Allociné : Etait-ce une responsabilité pour vous de faire partie du premier film unitaire Star Wars ?
Donnie Yen : Star Wars est une marque tellement classique et établie ! Je ressens beaucoup de responsabilité envers les fans. J’espère ne pas les décevoir.
Forest Whitaker : Ça a été passionnant de participer à ce film. C’était vraiment amusant d’incarner ce personnage. J’ai toujours adoré la saga Star Wars, et c’est mémorable de pouvoir y entrer et en faire partie. J’ai été passionné par tout ça du début à la fin.
Alan Tudyk : La responsabilité ne m’appartient pas. Mon seul travail, ça a été de jouer, ce qui est génial. C’était un processus très collaboratif. Notre boulot, c’était de prendre le scénario et d’essayer de lui donner vie. Et je pense que c’est ce que nous avons fait. Je pense que c’est un très bon film.
Kathleen Kennedy : Ce sont des décisions difficiles à prendre. On se demande quel film on va pouvoir réaliser. Mais nous avons une merveilleuse équipe pour développer des histoires ainsi qu’un groupe d’experts dans notre compagnie. Nous avons passé beaucoup de temps à parler des différentes idées, des directions qu’on pourrait prendre, de la façon de faire le film le plus solide possible. Nous avons aussi développé une frise chronologique narrative pour savoir quand ces évènements avaient lieu, historiquement parlant. Donc c’est un processus assez intuitif, mais également quelque chose que nous avons beaucoup mûri.
Comment décririez-vous votre personnage ?
Donnie Yen : Je joue un guerrier aveugle qui croit en la Force. C’est un disciple et un vrai croyant dans le fait que la Force nous entoure. Il aimerait pouvoir être comme Yoda un jour.
Felicity Jones : C’est vraiment un personnage fantastique à jouer. Elle est farouchement indépendante, très courageuse. Mais elle est n’est pas parfaite. Parfois, elle va trop loin. Jouer quelqu’un d’aussi nuancé et complexe, qui doit aussi abattre des stormtroopers, c’était vraiment génial. (...) Elle a vraiment sa propre personnalité, elle est unique. C’est quelqu’un de très humain, un leader, et dans ce film, elle découvre sa raison d’être et la cause qu’elle veut défendre.
Alan Tudyk : K2-SO est un droïde. Avant, il faisait partie de l’Empire, il était du mauvais côté. Cassian [joué par Diego Luna] lui a mis la main dessus, l’a reprogrammé et l’a fait passer du bon côté, celui de l’Alliance. Il est là, il est présent. Tout le monde n’aime pas forcément l’avoir dans l’équipe, parce qu’il a l’air d’un ennemi. Il se retrouve parfois avec quelques flingues braqués sur lui (rires).
Diego Luna : Je joue le Capitaine Andor, qui est en charge de la mission. Il doit parvenir à ses fins quel qu’en soit le prix. Il travaille avec toute l’équipe, pas seulement Jyn Erso. Jyn est un personnage assez complexe… Il faut voir le film pour comprendre, il y a beaucoup de tensions entre eux mais ils se comprennent l’un l’autre. Au final, ce sont juste des gens qui se battent pour leur liberté et c’est ce qui les relie.
Doit-on s'attendre à un film plus réaliste que les épisodes officiels de la saga Star Wars ?
Forest Whitaker : Oui, je pense que ça sera vraiment le cas. C’est ce qu’a fait Gareth Edwards, il y a beaucoup de plans tournés caméra à la main, donc vous avez vraiment l’impression d’être présent à l’intérieur des batailles. C’est unique et différent. Mais je pense que le public sera très satisfait, parce qu’il y aura non seulement ce genre de choses, mais aussi cet immense univers Star Wars, ces détails qui nous sont familiers.
Diego Luna : Ça sera un Star Wars très différent, beaucoup plus ancré dans la réalité. Ce film raconte l’histoire d’êtres humains, des rebelles qui tentent de reprendre le contrôle et qui se battent pour la liberté. Ils veulent changer leur réalité et faire de la galaxie un endroit meilleur. C’est un sujet qui sonne très juste aujourd’hui. Encore une fois, ce sont des humains. Ils n’ont pas de superpouvoirs mais ils ont des convictions, et ils comprennent que leur cause est plus importante que tout le reste. Oui, ça sera un film très différent des Star Wars précédents et des Star Wars à venir. Je pense que quand ils disent "stand-alone" ("film autonome"), ça a du sens, parce que ce film va être unique.
Va-t-on retrouver le Dark Vador que l'on connait ? Va-t-on pouvoir explorer une nouvelle facette du personnage ?
Gareth Edwards : S’il ne s’agissait que d’une scène dans laquelle apparait Dark Vador, ça m’aurait beaucoup déçu. Donc il y a beaucoup de choses dans ce film que vous n’avez jamais vu, à mon avis, et je suis impatient de vous montrer ça.
Kathleen Kennedy : Bien sûr qu’on verra le Dark Vador que l’on connait. Il n’est pas dans le film pendant très longtemps mais il joue un rôle très important dans l’histoire.
Ben Mendelsohn : Nous sommes tous les deux membres de l’Empire, nous partageons un but commun. Il est bien plus intéressé par la Force. Mon personnage, lui, est plus pragmatique. Mais c’est le Seigneur Vador, il est très important. (…) Je pense que vous allez apprendre des choses très spéciales sur la Force, et c’est d’ailleurs ce que je préfère dans le film, ce qu’on y apprend sur la Force.
