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    Présidentielle - "Nouvelle Vague", "A bout de souffle", "Tirez sur le pianiste" : les candidats donnent un titre de film à la campagne 2017
    Camille Marigaux
    Camille Marigaux
    Journaliste Culture, Politique et International à France Culture et RFI, Camille Marigaux collabore avec AlloCiné et Boxoffice Pro sur la campagne présidentielle en partant à la rencontre des différent·e·s candidat·e·s à l'élection autour de leur programme culturel et goûts cinéma/séries.

    Pour AlloCiné, les candidat(e)s à l'élection présidentielle dévoilent leurs goûts en politique-fiction et leur programme culturel.

    Marine LE PEN

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    • twitter.com/mlp_officiel

    Candidate... et spectatrice

    • Un film ou une série politique incontournable ?

    Je crois que House of Cards s’est imposé comme une série incontournable !

    • Le meilleur Président de cinéma ou de séries ?

    J’ai bien aimé l’élégance épicurienne de Jean d’Ormesson dans Les Saveurs du Palais.

    • Le titre de film qui illustre le mieux cette campagne présidentielle ?

    "Les Tontons flingueurs", je crois.

    • Quel épisode de la vie politique française ferait un bon film ?

    J’aurais préféré que cette étonnante campagne présidentielle soit un scénario de film (car les Français méritent mieux) mais les critiques l’auraient jugé peu crédible !

    • Parmi les films, séries ou téléfilms traitant de la politique française, quelle a été selon vous la meilleure et la plus fidèle incarnation d'un(e) homme / femme politique ayant existé ?

    Je ne sais pas si c’est l’interprétation la plus fidèle mais, sans aucun doute, on a rarement atteint la qualité d’incarnation d’Albert Dieudonné dans le mythique Napoléon d’Abel Gance.

    • Quel acteur/actrice pour vous incarner à l’écran ?

    Je crois être la personne la moins bien placée pour répondre à cette question !

    • La réplique de cinéma qui vous résume le mieux ?

    "Ils peuvent prendre nos vies, mais jamais... notre liberté !" - Braveheart

    • Vos 3 films cultes

    Rencontre avec Joe Black

    La Grande Vadrouille

    Barry Lindon

    La Culture, parent pauvre de la campagne 2017

    • Quel est votre programme de politique culturelle ?

    Les différentes politiques culturelles menées par les gouvernements successifs n’ont eu de cesse que de dévoyer la culture. Contrairement aux gouvernants qui n’envisagent la culture que comme une variable d’ajustement budgétaire ou un outil électoraliste, nous estimons que l’enjeu culturel doit être remis au centre des politiques publiques. Nous souhaitons en effet valoriser la culture comme étant l’héritage indivis le plus précieux de la nation. En effet, la culture est par essence indissociable de notre histoire et de notre identité. Il est donc impératif de valoriser la culture française comme constitutive de notre héritage et ce afin de permettre à la France de retrouver sa place singulière dans le monde.

    Notre projet culturel est cohérent et global. Il couvre l’ensemble des thématiques culturelles : patrimoine, audiovisuel et cinéma, éducation, langue et littérature, emploi culturel, numérique. Les grands axes seront les suivants :

    - assurer la promotion de notre patrimoine national via la mise en place d’un véritable mécénat populaire ainsi que par des mesures restrictives visant à éviter la captation de nos joyaux nationaux par des pays tiers ;

    - insuffler un vent de liberté dans le numérique en lançant notamment le chantier de la licence globale ;

    - remettre le peuple au cœur des processus de contrôles en réformant notamment le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel avec la création d’un collège de citoyens.

    • Quelle serait votre première mesure pour la Culture ?

    Une multitude de réformes doivent être mises en place en matière de politique culturelle. Néanmoins s’il fallait évoquer une première mesure, il s’agirait sûrement de bâtir une loi de programmation du patrimoine pour permettre un meilleur soutien à l’entretien et à la préservation du patrimoine. Avec une augmentation de 25% du budget actuellement alloué.

    Financement du cinéma français

    • Un système à bout de souffle ?

    Le cinéma français est essentiellement financé par les recettes issues de la taxe sur le prix des entrées en salles (TSA). Nous pouvons déplorer que ce financement ne bénéficie pas à l’ensemble des créations cinématographiques. Un système de répartition différente de la TSA pourrait être envisagé, en amont de la production des films...

    Nous souhaitons néanmoins pérenniser la part de financement public dans le cinéma français tout en assurant un véritable contrôle des deniers investis. Les commissions du CNC pourraient en effet faire l’objet d’une réforme afin d’assurer une attribution plus transparente des fonds.

    • Faut-il repenser le régime des intermittents du spectacle ?

    Le régime de l’intermittence, qui existe depuis 1936, connaît actuellement un déficit chronique et croissant d’environ 1 milliard d’euros chaque année. Afin d’en assurer la pérennisation, il convient en effet de profondément le réformer. Nous souhaitons tout d’abord procéder à la création d’une carte professionnelle permettant l’accès au statut d’intermittent tout en l’accompagnant de la création d’un réel parcours d’apprentissage aux métiers de comédien et d’acteur.

