120 battements par minute - Sortie le 23 août 2017
De Robin Campillo avec Nahuel Perez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel
DE QUOI ÇA PARLE ?
Début des années 90. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d'Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l'indifférence générale.
Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean.
C'est le premier grand choc émotionnel cannois selon les festivaliers. 120 battements par minute de Robin Campillo semble avoir mis tout le monde d'accord sur la Croisette, en témoignent de nombreux tweets élogieux. Le cinéaste réalise ici son 3ème long-métrage après Les Revenants et Eastern Boys.
"J’ai été militant Act Up au début des années 90. Je voulais déjà en faire un film à l’époque mais je n’ai pas trouvé comment écrire une bonne histoire sur ça. Mon passage à Act Up a été très important pour moi. Il était temps que je me jette à l’eau. J’ai vécu des choses qui sont dans le film. J’ai par exemple rhabillé un copain qui était mort. On vit ces moments de façon simple, on ne pleure pas, il y a une espèce d’ambiguité à vivre ce moment", confie le metteur en scène en conférence de presse.
Adèle Haenel, 2 fois césarisée, incarne Sophie, une fervente militante d'Act Up dans le film. Elle évoque à son tour son implication sur le projet : "J’ai rencontré Robin Campillo et j'ai lu le scénario ; il m’a ensuite appelé pour me proposer le rôle. Nous étions très enthousiastes. J’avais très envie de faire partie du projet. Je trouve très touchant dans le film la dimension maladroite, quand il faut parler en public par exemple. Notre diction change etc, et dans le film c’est très beau. Chacun de nous amène sa façon de parler et personne ne peut remplacer personne et c’est très fort", analyse la comédienne.
Son partenaire à l'écran, le jeune acteur argentin Nahuel Perez Biscayart, revient également sur son arrivée sur 120 battements par minute : "Rebecca Zlotowski [avec laquelle il a tourné Grand Central] a parlé de moi à Robin Campillo et j’ai passé des essais. Il y en a eu beaucoup. Il fallait construire une constellation de comédiens pour le film et tout se passait très bien. Robin nous regardait de façon très inspirante", se souvient l'artiste.
Le réalisateur s'est aussi exprimé sur le choix du titre, 120 battements par minute, levant le voile sur son mystère : "C’est notamment une référence à la house music de l’époque que j'aimais beaucoup et qui est à 124 battements par minute. Je voulais rendre hommage à cette musique qui accompagnait l’époque. C’était une musique à la fois festive et inquiète, comme la situation vécue par la communauté gay à l’époque", révèle Campillo.
Le cinéaste en a profité pour dresser un bilan du mouvement Act Up et terminer sur une note d'espoir : "C’est très difficile de créer un mouvement politique, on le voit en France en moment. Il faut que ça devienne une lutte, quand le corps des gens est engagé. C’est difficile de mobiliser les gens en ce moment. Act up c’était très minoritaire, on avait des réunions à 150,200 toutes les semaines. Ce n’est pas un film pour donner des leçons mais juste rappeler ce que c’était ce rassemblement de gens qui ont formé ensemble un discours, une action, et qui ont mené à des victoires sur le plan politique. J’espère que ce film peut reveiller cet esprit."