Il y a de plus en plus de personnages féminins en tête d'affiche des blockbusters en ce moment, et Rogue One ne fait pas exception...
Felicity Jones : Je trouve ça fantastique. Ça rend mon travail beaucoup plus intéressant, ça me permet de jouer des personnages incroyables tels que Jyn Erso.
Kathleen Kennedy : Je pense qu’il y a un équilibre parmi ces héros. Le fait d’avoir des héros hommes et femmes dans ces histoires de manière équilibrée reflète bien mieux le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. C’est comme ça que nous voyons les choses. Nous avons aussi beaucoup de femmes qui travaillent sur les scénarios, ainsi que dans l’équipe de dirigeants. Il y a donc beaucoup de voix différentes qui permettent une approche plus équilibrée.
Y'a-t-il un spin-off Star Wars que vous rêveriez de voir en tant que fan ?
Alan Tudyk : J’aimerais voir une histoire sur des hommes des sables qui dirigeraient un night-club et qui apprendraient à découvrir l’amour. Une histoire d'amour entre deux tribus, un peu comme dans Roméo et Juliette. J’aimerais voir ça germer. Peut-être même qu’ils pourraient aller à la plage. Ce sont des hommes des sables, on n’a même pas pensé à les mettre sur une plage.
Ben Mendelsohn : J’aimerais bien voir un film sur le barman de la cantina. Un long film sur ce qui se passe dans ce bar pendant 6 mois.
En termes de style, avez-vous adopté celui de l’univers Star Wars tel qu’on le connait ou avez-vous voulu créer quelque chose de personnel ?
Gareth Edwards : Il y avait un peu des deux dans la façon dont nous avons essayé d’aborder ce film. Parce qu’il faut rationaliser tout ça quand on commence. Quel sera le point de départ du film ? Qu’allons-nous faire ? J’adore le style des Star Wars originaux. C’est très classique, ça respire les années 70 et 80. Il y a un certain vocabulaire dans la façon d’utiliser la caméra. Mais nous voulions également essayer d’apporter une interprétation plus moderne. Le problème, c’est que si on l’avait fait totalement, ça n’aurait pas eu l’air d’être un Star Wars. Si on ne l’avait pas fait du tout, ça aurait eu l’air d’être une copie du travail de George Lucas. Pendant un moment, on s’est demandé comment faire. Et puis on a trouvé ce bon équilibre entre un réalisme organique qu’on obtenait en laissant les acteurs libres et en utilisant un plateau à 360° où on pouvait filmer absolument tout et partout, et puis une approche plus classique pour contraster avec ça. J’aime bien voir ça en me disant que s’il s’agissait de véritables évènements qui s’écoulaient dans la galaxie, George Lucas et son équipe se trouvaient sur Tatooïne, prêts à filmer le début d’Un nouvel espoir, et nous nous trouvions sur une autre planète plus tôt, lorsque nos évènements se déroulaient. On était une équipe indépendante, on a tracé notre propre chemin. Chacun est différent, et avec un peu de chance, ça sera vrai pour chacun des films Star Wars. Chaque réalisateur apporte sa propre esthétique. Tous ces évènements sont connectés (…), mais chacun a son style. C’est ce qui rend tout ça intéressant. Si ça se déroulait dans le monde réel, notre monde, il y aurait de nombreux types de films différents. Prenez la Seconde Guerre Mondiale, par exemple : un évènement s’est produit, mais il y a tellement de traitements différents. Casablanca, Il faut sauver le soldat Ryan… Star Wars pourrait aussi bénéficier de tous ces genres, de toutes ces approches, si on prend la chose au sérieux, comme c’est mon cas.
George Lucas vous a-t-il donné un conseil lorsque vous l'avez rencontré ?
Gareth Edwards : George Lucas n’arrêtait pas de nous taquiner au sujet du nombre d’éléments qu’on construisait pour de vrai. Parce qu’on a opté pour de vrais décors : on construisait les cockpits et on essayait de limiter les fonds verts au maximum. Donc il nous taquinait à ce propos. Il n’était pas sérieux. Pendant un moment on a cru que si, et ça nous a rendus très nerveux. Je pense que je dois toute ma carrière à George, parce que j’ai été inspiré par Star Wars. Il a fait avancer la technologie, il a fait en sorte qu’on puisse monter un film sur un ordinateur, qu’on puisse filmer en numérique. C’est comme ça que j’ai pu saisir ma chance, en tournant en numérique, sans avoir besoin de collecter des millions de dollars auprès d’une grande entreprise. Il a inspiré toute une génération qui voulait réaliser des films et il leur a donné tous les outils. Il n’y personne comme lui dans le monde du cinéma. Je pense qu’on sous-estime beaucoup ce qu’il a pu apporter à l’industrie du cinéma.
Que pouvez-vous nous dire sur l'épisode VIII ?
Kathleen Kennedy : On vient de finir le tournage. C’est tellement riche, tellement dense, tellement excitant… Nous étions tous très tristes d’avoir fini le tournage. C’était une expérience formidable. Ce que Rian Johnson a fait est fantastique. Si vous avez aimé tous ces personnages dans Le Réveil de la Force, vous allez les adorer dans l’épisode VIII.
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