    Nous pourrions également envisager de passer la période de référence de dix à douze mois, ce qui permettrait aux artistes de rechercher des cachets toute l'année et de ne pas stopper leur action au bout de dix mois de peur de perdre leurs cachets obtenus en début de période. Une meilleure prise en compte des temps de préparation et de répétition peut aussi être envisagée.

    • Faut-il encadrer les salaires des comédiens français ?

    Bien que financé en partie par des deniers publics, le cinéma doit garder une liberté certaine dans son fonctionnement. Nous n’estimons donc pas utile d’encadrer le salaire des comédiens français.

    • Quelles obligations pour les nouveaux acteurs (Netflix, Amazon…) ?

    Les responsabilités, notamment éditoriales et fiscales des sociétés comme Amazon, vont bien au-delà du cadre national. L’Union européenne s’illustre dans ce domaine par son inefficacité la plus totale. Aucune réglementation véritablement protectrice des auteurs n’a été mise en place. Ce n’est pas étonnant car les différents pays de l’Union européenne n’ont pas tous la même conception du droit d’auteur.

    Il est indispensable que l’État joue son rôle pour protéger le secteur culturel français et préserver l’exception culturelle, garante d’une créativité reconnue dans le monde entier et qui permet à la France de rayonner.

    En matière fiscale, il est essentiel que l’État puisse véritablement taxer les bénéfices réalisés par ces sociétés en France. Concernant le contenu, nous souhaitons préserver le principe de liberté mais aussi imposer une transparence accrue au bénéfice des auteurs et producteurs. Dans ce domaine comme dans tant d’autres, l’équilibre doit être retrouvé.

    • Faut-il encadrer les investissements étrangers dans l'exploitation française ?

    Le véritable contrôle que nous souhaitons voir mettre en place concerne davantage les devis liés aux films que les investissements étrangers spécifiquement, ces derniers pouvant également être utiles au bon développement de nos productions cinématographiques.

    Accessibilité au Cinéma

    • Le cinéma est-il trop cher en France ?

    Nous pouvons en effet nous interroger sur le coût du cinéma en France et notamment de son accès au public. Un tarif moyen pourrait être envisagé afin d’en démocratiser davantage l’accès. Il faut aussi réfléchir à la mise en place de tarifs pour les familles nombreuses afin que sortir au cinéma redevienne un loisir accessible pour elles.

    • Faut-il faire évoluer la chronologie des médias ?

    La révolution numérique que nous vivons implique une constante capacité d’adaptation. Dans cet esprit, nous ne sommes pas opposés à des sorties davantage coordonnées entre les projections en salle et la disponibilité digitale. Néanmoins, nous souhaitons maintenir une forme de contrôle sur des distributeurs comme Netflix ou Amazon via par exemple une franchise allant de quelques mois à un an.

    • Quelle accessibilité pour les personnes handicapées dans les salles de cinéma ?

    Le handicap est le grand oublié des politiques publiques françaises. Nous souhaitons poursuivre et intensifier les aménagements techniques afin de permettre aux personnes handicapées d’accéder comme toute personne pleinement valide aux services publics ainsi qu’aux espaces dédiés au divertissement. Dans cet esprit, il est évident que nous devons veiller, en concertation avec les gérants de salles, à permettre d’avoir un accès facilité aux personnes handicapées dans le plus grand nombre possible de salles de cinéma françaises.

    • Quelles mesures pour améliorer les dispositifs d’éducation à l’image ?

    Dans la droite ligne de notre volonté de remettre la culture au centre de l’Éducation Nationale, nous approuvons toute initiative visant à permettre aux élèves et étudiants de se familiariser davantage avec les productions culturelles, et notamment les productions cinématographiques. Les dispositifs d’éducation à l’image, dans la mesure où ils permettent un réel accès à la connaissance de l’histoire du cinéma, de ses œuvres, ainsi qu’une intégration dans les parcours scolaires, mérite à notre sens d’être soutenus.

    Piratage & Streaming

    • Quelles mesures pour adapter le code de la propriété intellectuelle au digital ?

    Un certain nombre de belles déclarations ont été prononcées en faveur de la protection du droit d’auteur, mais la situation du numérique et de la propriété intellectuelle a peu évolué. Nous sommes en ce domaine confrontés à un défi de taille : concilier la légitime aspiration à la préservation des libertés individuelles avec l’exigence du respect du droit de la propriété intellectuelle. Il faut que l’État s’implique pour trouver une solution adaptée qui permette à la fois aux artistes de vivre et au public d’avoir un accès facile aux œuvres.

    • Faut-il amender Hadopi ?

    La loi Hadopi est un échec cuisant tant en matière de dépense publique que d’efficacité. Nous souhaitons par conséquent supprimer l’Hadopi et procéder à la mise en place d’une licence globale, celle-ci étant davantage conforme aux réalités de la révolution numérique.

    • Faut-il amender la taxe sur la copie privée ?

    Nous n’envisageons pas d’amender spécifiquement la taxe sur la copie privée.

    La France et les Séries

    • Soutenez-vous le(s) projet(s) de création d’un Festival International des Séries ?

    L’objectif de notre projet culturel est notamment de permettre à la culture française de s’exporter afin de faire rayonner davantage notre pays à l’international. Dans cet esprit, toute initiative permettant la diffusion de nos créations "fabriqué en France" retient notre attention, sous réserve que les modalités de financement soient clairement définies.

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