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L'ode à la liberté de l'artiste et à la tolérance par Isabelle Adjani
En 1989, Isabelle Adjani reçoit le César de la Meilleure actrice pour Camille Claudel, le troisième après Possession et L'Eté meurtrier. Très émue, la jeune actrice monte sur scène dans une robe dorée de princesse orientale, signée Yves Saint Laurent, remercie l'assemblée et annonce la couleur :
"J'ai un tout petit peur de jurer avec le ton de la soirée, c'est-à-dire que j'ai plutôt envie de vous dire des choses tragiques. J'espère que vous m'excuserez."
Elle débute alors la lecture d'un long extrait sans préciser de quoi il s'agit, puis le signe en souriant : Salman Rushdie, écrivain, Les versets sataniques. Un choix de lecture osé si l'on sait que quelques jours avant la cérémonie, une fatwa avait été lancé contre l'écrivain par l'ayatollah Khomeini. La comédienne engagée voit là l'occasion de s'insurger contre l'extrémisme frappant un artiste vivant en le condamnant à mort, soulignant indirectement l’importance d’être libre d’écrire, de jouer, d'exercer son art...
Morceaux choisis
"Les êtres humains sont plus coriaces. Ils peuvent douter de tout, même de la preuve qu'ils sont sous les yeux.
"Les anges quand il s'agit de volonté, il n'en ont pas beaucoup. La volonté, c’est de ne pas être d’accord, ne pas se soumettre, s’opposer"...