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    Présidentielle - "Nouvelle Vague", "A bout de souffle", "Tirez sur le pianiste" : les candidats donnent un titre de film à la campagne 2017
    Camille Marigaux
    Camille Marigaux
    Journaliste Culture, Politique et International à France Culture et RFI, Camille Marigaux collabore avec AlloCiné et Boxoffice Pro sur la campagne présidentielle en partant à la rencontre des différent·e·s candidat·e·s à l'élection autour de leur programme culturel et goûts cinéma/séries.

    Pour AlloCiné, les candidat(e)s à l'élection présidentielle dévoilent leurs goûts en politique-fiction et leur programme culturel.

    Jean LASSALLE

    • jeanlassalle2017.fr
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    Candidat... et spectateur

    • Un film ou une série politique incontournable ?

    Film : Mr Smith au sénat / Série : Baron Noir

    • Le meilleur Président de cinéma ou de séries ?

    Vincent Lindon dans le film Pater, d'Alain Cavalier.

    • Le titre de film qui illustre le mieux cette campagne présidentielle ?

    "Arrête de ramer, t'attaques la falaise !'

    • Quel épisode de la vie politique française ferait un bon film ?

    Un député français faisant une grève de la faim pour défendre ses idées.

    • Parmi les films, séries ou téléfilms traitant de la politique française, quelle a été selon vous la meilleure et la plus fidèle incarnation d'un(e) homme / femme politique ayant existé ?

    Le Promeneur du champ de mars, de Robert Guédiguian (avec Michel Bouquet dans le rôle de François Mitterrand).

    • Quel acteur/actrice pour vous incarner à l’écran ?

    Lino Ventura aurait été parfait. Aujourd’hui, Michel Vuillermoz, sociétaire à la Comédie française et remarquable Cyrano de Bergerac.

    • La réplique de cinéma qui vous résume le mieux ?

    "Es-tu un être humain ?" - Winfried à Ines dans Toni Erdmann

    • Vos 3 films cultes

    Il était une fois dans l’Ouest

    - La trilogie Le Parrain

    Les Tontons flingueurs

    La Culture, parent pauvre de la campagne 2017

    • Quel est votre programme de politique culturelle ?

    L'exception culturelle et le dialogue des cultures sont deux principes fondamentaux. La culture fait partie de l'ADN de notre pays. La France est un pays qui possède un outil culturel d'exception.

    La culture est cruciale pour l'unité du pays car c'est un moyen de dialogue pour comprendre l'autre dans sa différence. Mais elle n'appartient encore qu'à une fraction de la société française, elle doit être mieux partagée.

    Quelques éléments programmatiques :

    - Aider l'essor de la langue française dans le monde

    - Valoriser l'exception culturelle française

    - Créer une Fête de la Philo et des Savoirs le 21 mars

    - Étendre les horaires des bibliothèques

    - Créer un circuit de salles pour faire tourner en province les oeuvres des musées parisiens. Et demander aux propriétaires d'oeuvres d'art de les présenter au public quelques jours par an

    - Ouvrir de nouveaux centres culturels français à l'étranger

    - Soutenir les maisons d'édition indépendantes en priorité

    • Quelle serait votre première mesure pour la Culture ?

    Rattacher la Francophonie au Ministère de la Culture.

    Financement du cinéma français

    • Un système à bout de souffle ?

    Le système de financement du cinéma français, qui accompagne toutes les étapes de la réalisation d'un film est l'un des meilleurs au monde. Nombre de pays nous l'envient. Il permet de produire un nombre important de films en France chaque année ; films qui concourent dans les festivals du monde entier. Difficile, donc, de le considérer à bout de souffle.

    Le système peut toujours être amélioré, mais ces améliorations doivent se faire dans le cadre actuel de ce qui existe et en prenant en compte l'émergence du numérique, d'internet, etc. Il s'agit d'adapter l'exception culturelle française à l'ère du numérique.

    • Faut-il repenser le régime des intermittents du spectacle ?

    Il faut pérenniser et adapter le statut d'intermittent du spectacle.

