Nicolas DUPONT-AIGNAN
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Candidat... et spectateur
- Un film ou une série politique incontournable ?
- Quel épisode de la vie politique française ferait un bon film ?
Cette campagne présidentielle
- Quel acteur pour vous incarner à l’écran ?
Lorant Deutsch, je l’aime beaucoup.
- Vos 3 films cultes
- 8 femmes
La Culture, parent pauvre de la campagne 2017
- Quel est votre programme de politique culturelle ?
Je veux renouer avec l’ambition gaullienne, portée par André Malraux, d’une réelle démocratisation de la culture. Le premier ministre de la culture de la Ve République disait que la culture est le rempart des sociétés libres contre la barbarie. Cinquante ans plus tard, ce constat est plus que jamais valide. La culture n’est pas un luxe, mais une nécessité. La culture n’est pas une fantaisie mais une ardente obligation. La culture n’est pas un boulet mais un atout. La culture n’est pas une dépense sans contrepartie mais un enrichissement, personnel par le supplément d’âme qu’elle met dans la vie de chacun, collectif par la cohésion nationale qu’elle suscite, et même matériel par son pouvoir d’attraction, les multiples activités et les considérables recettes, directes et indirectes, qu’elle engendre. La culture est l’un des éléments qui permettent à l’homme de s’élever et de se transcender. La culture n’est pas l’affaire de la gauche ou de la droite, mais de la collectivité nationale tout entière. La culture est au cœur de notre civilisation.
Le temps est venu de retrouver une authentique ambition pour la culture et de s'en donner les moyens par la création d'un ministère régalien qui réaffirme le rôle de l'État dans ses différentes sphères de compétences culturelles. La mise en œuvre de ce projet s’articule autour de cinq axes majeurs : la réorganisation du ministère de la culture pour renouer avec une politique ambitieuse ; la protection et la revalorisation d’un patrimoine exceptionnel trop souvent laissé à l’abandon ; l’accessibilité par tous à la culture ; la revalorisation du statut des articles et du spectacle vivant ; l’accompagnement dans la culture dans la révolution numérique.
- Quelle serait votre première mesure pour la Culture ?
Ce sera de créer un grand ministère de la Culture englobant le patrimoine, le tourisme, le spectacle vivant, les arts, les lettres, le cinéma et la communication.
Financement du cinéma français
- Un système à bout de souffle ?
La concentration des subventions de l’État sur les grandes productions a un effet délétère sur la production cinématographique en France. L’établissement de nouveaux critères d’attribution des subventions de la CNC est nécessaire, pour revenir à plus de sagesse concernant les budgets des grosses productions. Pour mieux répartir les ressources, je souscris à la conclusion du rapport Bonnell, à savoir redéployer l’aide automatique à la production en faveur des films en-dessous de 2,5 millions d’euros le budget, notamment pour les producteurs qui ont déjà connu des succès commerciaux. Cela ne concernerait pas les premiers films. Dans la même idée, les films qui vendent le moins de DVD et les œuvres bénéficiant du label Art et Essai pourront recevoir plus d’aide.
- Faut-il repenser le régime des intermittents du spectacle ?
Le régime de l’intermittence est à mon sens le seul adapté aux enjeux créatifs des métiers artistiques. Cela suppose, grâce à un dialogue entre les partenaires sociaux et toutes les parties prenantes, la clarification du périmètre, la fin des abus de certains employeurs y compris publics (les fonds de l’intermittence ne doivent pas être siphonnés par quelques grosses structures), et la définition des voies et des moyens d’un accord viable et pérenne.
- Faut-il encadrer les salaires des comédiens français ?
Cela rejoint la question du mode de financement public du cinéma français : les budgets des grandes productions doivent être beaucoup plus transparents quant au cachet que reçoivent leurs acteurs, et leur rémunération doit être pour une plus large part indexée à la réussite du film à sa sortie. Cette mesure sera de nature à rationaliser les budgets de certaines productions et à une répartition plus juste et égalitaire des subventions publiques : les "petits" ont davantage besoin de soutien que les "gros", c’est essentiel pour conserver une diversité minimale dans la production cinématographique française.
- Quelles obligations pour les nouveaux acteurs (Netflix, Amazon…) ?
