Synopsis : Libéré après 20 ans de réclusion, le tueur d’enfants Guy Béranger trouve refuge auprès des moines de Vielsart, un petit village des Ardennes. Il est placé sous la protection d’une inspectrice de la police fédérale. Quelques jours après, une fillette disparaît.
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Qu'est-ce qui vous a plu à l'origine dans le projet d'Ennemi Public ?
Clément Manuel : Mon personnage avant tout, car c'est un véritable cadeau. Quand on est comédien, on adore les personnages torturés, qui sont dans le doute. Il faut savoir que c'est le 4e religieux que j'interprète, donc au début quand j'ai découvert que c'était un moine je me suis dit que ce n'était pas possible et en même temps le rôle était génial. Je me suis résigné. Ces rôles sont pour moi. Je me sens bien dans les églises. Et puis chez lui, il y a quelque chose que je ne comprends pas chez lui et j'aime ça, ne pas tout comprendre. Il ne me ressemble pas mais je réussis quand même à me retrouver en lui parfois. Il est excessif. Sa dévotion, son sacrifice, ce sont des choses que je ne pourrais pas faire. C'est trop.
Le fait que ce soit une série belge, est-ce que ça vous a inquiété au premier abord ?
Très sincèrement ça me faisait peur. J'avais déjà participé à des séries belges et c'était d'un tout autre niveau. Mais la lecture puis la rencontre avec le showrunner Matthieu Frances m'ont rassurées. Tous mes doutes se sont envolés. Enfin pouvoir tourner avec des gens de ma génération, qui ont les mêmes références que moi, ça n'a pas de prix. On s'est vite compris. Je me suis un peu battu pour avoir le rôle. Je leur ait dit que j'étais prêt à perdre 10 kilos, à prendre de la masse musculaire, parce que je sentais le personnage très physique. J'avais envie de travailler là-dessus, par le corps. Je voulais qu'on ressente le poids de l'existence chez lui, qu'il soit comme une bête assechée, vidée.
Il y a eu une vraie tendance des séries policière qui démarrent sur la mort d'un enfant, comme par exemple Broadchurch. Qu'est-ce qui fait, selon vous, qu'Ennemi Public se différencie ?
C'est effectivement une série qui s'inspire de séries déjà existantes, mais qui ne cherche pas à "faire comme". Il y a eu Broadchurch, il y a eu True Detective. On est en 2017, donc ce ne serait pas honnête de faire comme si elles n'avaient pas existé. Le défi pour les scénaristes c'était de faire une série qui leur plairait donc on retrouve forcément ce qu'ils aiment. Mais il y a beaucoup de Belgique là-dedans. Pas seulement à travers les décors des Ardennes, mais aussi de par l'idée de communauté. La Belgique est une petite communauté mais on s'intéresse aussi à un petit village, une communauté encore, au sein de laquelle il y a une autre communauté : celle des moines.
Est-ce qu'il y a un style Belge selon vous ?
Dans la façon de filmer, je ne sais pas. Mais la série montre en tout cas qu'il n'y a pas qu'un style Belge mais des styles Belges. Ce n'est pas que les films des frères Dardenne quoi. Le "Belgian noir" c'est un peu nouveau. On n'est pas obligé de mettre du social à outrance ou un ton décalé pour raconter une histoire Belge.
Une saison 2 est déjà en cours d'écriture, vous allez y participer ?
Oui, on a commencé à en parler. Il y a déjà une arche qui est écrite. Et moi je me prépare. J'ai recommencé la muscu !
Quel est votre prochain projet ?
Je suis en tournage à Annecy actuellement pour le spin-off du Mystère du Lac sur TF1, qui s'appelle Le Tueur du Lac. Julie de Bona reprend le rôle qui était joué par Barbara Schultz. C'est toujours Jérôme Cornuau qui réalise. A mes côtés, il y a un casting en béton armé : Romane Borhinger, Julie Depardieu et Marie-Anne Chazel. Je m'éclate ! Et là je ne suis ni religieux, ni flic, ni homosexuel. C'est un nouveau départ !
Un projet de remake américain d'Ainsi soient-ils est en préparation pour Netflix par Tom Fontana (Oz, Borgia). Est-ce que vous en savez plus ?
Moi ça fait longtemps que je suis au courant de ça mais évidemment je n'avais pas le droit d'en parler. C'est cool comme projet car c'est enfin une série sans coups de feu, sans flics. Ca a bouleversé les codes de la télévision française avec des personnages riches, épais, et de plus en plus au fil des saisons. Et ce sera les mêmes. Ils veulent faire ça bien. Ce que j'ai aimé avec la démarche de Netflix, c'est qu'ils ont d'abord acheté les droits de la série originale qui est disponible sur la plateforme dans le monde entier puis ensuite ils proposeront leur adaptation.
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