Après le Général Idi Amin Dada (1974) et Jacques Vergès, l'Avocat de la terreur (2007), Barbet Schroeder clôt sa trilogie de la Terreur en s'intéressant au moine bouddhiste Ashin Wirathu dans le documentaire Le Vénérable W. Le réalisateur souligne "Le même point de départ est à l’origine de ces projets : il s’agit de rencontrer en les faisant parler sans les juger des personnages au travers desquels le mal peut s’incarner sous différents visages et en laissant l’horreur ou la vérité s’installer d’elles-mêmes petit à petit."
Après plus de six mois d’intenses recherches approfondies dans le secret le plus absolu, le metteur en scène et son équipe se sont rendus en Birmanie à la rencontre de Wirathu afin de lui proposer cette aventure. Schroeder précise "Il voulait savoir pourquoi je voulais faire ce film, je lui ai répondu que Marine Le Pen partageait beaucoup de ses idées, et que si elle arrivait au pouvoir elle ferait sans doute appliquer des lois semblables à celles qu’il venait d’arriver à faire voter dans son pays. (...) Une fois sur place j’ai donc compris que nous avions beaucoup à apprendre des bouddhistes extrémistes. Les “axes du mal” et les populismes n’ont pas de frontières…".
L'équipe de tournage s'est donc retrouvée au cœur du racisme quotidien, observant comment l'islamophobie et le discours haineux se transforment en violence et en destruction. Pourtant la Birmanie est un pays où 90% de la population est bouddhiste, religion fondée sur un mode de vie pacifique, tolérant et non-violent...
Une bande-annonce glaçante qui nous montre des moines bouddhistes proner le meurtre de la population musulmane. Le Vénérable W. sera présenté en Séance Spéciale lors de la 70e édition du Festival de Cannes et sortira sur nos écrans le 7 juin.