Le nouveau programme court de France 4 signé Frank Bellocq démarre dès ce dimanche 19 mars à 20h45. Découvrez Des jours meilleurs, une comédie qui va vous rendre accroc.
Charlie et ses drôles de potes
La force de cette série, c'est avant tout son originalité. Une héroïne en toute simplicité, un peu rebelle, garçon manqué sur les bords et passionnée de skateboard, c'est du jamais vu dans le monde de la short-com française. Avec ses deux acolytes Néon et Al, ils forment le trio attachant et extrêmement drôle de cette comédie novatrice. Incarnés par Marilyn Lima, Léon Plazol et Edouard Damestoy, les trois amis représentent dignement la jeunesse de nos campagnes, désabusée et motivée par le désir de s'évader. Chacune de leurs petites galères, leurs délires, leurs doutes, leurs émotions, sont autant de thèmes autour desquels vont s'articuler chaque épisode de la saison. Toujours pleines d'humour et de justesse, leurs aventures promettent de devenir le rendez-vous quotidien de toute la famille, qui se reconnaîtra sans doute dans ces personnages d'un réalisme bluffant.
Marilyn et Edouard ont tous les deux grandi à la campagne et disent retrouver leurs souvenirs d'adolescence dans la vie de ces jeunes gens. Léon, quant-à-lui, est parisien. Mais pour lui, "qu'on vive à la campagne ou en ville, on vit tous les mêmes galères. Ces histoires d'ennui sont universelles, tout le monde peut s'identifier au quotidien de Charlie et ses potes".
Lumière sur un modèle familial contemporain
La famille, c'est la cible première visée par cette série. Elle suit principalement celle de Charlie, qui vit avec sa mère (Anne Depétrini), son beau-père (Laurent Fernandez) et son demi-frère que vous adorerez détester, interprété par l'excellent Baptiste Lorber de Studio Bagel. Le choix de présenter une famille recomposée n'est pas anodin. Il permet de dédramatiser et donner de la visibilité à un modèle de plus en plus présent dans notre société, tout en s'éloignant de la dominante traditionnelle qu'offre majoritairement le paysage audiovisuel français. Ainsi, Des jours meilleurs explore, avec légèreté et une pointe d'ironie, des thématiques modernes et pertinentes autour de ce sujet trop rarement exploité.
Une esthétique rafraîchissante
"Je me suis inspiré de l'ambiance de Wassup Rockers de Larry Clark pour l'esthétique de la série", confie Frank Bellocq, "à part que dans le film les jeunes prennent de l'héroïne. Peut-être dans une prochaine saison ?" a-t-il ajouté en rigolant. Ce ton sarcastique du créateur se retrouve dans les dialogues de sa comédie, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Et il est vrai que cette short-com se détache des autres programmes du genre par son atmosphère singulière.
Tout d'abord, l'univers du skateboard apporte une certaine poésie à la narration, la glisse devient une métaphore de l'évasion pour les trois amis qui rêvent d'autres horizons. Les skate-parks sont leurs lieux de prédilection pour se retrouver entre eux. C'est d'ailleurs dans un skate-park de Bordeaux que Bellocq a repéré Edouard Damestoy, qui est skateur professionel avant d'être comédien. "J'ai vu sa bonne petite tête et je me suis dit qu'il ferait un parfait Alberto" a-t-il déclaré.
Contrairement à la plupart des productions de ce format (3"30), les scènes sont filmées en décor naturel. Sortir d'une logique de tournage en studio constitue un défi de taille puisqu'il faut composer avec la lumière extérieure, la météo, etc... Mais cela permet néanmoins d'apporter une fraîcheur à l'image, une profondeur de champs et une dynamique notamment amenée par le fait de filmer caméra à l'épaule pour plus de proximité et d'intimité.
En résumé, Des jours meilleurs est un cocktail innovant et actuel à bien des niveaux, pas étonnant qu'il ait remporté le Prix du public du Meilleur programme court au Festival de Luchon 2017 !