Réunis à Gérardmer pour le 24ème Festival international du film fantastique, l’équipe des Tuche constituée de Jean-Paul Rouve et d’Olivier Baroux a bien voulu confier à AlloCiné quelques informations sur le prochain opus de la famille Tuche, et s'exprimer sur la rumeur la plus folle de ce début 2017 :
AlloCiné : Le réalisateur Fabien Onteniente a récemment fait état de son envie de faire se croiser Patrick Chirac de "Camping" avec Jeff Tuche. L’idée vous tente ?
Olivier Baroux : Fabien Onteniente a le droit d’avoir ses envies et d’imaginer des choses, mais après il a fait un rectificatif : "je n’ai pas contacté Olivier Baroux, etc". C’est une idée comme ça, il a le droit de l’avoir, mais ce n’est pas la mienne.
Jean-Paul Rouve : Je pense qu’il a dit ça de manière très gentille et en se disant "tiens ça pourrait être marrant". Après il faut un scénario : où, quoi, comment. Ça ne suffit pas de dire qu’on fait se rencontrer les gens, mais Fabien le sait très bien. Après, il faut faire attention, car quand il y a deux personnages un peu forts comme Patrick Chirac et Jeff Tuche. Mais les faire se rencontrer peut annuler les choses, plutôt que les démultiplier. Quand tu vois Batman V Superman –je ne compare pas les trucs hein- mais on pense que la rencontre des 2 va être bien mais finalement c’est un peu un pétard mouillé. Les deux y perdent. Il faut que l’idée soit bonne.
"Les Tuche 3" va se passer à l’Elysée…
Olivier Baroux : oui, c’est Jeff Tuche qui est président de la République.
C’est ça, et ça se tourne au mois de mai…
Jean-Paul Rouve : On commence le 27 mai.
Avec une parodie du monde politique, est-ce qu’il n’y a pas la tentation de glisser vers la satire ?
Jean-Paul Rouve : Non, on veut garder l’esprit Tuche. Ce qui est bien avec Les Tuche, c’est que comme avec Astérix, ils sont dans leur monde, on les met dans un autre mais ils emmènent leur monde avec eux. A Monaco, aux Etats-Unis, et maintenant dans le milieu de la politique et le milieu parisien en général. Leur regard là-dessus nous intéresse. Mais avec la politique, il faut faire attention à ne pas tomber dans le populisme et dans les idées reçues.
Olivier Baroux : J’espère qu’on restera dans le ton des deux précédents, même si ça va forcément être un peu parodique de ce qu’on connaît de la politique. C’est un scénario difficile, on a mis beaucoup de temps à l’écrire, on n’a pas encore terminé d’ailleurs, et on s’est posés plein de questions. (…) Il ne faut pas aller vers le "tous pourri", c’est très touchy. Il y a des sujets graves en politique, il y a le chômage, ça concerne des millions de gens, c’est difficile d’en rire. On a fait très attention à rester dans l’univers du conte. C’est une comédie qui n’est pas là pour donner des leçons sur ce qui devrait être fait, c’est avant tout de la détente, du rire, et montrer que la politique ce n’est pas si simple. Et se moquer un peu de tout ça.
Est-ce que vous avez déjà des seconds rôles qui s’ajouteront à la famille Tuche, et qui seraient déjà castés ?
Olivier Baroux : Non, ils ne le sont pas, on commence le casting dans trois semaines, mais nous avons des envies, et la liste des personnages est déjà faite. Actuellement, on n’a pas d’acteurs de comédie pure autour de la famille Tuche. Il y aura les Tuche d’un côté et les autres acteurs de l’autre, et s’ils acceptent de faire le film, ce sera beaucoup d'acteurs de théâtre, qu’on n’a pas l’habitude de voir dans ce genre de films.
Toujours dans cette idée de laisser les Tuche au centre de l'histoire ?
Olivier Baroux : Oui, et pour avoir une certaine crédibilité dans les rôles de politiques. Je ne peux pas me permettre de prendre Franck Dubosc pour un rôle de ministre. Je ne trouve pas ça cohérent, même si Franck Dubosc est très drôle et que c’est un bon acteur. Ça ne marcherait pas. (…)
Est-ce que l’on assistera à la campagne de Jeff Tuche, ou est-ce que le film démarrera sur son élection ?
Olivier Baroux : Il y a la campagne et l’exercice du pouvoir, les deux. Il y a la totale, comme dans une bonne crêpe.