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    "King Arthur c'est Game of Thrones Vs Arnaques, crimes et botanique"
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Combats acharnés, vannes féroces, attitude de bad boy... King Arthur est du pur Guy Ritchie, un film épique et mal poli porté par Charlie "The King" Hunnam", venu présenter le film au Comic Con 2016.

    Charlie Hunnam : King Arthur est un mélange entre Le Seigneur des Anneaux ou Game of Thrones et Arnaques, crimes et botanique. Guy Ritchie voulait construire un univers riche visuellement, avec une ampleur rare. Et en même temps, il avait à cœur de suivre le parcours d’une bande de sympathiques mauvais garçons, toujours prêts à balancer une vanne ou un coup de poing. On est vraiment en terrain connu pour peu qu’on soit familier du cinéma de Guy Ritchie. Il y a des centaines d’adaptations de cette légende. Mais la version de Guy Ritchie se distingue vraiment des autres. Il en a fait une aventure cool, quelque chose d’assez unique capable de parler aux jeunes générations.

    Warner Bos.
    Nous voulions que notre Arthur soit égocentrique et mal élevé.

    Avec Guy [Ritchie], nous voulions que le personnage soit assez détestable, au moins dans les premières scènes. Nous avons pris le contrepied du cliché, celui qui veut qu’Arthur est un preux chevalier tourné vers un but unique, sa Quête. Au contraire, nous voulions que notre Arthur soit égocentrique et mal élevé, et qu’il prenne peu à peu conscience des enjeux qui l’entourent. Il en résulte d’un combat intérieur chez le personnage.

    J’ai dû voir Excalibur 40 fois en l’espace d’un an et demi. Et un jour, ma mère m’a surpris alors que j’étais devant la scène de sexe très graphique où le Roi couche avec la femme de son ennemi. J’adorais cette scène ! Et ma mère, outrée, m’a obligé à enregistrer un passage du JT par-dessus pour qu’elle ne soit plus sur la K7. Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça ! Toujours est-il que j’adore la légende arthurienne. Et aujourd’hui, incarner le Roi Arthur, c’est comme si on avait exaucé un rêve d’enfant.

    Warner Bos.
    Si tu veux que je me batte contre deux taureaux pour décrocher le rôle, je le ferai.

    J’avais perdu beaucoup de poids pour la dernière saison de Sons of Arnachy. C’était nécessaire pour le rôle. Et cette histoire de poids est devenue une obsession pour Guy Ritchie. Il a dû m’en parler 10 fois lorsque nous nous sommes vus la première fois. Il voulait savoir combien je pesais, combien je pouvais prendre de poids, si je m’étais déjà battu dans ma vie… Il voulait absolument qu’Arthur dégage quelque chose de dangereux et de violent. Mais pour moi, ce ne sont que des détails. Certes je suis un acteur physique mais je cherche avant tout à incarner de l’intérieur, à donner du fond à mes personnages. Et Guy Ritchie ne cessait de revenir à mon physique. Alors que nous faisions des essais avec une caméra, je lui ai demandé de couper. Je me suis énervé, je lui ai que s’il voulait que je me batte contre deux taureaux pour décrocher le rôle, je le ferai. Mais il fallait qu’il arrête avec ses questions sur mes capacités physiques. Je pense que c’est ce coup de sang qui m’a permis d’être pris pour jouer Arthur. Vous savez, Guy Ritchie est un homme très physique. Il lève des poids, fait des tractations, il m’a appris les rudiments du jujitsu, on se battait le week-end… Et il crée naturellement une atmosphère virile. Pour lui, la question du physique est primordiale.

    Warner Bros.
    Avec Jude Law, on ne se faisait pas de cadeaux devant la caméra.

    Jude Law est un grand acteur et il est évident qu’il s’est beaucoup documenté sur son personnage avant de se lancer. Et le fait que nous soyons des ennemis mortels dans le film a eu une incidence sur notre comportement en dehors du plateau. Il n’y avait pas de réelle complicité et on ne se faisait pas de cadeaux devant la caméra. Et le film n’en est que plus fort.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier, le 23 juillet 2016, au Comic Con de San Diego.

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