Evelyn Salt
On pourra certes préférer l’époque où Phillip Noyce dirigeait Jack Ryan, mais avec son héroïne à mi-chemin entre Jason Bourne et Ethan Hunt, et sans atteindre des sommets, ce star vehicle taillé sur mesure pour Angelina Jolie est un divertissement plus digeste que prévu. CIA, trahison, traque ultra-rythmée, seule contre tous… Rien ne manque, pas même la fameuse question, « Mais qui est vraiment Evelyn Salt ? », écho de l’interrogation fondamentale qui taraudait Jason Bourne. Là aussi, la presse comme le web n’auront pas manqué de relever les similitudes et d'observer une nouvelle manifestation du syndrome.
Le monde (du cinéma) est petit, la preuve : Robert Elswit, chef opérateur (de renom) du film, a également œuvré sur M:I4 et... Jason Bourne : l'héritage. Au montage, on retrouve John Gilroy, qui a prêté main forte à son frère Tony pour ce même Bourne n°4, tandis que le compositeur James Newton Howard est lui aussi crédité au générique des deux films. Enfin, pour mémoire, rappelons qu'Angelina Jolie avait tourné en 2005 sous la direction du réalisateur du premier Bourne, Doug Liman — la pochade Mr. & Mrs. Smith, comédie d’action/d’espionnage dont on se souvient surtout qu'elle permit à Brad Pitt et Angelina Jolie de se croiser.
Filiation directe, cousinage éloigné ou captation d’héritage… Bourne a essaimé un peu partout. La liste ne cesse de s’allonger au point qu'on frise l'automatisme. Le maniérisme post-Jason Bourne deviendrait-il un carcan pour le genre (voire pour d’autres genres, cf. le récent Total Recall Mémoires Programmées) ? Vivement la prochaine (r)évolution.
Ci-dessous, Evelyn Salt en action...