J’instaurerai une taxe sur l’exploitation des données et un impôt sur le bénéfice consolidé des multinationales au prorata de leur chiffre d’affaire réalisé en France.
- Faut-il encadrer les investissements étrangers dans l'exploitation française ?
Oui, c’est à l’État de garantir les investissements suffisants dans nos industries culturelles pour respecter le principe de l’exception culturelle française. Sous mandat, le budget alloué à la Culture sera porté à 1% du PIB.
Accessibilité au Cinéma
- Le cinéma est-il trop cher en France ?
Les fortes disparités des prix d’entrée des salles de cinéma peut-être un frein pour un certain nombre de nos compatriotes, notamment dans les grandes villes, ce qui a pour effet d’exclure les foyers les plus modestes. C’est pourquoi je propose la création d’un "ticket découverte culturelle", qui serait offert tous les ans à tous les Français à partir de 16 ans. Le ticket donnerait droit à deux options à choisir parmi un billet de cinéma Art et essai, une place de théâtre, une exposition, un concert et une visite d’un monument historique.
- Faut-il faire évoluer la chronologie des médias ?
Je souscris pleinement à votre proposition, qui serait par ailleurs une nouvelle source d’exposition pour les productions au budget le plus modeste et les courts métrages. Pourquoi pas ailleurs ne pas envisager la création d’un "Netflix" public pour le cinéma Art et essai qui n’a pas accès aux grandes salles ?
- Quelle accessibilité pour les personnes handicapées dans les salles de cinéma ?
Je veux faire du handicap une des grandes causes nationales de mon mandat. Je déterminerai un agenda et un plan d’action concret avec les associations, les collectivités locales et les entreprises, afin de faire appliquer la loi du 11 février 2005, détricotée par les dérogations (3 ans, 6 ans, 9 ans) accordées par l’État. Il s’agit de définir une date butoir réalistes pour la mise en accessibilité des personnes en situation de handicap aux transports en commun, à la voirie, aux administrations, aux entreprises, aux bâtiments, aux commerces…
De plus, je ferai bénéficier aux personnes en situation de handicap d’un titre ouvrant droit à des réductions pour l’accès aux divertissements et à la culture au même titre que les étudiants, les demandeurs d’emploi et les séniors.
- Quelles mesures pour améliorer les dispositifs d’éducation à l’image ?
L’enseignement artistique doit être une des priorités de notre système éducatif, en y favorisant l’intervention d’artistes et en doublant le plafond d’heures prises en compte dans l’assurance chômage (110 heures contre 55 actuellement). Dans le cycle primaire, il fait éveiller les enfants à la connaissance du patrimoine national et à l’art cinématographique par un enseignement adapté et en partenariat avec les institutions et les associations reconnues. Il faut permettre à tous les élèves de primaire de préparer au moins une œuvre artistique (pièce de théâtre, concert, film, exposition photographique…) Dans le cycle secondaire, je propose la mise en place d’un véritable enseignement de l’histoire des arts, avec création d’un CAPES dans cette discipline.
Piratage & Streaming
- Quelles mesures pour adapter le code de la propriété intellectuelle au digital ?
Comme dans un grand nombre de domaines, notre législation est à la traîne des évolutions induites par la révolution numérique. Cependant, il me semble primordial que toute garantie de la propriété intellectuelle aille en priorité pour les auteurs d’un document plutôt qu’en faveur des majors et des maisons de production. C’est toute notre approche de la question qui doit être rénovée.
- Faut-il amender Hadopi ?
Je suis favorable à une abrogation de la loi Hadopi et à l’élaboration d’un système qui assure une juste rémunération des auteurs grâce au mécanisme d’une licence globale, prélevée sous la forme d’une contribution forfaitaire mensuelle sur chaque abonnement Internet et redistribuée au prorata des audiences respectives.
- Faut-il amender la taxe sur la copie privée ?
Oui, c’est une mesure cosmétique qui porte potentiellement atteinte à la présomption d’innocence.
La France et les Séries
- Soutenez-vous le(s) projet(s) de création d’un Festival International des Séries ?
Je soutiens toute initiative qui participe du rayonnement culturel international de la France, c’est donc bien entendu un projet que je soutiendrai.