travaille désormais en solo et à qui l'on doit les chansons entendues dans Zombillénium. Lesquelles sont le fruit d'un long travail de collaboration en plusieurs étapes : "J'ai eu plusieurs indications et j'ai commencé à faire la musique il y a cinq ans, quand il n'y avait encore rien de dessiné", nous explique-t-il. "Donc j'ai commencé à faire ça sur des BD puis des animatiques, et certaines scènes ont été dessinées sur la musique. D'autres chansons sont ensuite nées et il fallait, comme c'est un film, les adapter et faire en sorte qu'elles soient dans un format précis."
Zombillénium sortira le 18 octobre dans nos salles et passera bientôt par le Festival d'Annecy, dont il fera l'ouverture. Et à cette occasion, Mat Bastard donnera un concert afin de lancer les festivités en musique (et en beauté).
Annecy 2017 : Zombillenium, Cars 3, Moi, moche et méchant 3... Le Festival dévoile sa sélection !
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