    Le régime des intermittents est devenu le cauchemar des intermittents eux-mêmes, qui vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête (l'obtention des 507 heures qui donnent droit à des indemnités). Il faut simplifier son fonctionnement et le repenser en collaboration avec les premiers concernés.

    Il faut aussi être intransigeant avec les grands groupes, particulièrement audiovisuels, qui détournent trop souvent le statut des intermittents pour augmenter leurs profits aux dépens des finances publics. Pour protéger le régime des intermittents, il faut interdire ces dérives.

    • Faut-il encadrer les salaires des comédiens français ?

    Oui. Le Centre national du cinéma (CNC) a pris, en novembre 2014, une résolution pour encadrer les rémunérations des comédiens sur grand écran : si la rémunération proposée à une star dépasse un certain pourcentage du devis du film (5%), le producteur ne pourra pas avoir accès ni à son compte de soutien automatique, ni aux aides sélectives. En résumé, le film en question est privé de soutiens publics.

    • Quelles obligations pour les nouveaux acteurs (Netflix, Amazon…) ?

    Le système de financement de la création artistique est fragilisé par l'omniprésence de grands groupes internationaux qui n';ont aucune règle (les GAFA). Ils ne respectent pas les fiscalités nationales et leur puissance économique fait qu';ils imposent leur loi. L'exception culturelle, sa préservation, passera par un dialogue musclé avec ces grands groupes. Pour cela, il faut une démarche et une volonté européennes fortes pour une construction fiscale commune.

    • Faut-il encadrer les investissements étrangers dans l'exploitation française ?

    Je ne crois pas qu’il soit bon de s’enfermer derrière les frontières. Je différencierai les investissements européens des autres investissements étrangers. Je pense que notre culture n’a pas à craindre des autres si nos mécanismes d’aide à la création demeurent pérennes et qu’ils ne soient plus mis en cause par l’Union européenne. La solution n’est pas dans leur suppression, mais leur généralisation dans les autres États membres.

    Accessibilité au Cinéma

    • Le cinéma est-il trop cher en France ?

    Dans l'absolu, le prix d'une place de cinéma est effectivement cher, mais toutes sortes de réductions (jeunes, chômeurs, carte UGC, retraités, etc.) existent et doivent relativiser ce constat.

    • Faut-il faire évoluer la chronologie des médias ?

    La sortie des films en salles est primordiale ; la salle de cinéma restant un lieu important de rassemblement de toutes les couches sociologiques d'un pays autour d'une œuvre. Et de rassemblement tout court. En outre, elle constitue un moment clé de la vie d';un film, le moment où il va à la rencontre de son public.

    • Quelle accessibilité pour les personnes handicapées dans les salles de cinéma ?

    De très gros efforts ont été faits ces dernières années. Aujourd'hui, près de 80% des salles sont équipées. Mais l’accessibilité au cinéma est trop souvent appréhendée sous le seul angle de la circulation du fauteuil roulant dans la salle. La loi de 2005 fixe bien au-delà de l’accessibilité du bâtiment, une obligation d’accès aux prestations pour lesquelles l’établissement a été conçu, à savoir les films. On entend par films accessibles les films offrant le sous- titrage spécifique et l’audio description. De ce point de vue, un effort important reste à réaliser.

    • Quelles mesures pour améliorer les dispositifs d’éducation à l’image ?

    Cela passe par les collectivités. La baisse des engagements des collectivités locales est liée aux baisses des dotations de l'Etat. Le rôle de l'Etat doit être réaffirmé.

    Piratage & Streaming

    • Quelles mesures pour adapter le code de la propriété intellectuelle au digital ?
    • Faut-il amender Hadopi ?
    • Faut-il amender la taxe sur la copie privée ?

    Je ne pense pas qu’un futur Président de la République doive être omniscient ! Vous poserez ces questions à mon ministre de la Culture.

    La France et les Séries

    • Soutenez-vous le(s) projet(s) de création d’un Festival International des Séries ?

    Oui.

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