Il était l'incarnation de l'érotisme soft, mettant en scène des jeunes filles qu'il nimbait de lumières douces et de teintes pastel... David Hamilton, âgé de 83 ans, est mort ce vendredi 25 novembre 2016 dans son appartement parisien. Accusé de viol depuis quelques semaines, il se serait donné la mort.
Après une enfance londonienne, David Hamilton s'expatrie en France, où il collabore au magazine Elle, avant de devenir le directeur artistique des magasins du Printemps. Nous sommes alors au début des années 1960, et le jeune homme se prend de passion pour la photographie. Il ne tarde pas à s'imposer comme l'un des artistes les plus en vue de la discipline.
Innocence et pureté
Son style, dont il ne changera jamais, privilégie les teintes pastel et le flou artistique. Ses modèles sont invariablement des jeunes filles - de préference âgées de moins de 16 ans -, dont il entend capturer l'innocence et la pureté. A la fin des années 1970, mondialement reconnu, Hamilton s'essaie au cinéma, où il décline le style qui a fait sa renommée. Il enchaîne ainsi Bilitis (son plus grand succès), Laura ou les ombres de l'été, Tendres cousines et Premiers désirs, autant de films érotiques (ou plutôt érotisants) qui mettent en scène des jeunes filles s'éveillant à la sensualité. Nimbés d'une lumière douce et bercés de mélodies à l'avenant, ses films connaissent un engouement déclinant, la critique stigmatisant leur esthétique immuable.
Accusé de viol
En octobre 2016, la vie de David Hamilton prend un tour tragique lorsque l'animatrice TV Flavie Flament l'accuse de l'avoir violée alors qu'elle n'avait que 13 ans. D'autres prétendues victimes se manifestent alors, éclairant d'une lumière sordide l'oeuvre du photographe et réalisateur.